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Il se dit quelquefois au singulier des Cris poussés par plusieurs personnes à la fois. Un cri s'éleva dans l'assemblée. Un cri général se fit entendre.
Fig. et fam., Jeter, pousser les hauts cris, Se récrier, se plaindre hautement. Cette innovation fit jeter les hauts cris.
Ne faire qu'un cri, se dit familièrement d'un Malade qui crie sans discontinuer.
Il se dit aussi de la Voix ordinaire des animaux, et particulièrement des quadrupèdes et des oiseaux. Son cri ordinaire est un rugissement prolongé. Le cri du pivert annonce de la pluie. La chouette a un vilain cri, un triste cri. Imiter le cri d'un oiseau.
Fig. et fam., Pousser des cris de paon, Protester avec aigreur, avec indignation.
En termes de Chasse, Chasser à cor et à cri. Voyez COR.
Il se dit par analogie en parlant des Marchands et ouvriers ambulants qui annoncent à haute voix leur genre de commerce ou d'industrie, le prix de ce qu'ils vendent, etc. Les cris de Paris. Le cri d'un remouleur.
Il se dit également de Certaines phrases brèves que l'on prononce à très haute voix, pour donner quelque avertissement, pour exprimer quelque émotion vive, etc. Un cri d'alarme se fit entendre. Dans ce danger pressant, il poussa un cri de détresse. Le cri de " Sauve qui peut! ". J'entendais les cris " Au meurtre! à l'assassin! ". Des cris séditieux.
Cri de guerre, cri d'armes, ou simplement Cri, se disait de Certains mots qu'une nation, une ville, une maison illustre portait écrits sur ses drapeaux, sur les cottes d'armes, et que les gens de guerre, marchant sous ses bannières, avaient coutume de crier en allant au combat. Le cri des Français était " Montjoie Saint-Denis " ; le cri de la maison de Bourbon : " Notre-Dame ".
Il se prend figurément pour les Plaintes et les gémissements des personnes qui sont dans l'oppression, dans l'affliction, etc. Dieu entend les cris des veuves et des orphelins. Les cris de l'opprimé. Fermer l'oreille au cri de la misère. Le cri de la douleur publique.
Il se dit aussi figurément de Toute opinion manifestée hautement ; et alors il s'emploie surtout en parlant de Plusieurs personnes qui s'accordent à blâmer, à désapprouver quelqu'un ou quelque chose. Il n'y a qu'un cri sur telle personne, sur telle chose. Un cri général s'éleva contre lui. Les cris d'une cabale impuissante.
Le cri public, L'opinion publique, favorable ou contraire. Braver le cri public.
Il se dit encore figurément des Mouvements intérieurs qui nous portent à faire une chose ou qui nous en détournent. Le cri du coeur. Étouffer le cri de la conscience. Le cri de l'amour maternel. Le cri de la nature. Le cri du sang.
Cri, m. Sans adjonction c'est voix exaucée, haute voix, Clamor, Quiritatus. Duquel mot il vient. voyez Crier. Nicot en ses Odes. Sus mon Ame Qu'on entâme Un dueil plus amer que fiel: Sus ma voix, De mes esmois, Jette un cri amont le ciel. Pline epist. 106. dit, Quiritatus infantium. Et parce que le cri est voix hautaine, de là est procedé qu'on dit Les cris de Paris pour les voix haut-sonnantes de ceux qui portent à vendre quelque chose que ce soit parmi la ville: mais avec adjonction on lit en Oolin Bas cri pour voix basse, Summissa vox.
Le cri et bruit du peuple d'une ville, Quiritatus, huius quiritatus.
En bas cri, c'est tout bas, Summissa voce, Les barons dirent en bas cri, en Oolin, c'est entre eux et secrettement, Consultantes inter se, Qu'on dit aussi Basse-noise.
Un grand vilain cri, et nullement accordant, Clamor absonus.
Un cri se prend à sonner tout autour des ennemis, Circunsonat hostes clamor.
Avec cri, Cum clamore.
Faire un petit cri, Concrepare.
¶ Faire cri et commandement que chacun ait à prendre les armes, Vocare ad arma.
Cri public, C'est proclamation faite par authorité de personne publique envers le peuple, et de chose concernant le public, Praeconium publicum. Car tout cri publiquement fait n'est pas entendu par ces mots, Cri public: ainsi dit-on à son de trompe, et cri public. Selon ce on dit faire un cri par le Roy. Iussu Regis facere praeconium, Ouid. lib. 3. Amor. Eleg. 11.
