cogner
v.t. ind. [ du lat. cuneus, coin ] 1. (sur) Frapper avec force sur qqch :
Il cogne sur des piquets pour les enfoncer taper 2. (sur) Frapper qqn à coups de poing ; battre : Le boxeur cogne sur son adversaire.
3. (à, sur) Donner des coups sur qqch :
Cognez à la porte, la sonnette est en panne frapper taper 4. (dans) Heurter involontairement un obstacle : Le bus est venu cogner dans la vitrine.
v.t. 1. Heurter involontairement : La voiture a cogné le poteau en reculant.
se cogner
v.pr. Se heurter à qqch : Elle s'est cognée contre le pied de la table.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
COGNER
(ko-gné) v. a.1° Frapper sur un clou, une cheville, pour l'enfoncer. Cogner une cheville. Cogner un fétu, s'occuper de choses sans importance.
Fiesque, loin des soins superflus, Fera quelque chose d'utile, Et, moins altéré, plus tranquille, Ne cognera plus de fétus [CHAUL., à Mme de Lassay.]
Fig.Nous tâchons de cogner dans la tête de votre fils l'envie de.... [SÉV., 503]
2° Cogner quelqu'un, le frapper avec quelque chose. Cet homme m'a cogné avec une planche qu'il portait. Se cogner la tête, se heurter la tête contre quelque chose. Fig. Se cogner la tête contre le mur, s'obstiner à une chose impossible.
3° Populairement, battre, rosser. Tu te feras cogner.
4° V. n. Frapper contre, heurter. Cogner à la porte.
5° Se cogner, v. réfl. Se heurter, donner contre. Se cogner contre quelque chose. Se battre, en parlant de plusieurs. Ils se sont joliment cognés.
HISTORIQUE
- XIIe s.
Il s'entrefierent et des cors et des piz [poitrines], Ensemble coignent les forz escuz voltiz [bombés] [, Li coronemens Looys, V. 2537]
- XIIIe s.
En un trou de tariere [ils] lui boutent erramment Les deux pols [pouces], et les coignent mout angoisseusement [, Berte, XCV]
- XVe s.
Alez-en que je ne vous coigne ; De vos preschements n'ay-je cure [, Mir. de Ste Genev]
Il s'employe de bon cueur à relier ses tonnaux, Et lui mesme congne ; Pour remplir tost ses vaisseaux, Haste la besongne [BASSELIN, L.]
- XVIe s.
Le pere y alla, le combattit et coigna [accula] jusques en Marroche [D'AUB., Hist. I, 37]
Il trouve la garnison dehors, la congne avec tel effroi qu'elle abandonne la ville [ID., ib. I, 154]
Les chevaliers et ceux de la garnison de la cité troublerent son loisir, et le congnerent jusques dans son gros [ID., ib. I, 239]
Qui fut bien aise ? Ce fut André Doria, lequel l'ayant là accullé et coignié, qu'il n'en pouvoit jamais sortir sans sa misericorde.... [BRANT., Capit. franç. t. II, p. 67]
ÉTYMOLOGIE
- Cognée ; Berry, cougner ; wallon, counii, gounii. Dans l'historique on trouve à coigner le sens de frapper, et celui de pousser en un coin, acculer.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- COGNER. - HIST. Ajoutez :
- XIVe s.
Bois congné [fendu avec un coin] [MANTELLIER, Glossaire, Paris, 1869, p. 20]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
cogner
COGNER, v. a. [Cog-né: mouillez le g; 2e é fer. — Richelet met cogner ou coigner; mais celui-ci ne vaut rien. Voy. COGNÉE.] Fraper pour faire entrer, enfoncer: cogner un clou, une cheville. — V. n. Fraper, heurter. Cogner contre la murâille, sur le plancher: cogner à la porte. Il s'est cogné la tête contre la murâille. Il est du style familier. = Fig. famil., se cogner la tête contre le mur, entreprendre une chôse impossible, ou dont on n'est pas capable.
Rem. Mde de Sévigné emploie cogner au figuré: "Nous tâchons de cogner dans la tête de votre fils, l'envie de conoitre un peu ce qui s'est passé avant lui, c. à. d., de lire, et de savoir l'Histoire.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788