enseignement
n.m. 1. Action, manière d'enseigner, de transmettre des connaissances : Son enseignement est passionnant.
2. Branche de l'organisation scolaire et universitaire : Les professeurs de l'enseignement secondaire. L'enseignement primaire, supérieur.
3. Profession, activité de celui qui enseigne : Elle a fait carrière dans l'enseignement.
4. Ce qui est enseigné ; leçon donnée par les faits, par l'expérience :
Un enseignement moderne des langues étrangères. Elle a tiré les enseignements de son passé bilan, conclusion Enseignement assisté par ordinateur ou E.A.O., méthode utilisant l'informatique pour transmettre des connaissances.
Enseignement privé ou libre, dispensé dans des établissements qui ne relèvent pas ou pas entièrement de l'État (par opp. à enseignement public).
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
ENSEIGNEMENT
(an-sè-gne-man) s. m.1° L'action d'enseigner. La carrière de l'enseignement. Ce professeur a la pratique de l'enseignement.
2° Enseignement public, l'enseignement que donne l'État ; il se divise en primaire, secondaire et supérieur. Enseignement primaire, celui qui donne les premiers éléments des connaissances, lecture, écriture et arithmétique. Enseignement secondaire, celui qui embrasse l'étude des langues anciennes, de la rhétorique et les premiers éléments des sciences mathématiques et physiques et de la philosophie. Il se donne dans les lycées et les colléges, ainsi que dans les petits séminaires. Enseignement supérieur, celui qui est destiné à enseigner dans toute leur étendue les lettres, les langues, les sciences et la philosophie. Il se donne dans les facultés, au Collége de France et dans les grands séminaires.
3° Se dit des différentes méthodes d'enseignement. Enseignement individuel, celui dans lequel le professeur s'occupe en particulier et successivement de chacun des élèves d'une classe. Enseignement mutuel, celui dans lequel on emploie les élèves les plus avancés sous le titre de moniteurs, pour répéter aux autres ce qu'eux-mêmes viennent d'apprendre. Enseignement simultané, celui dans lequel le professeur s'adresse à la masse des élèves de la classe ou d'une subdivision, et leur fait faire à tous en même temps les mêmes exercices. Enseignement professionnel, celui dans lequel on apprend aux enfants ce qui est nécessaire à la profession qu'ils doivent suivre un jour et principalement aux professions commerciales et industrielles.
4° Enseignement libre, enseignement que donnent les particuliers, par opposition à l'enseignement public ou de l'État. Enseignement obligatoire, disposition légale en vertu de laquelle tous les pères sont obligés d'envoyer leurs enfants à l'école.
5° La carrière de l'enseignement, le corps enseignant. Il est entré dans l'enseignement. Il se destine à l'enseignement.
6° L'action d'instruire en général. L'enseignement développe la moralité d'un peuple. En un sens plus restreint et spécial. L'enseignement universitaire. L'enseignement des jésuites.
7° Précepte qui enseigne à faire ou à éviter.
L'art de la guerre A moins d'enseignements que tu n'as de vertus [MALH., I, 4]
Satisfaites les dieux par votre amendement, Et sachez-moi bon gré de cet enseignement [ROTR., Antigone, V, 5]
Un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli ; voilà les enseignements que Dieu donne aux rois ; ainsi fait-il voir au monde le néant de ses pompes et de ses grandeurs [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
Les enseignements que Dieu donnait à son peuple [ID., Lett. 258]
Et pratiquons cet enseignement [PASC., dans COUSIN]
8° Au plur. Ancien terme de pratique. Titres et enseignements, les pièces servant à prouver un droit, une possession, une qualité.
HISTORIQUE
- XIIIe s.
