1° Mouvement déréglé, violent, qu'excite une passion.
Tous mes emportements pour la grandeur suprême [CORN., Tite et Bér. IV, 3]
N'attendez pas de moi ces doux emportements Tels que j'en vois paraître au cœur de ces amants [RAC., Baj. III, 2]
Il y a des biens que l'on désire avec emportement [LA BRUY., XI]
Secourons sa valeur qui devient imprudente, Et cet emportement que nous désapprouvons [VOLT., Tancr. V, 2]
C'est dans l'emportement du meurtre et du carnage [ID., Olymp. III, 1]
Sages enfin après l'emportement, Ils jouissaient de ce repos charmant Où tombe une âme heureuse et satisfaite [MALFIL., Narc. ch. IX]
Qu'il y ait eu, dans les premiers moments, quelque emportement dans le pillage, cela doit-il étonner d'une armée exaspérée par de si grands besoins, si souffrante, et composée de tant de nations ? [SÉGUR, Hist. de Napol. VIII, 8]
Ô bonheur de se voir adoré, Qu'avec emportement mon cœur t'a désiré ! [DELAV., Paria, II, 2]
2° Transport de colère.
De trop d'emportement votre faute est suivie [CORN., Cid, II, 1]
Mais ne voyais-tu pas, dans mes emportements, Que mon cœur démentait ma bouche à tous moments ? [RAC., Andr. V, 3]
Je n'ai trouvé que pleurs mêlés d'emportements [ID., ib. V, 5]
Il [Artaxerce] en fit mourir un grand nombre dans des emportements de colère [ROLLIN, Hist. anc. Œuvres, t. IV, p. 333, dans POUGENS]
Le roi ne leur répondit que par des emportements et des injures [ID., ib. t. IX, p. 20]
Les termes d'emportement et de débauche qui peuvent blesser la religion et la pudeur [D'OLIVET, Hist. Acad. t. II, p. 82, dans POUGENS]
Dirait-on, à l'emportement qui règne dans les écrits de Saumaise, que c'était au fond un homme facile et la douceur même, jusque-là qu'il se laissait dominer par une femme hautaine ? [ID., ib. p. 395]