Il signifie aussi Endroit où un chemin change de direction. Il y a un détour à droite, à gauche. Il l'attendit à un détour. Le détour de la rue. Les détours d'un labyrinthe. Se perdre dans les détours d'un souterrain. Il connaît tous les détours de ce bois.
Il se dit également d'un Chemin qui éloigne du droit chemin. N'allez pas par là, vous prenez un trop grand détour. Se perdre dans un détour. C'est un détour de plus d'une lieue, il y a plus d'une lieue de détour.
Fig., Il est revenu, pour un long détour, à sa première hypothèse.
Il se dit figurément, surtout au pluriel, des Discours dans lesquels on ne s'exprime que d'une manière indirecte, par crainte ou par ménagement, par délicatesse, etc. Pourquoi ces détours? Parlez-moi franchement. Prendre des détours, de grands, de longs détours, Parler sans détour, sans aucun détour.
Il désigne également Toute espèce de biais, de moyens adroits, de ruse, de subtilité, pour éluder quelque chose, pour venir à bout de ce qu'on veut faire. Je connais ses tours et détours. Le détour est fin. User de détours. Voilà un détour que je n'avais point prévu.
Être sans détour, Être loyal, franc, ne jamais user de faux-fuyants.
DÉTOUR, s. masc. [Dé-tour; 1re é fer.] 1°. Sinuosité: les détours que fait une rivière. = 2°. Endroit qui va en tournant. "Il y a un détour à droite, à gauche. "Le voleur l'attendit à un détour. 3°. Chemin qui éloigne de la route que l'on tient. "Ne passez pas par là, vous feriez un trop grand détour. 4°. Figurément, adresse, subtilité. "Il m'a doné d'un détour. "Je connois ses tours et ses détours. = Prendre de longs détours, ou simplement, des détours, c'est dans le discours, parler de chôses et aûtres, pour en venir ensuite adroitement à ce qu'on veut proposer ou demander.
Rem. Le P. Barre dit doner des détours, pour dire, employer des artifices, des subterfuges. "Le Duc, aussi délié que lui, le suivit par tous les détours qu'il lui dona. On dit simplement, le suivit dans tous ses détours. On dit bien doner d'un détour, et nous venons de le dire d'après l'Acad. mais c'est une expression familière, et elle ne s'emploie point au pluriel. — Bossuet dit aussi, doner des détours, mais dans un autre sens, dans le sens de détorquer, ou détourner. "Rien de plus forcé que les détours qu'on done à ces passages, dans sa secte. Cela n'est point de l'usage actuel.