2° Fig. Ébranlement moral.
Aucun étonnement n'a leur gloire flétrie [CORN., Hor. III, 5]
Sans regret, sans murmure et sans étonnement [ID., Poly. III, 1]
Ces promesses [de la reine et du cardinal] rassuraient M. le prince et ses amis ; elles confirmaient le monde dans l'opinion qu'on avait conçue de l'étonnement du cardinal [LA ROCHEF., Mém. 92]
L'effroi de nos aïeux et leurs étonnements De leur postérité se font les châtiments [BRÉBEUF, Pharsale, VII]
La colère de Dieu le tenait dans un profond étonnement [BOSSUET, Hist. II, 8]
D'aucun étonnement il ne paraît touché [RAC., Brit. v, 5]
3° Sensation morale causée par quelque chose d'extraordinaire, de singulier, d'inattendu.
Je comprends l'étonnement où vous avez été [SÉV., 12]
De voir cela.... me donna un extrême étonnement [ID., 437]
Je sens croître ma joie et mon étonnement [RAC., Iphig. II, 2]
De quel étonnement, ô ciel ! suis-je frappée ! [ID., Bajaz. III, 6]
Je ne sors pas d'admiration et d'étonnement à la vue de certains personnages que je ne nomme point [LA BRUY., III]
Enfin nous aimions à voir en lui [Napoléon] le compagnon de nos travaux, le chef qui nous avait conduits à la renommée ; l'étonnement, l'admiration qu'il inspirait, flattaient notre amour-propre ; car tout nous était commun avec lui [SÉGUR, Hist. de Napol. III, 3]
Au plur.Dans ces étonnements dont mon âme est frappée De rencontrer en vous le vengeur de Pompée [CORN., Pomp. III, 2]
Je m'étonnerais qu'il y eût un seul homme dans Gênes capable des sentiments que vous venez d'entendre, si mes étonnements n'étaient épuisés par la considération de ce que souffre la république [RETZ, Conjur. de Fiesque.]
Vous avez tous les étonnements que doit donner un malheur comme celui de M. de Lauzun [SÉV., 106]
Un de mes étonnements est qu'elle s'y connaisse si peu [DANCOURT, Folle enchère, sc. 3]
Au grand étonnement de tout le monde, tout le monde étant étonné. On dit aussi quelquefois, simplement, à l'étonnement.
Le païen, à l'étonnement de l'univers [L'ABBÉ HOUTEVILLE, dans DESFONTAINES]