Il s'emploie dans le langage familier pour désigner une Enflure. Il lui est venu une grosseur à la gorge, au bras, etc.
Grosseur, Crassitudo, Plenitudo.
Grandeur et grosseur à l'advenant, Amplitudo corporis.
GRôSSEUR, s. f. GRôSSIR, v. act. et neut. [Grô-ceur, grôci: 1re lon.] Grôsseur est, 1°. le volume de ce qui est grôs. "Grôsseur énorme, prodigieûse. Médiocre grôsseur. "La grôsseur d'une persone, d'un arbre, etc. = 2°. Tumeur. "Il lui est venu une grôsseur au brâs, etc.
GRôSSIR, rendre grôs . "Les pluies ont grôssi la rivière: la peur grôssit les objets. = Devenir grôs. "La rivière a grôssi. "Son armée grôssit tous les jours. — L'Acad. le met aussi réciproque. "Le nuage se grôssit; la foule se grôssissoit. Le nombre de ses énemis se grôssissoit tous les jours. Hist. d'Angl. N'en déplaise à nos Maîtres; je crois que le neut. vaut mieux, et que l'usage n'admet guère se grôssir. Je dirais plus volontiers, le nuage grôssit, la foule, le nombre, etc. grôssissait.
Rem. 1°. Grôssir régit quelquefois la prép. de.
De mes pleurs chaque jour je grossis la tempête.
Créb.
De la substance de leurs fréres
Leurs biens criminels sont grôssis,
Par le luxe même endurcis,
Ils sont riches de nos misères.
Le Franc.
2°. Grôssir s'emploie au figuré, mais il ne s'allie pas avec toute sorte de verbes. Pascal a dit dans ses Pensées. "Notre imagination nous grôssit tellement le tems, à force d'y faire des réflexions continuelles, et nous amoindrit tellement l'éternité, manque d'y faire réflexion, que nous faisons de l'éternité un néant, et d'un néant une éternité. Cette pensée si belle, dit M. Racine le Fils, n'a pas fait vivre ces deux mots grôssir, dans ce sens, et, encôre moins, amoindrir.
On dit, proverbialement, la pelote, ou la boule de neige grôssit; le trouble, ou la sédition, ou le péril, ou le nombre augmente.