Publier à son de trompe et cri public, Praeconio promulgare. B.
¶ Il fait un cri, etc. Perfertur clamor circa collem.
Cri de joustes, tournois, ou batailles, est la proclamation que un heraut ou Roy d'armes fait des tiltres, honneurs et blason de l'assaillant quand il vient sur les rangs pour faire armes et s'esprouver contre le tenant. Jean le Maire au premier des illustrations de Gaule chap. 141. parlant de Helicaon assaillant au pas tenu par Hector: Apres qu'il se fut acquitté vers les dames, et que Ideus le souverain Roy des Herauts à tout sa riche cotte d'armes eut epilogué ses tiltres en ses blasons, et au chap. 142. parlant de Paris, aussi assaillant en ce pas. Lors Ideus le Roy d'armes, qui ne sçavoit autrement son nom, sinon qu'il l'avoit ouy renommer gentilhomme, se print à escrier en cette maniere. Or est venu l'escuyer incognu, portant d'argent à un chef d'or, par artifice de nature, qui veut faire armes pour honneur acquerir. A ce cri le Prince Hector sortit devant sa tente. En tels cris on ne donnoit à nul champion venant sur les rangs le tiltre de preux, ains de fils de preux sans plus, si de tel pere il estoit venu. Jean Petit en son plaidoié justificatif du Duc de Bourgongne, touchant le meurtre par luy perpetré en la personne de Loys de France Duc d'Orleans, couché au livre 1. chap. 39. de Monstrelet, Il n'est si bon chevalier au monde, qui ne puisse bien faire une faute si grande, que tous les biens par luy faits auparavant en seront anichilez, et pource on ne crie aux joustes, ne aux batailles, Aux preux. Mais on crie bien, Au fils de preux, apres le decez de son pere: Car nul chevalier ne peut estre jugé preux, si ce n'est apres son trespassement. La raison est prinse du dire d'Ovide liv. 3. Metamorph. Vltima semper exspectanda dies homini est, dicique beautus Ante obitum nemo, supremaque funera debet. Que Joachim, du Bellay a rendu ainsi, Nul tant qu'il ne meure Heureux ne demeure.
CRI, s. m. 1°. Voix haute et poussée avec éfort. "Grand cri, cri aigu. Faire, jeter, pousser un cri, des cris: Cri de joie, d'alégresse, etc. = Cri, clameur. Voyez CLAMEUR. = 2°. Voix de certains oiseaux. "Le cri de la corneille, de la chouette. = 3°. Figurément, plaintes et gémissemens. "Dieu entend les cris de la veûve et des orphelins. = 4°. Proclamation de la part du Magistrat. "Il est défendu, par cri public, etc. = 5°. Le ton dont on crie, dans les rues, plusieurs chôses à vendre ou à acheter. Les cris de Paris, etc. = 6°. Il se dit, au figuré, pour voeu, desir. Le cri de la nature est d'être heureux. — À~ cor et à cri. Voyez COR.
Rem. 1°. Dit-on, demander à grands cris, ou, avec grands cris? Tous les deux sont bons, mais le premier est le meilleur et le plus autorisé. Vertot a préféré le 2d, "Toute l'armée demandoit, avec grands cris, qu'on fît le procès à ces assassins. — Le Traduct. de l' Hist. d'Angl. dit, à cris redoublés, qui vaut mieux. "Le vieux Roi pressoit, à cris redoublés, le retour de son brâve Fils.
2°. On dit, jeter les hauts cris, et crier les hauts cris. Le 1er est de tous les styles; le 2d n' est que du style familier. "Je le trouvai, criant les hauts cris. * M. de Coulanges dit, à peu près dans le même sens, crier l'épaule, pour dire, crier par la violence d' une douleur à l'épaûle. "Je fus dernièrement ataqué à Versailles; je criois l'épaule: on mit en même-temps les fers au feu, et les femmes de chambre de Mde de St. Geran me rapasserent que rien n'y manqua. C'est une expression bisârre, qui n'a pas fait fortune.
3°. N'avoir qu'un cri après, desirer ardemment. "Le Cardinal de Bouillon n'a qu'un cri après lui (M. de Coulanges.) Sév. On le dit aussi impersonellement: Il n'y a qu'un cri sur... chacun en parle de la même manière. "Il n'y a qu'un cri, dans les États-Unis, contre les restrictions, etc.