Ge ai affermé par mes enseignemenz les colonnes de Dieu [, Psautier, f° 88]
Car voi bien que vous escrivés On livre du cuer volentiers Tous mes enseignemens entiers [, la Rose, 13705]
Le pape Gregoire, Qui par lettres la saluoit Et mult d'escriz li envoioit, Où mult avoit d'enseignement, Por qu'ele vesquist chastement [RUTEB., II, 196]
Lors appela mons Philippe son filz, et h commanda à garder aussi comme par testament touz les enseignements que il lui lessa [JOINV., 300]
Et ce prince et tout son peuple reçurent leur enseignements [des prédicateurs] si debonnairement, que il furent touz baptiziés [ID., 264]
- XVe s.
L'empereur revestu de ses habits et enseignements [insignes] imperiaux [, Chr. de St Denis, t. II, f° 33, dans LACURNE]
Et en ce faisant, tiens bien l'enseignement du sage duc d'Athenes qui fut appelé Pericles qui disoit, comme rapporte Justin.... [, Bouciq. part. IV, ch. 6]
- XVIe s.
Paetus se frappa tout soubdain de ce mesme glaive, honteux, à mon advis, d'avoir eu besoin d'un si cher et precieux enseignement [le coup dont sa femme s'était frappée] [MONT., III, 182]
ÉTYMOLOGIE
- Enseigner ; provenç. ensegnamen, ensenhaman, essegnamen ; espagn. enseñamiento ; ital. insegnamento.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
enseignement
Enseignement, Conformatio, Disciplina, Documentum, Institutio, Monstratio, Praeceptum, Traditio.
Les premiers enseignemens qu'on baille à gens rudes, et qui ne sçavent encore rien, Rudimentum, Incunabula, Initia, Elementa.
Enseignement et institution des sciences liberales, Humanitas.
Enseignement donné de bouche non point par livre, Catechesis.
Donner enseignement, Praeceptum dare.
Prendre enseignemens, Praecepta ab aliquo accipere.
Prendre enseignement de quelque chose, Documentum ex re aliqua capere.
Enseignemens usitez, Contrita praecepta.
Avec bonne grace et plein de bon enseignement, Sententiose.
¶ L'instrument et enseignement par lequel on justifie sa cause, Instrumentum litis.
Enseignemens et papiers, Litterae, Tabulae.
Les principaux tiltres et enseignemens d'un proces, Authoritates literaeque cardinales causae, B.
Estre convaincu par enseignemens de lettres et papiers authentiques, Authoritatibus conuinci.
Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606
enseignement
ENSEIGNEMENT, s. m. ENSEIGNER, v. act. [Ancègneman, né. 1re. lon. 2e è moy. mouillez le g: 3ee muet au 1er, é fer. au 2d] Instruction. Instruire. — Le substantif ne se dit guère que des chôses morales. Le verbe se dit aussi des Lettres et des Arts. "Il n'a guère profité des bons enseignemens qu'on lui a donés. "Les faûtes d' autrui doivent nous servir d'enseignement. "Enseigner les ignorans. "Enseigner la vertu; les sciences, les langues. = Enseigner, c'est aussi indiquer, doner conaissance de... "Enseignez moi sa maison, cette recette. "La natûre nous enseigne que tous les excès sont pernicieux. = Enseigné ne se dit que des chôses. On ne dit point d'un enfant qu'il a été bien ou mal enseigné, quoiqu'on dise enseigner des enfans; mais on dit fort bien, par exemple, "Les sciences enseignées methodiquement ne s'oublient guère.
Rem. 1°. Enseigner, régit à devant les noms et les verbes. "C'est lui qui a enseigné à ce jeune homme la Philosophie. "Il lui a enseigné à lire, à écrire. * Anciènement on disait, enseigner de. "Elles leur enseigneront de lire, d'ecrire, de coudre, etc. On dit aujourd'hui, à coûdre, etc. "Éloignez de lui la pernicieuse flatterie; enseignez-lui à se vaincre. TÉLÉM.
* 2°. Bossuet fait régir au passif la prép. de. "Je ne refuserai jamais d'être enseigné du moindre de l'Eglise. Si ce verbe s'employait au passif, il régirait plutôt la prép. par; mais on ne dit point, être enseigné, je suis enseigné, etc.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788