Par extension, Le mépris de la vie, le mépris de la mort, le mépris du danger, Le sentiment par lequel on s'élève au-dessus de l'amour de la vie, de la crainte de la mort, du danger. On dit dans un sens analogue Le mépris des richesses, des grandeurs, des honneurs, des louanges, etc.
MÉPRIS, au pluriel, signifie Paroles ou actes de mépris. Les mépris que j'ai essuyés de votre part. Prodiguer à quelqu'un ses mépris. Un tel homme est au-dessus des mépris de la foule.
AU MÉPRIS DE, loc. prép. Sans avoir égard à. Il fait cela au mépris des lois, au mépris de la foi jurée.
MÉPRIS, s. m. MÉPRISABLE, MÉPRISANT, ANTE, adj. MÉPRISER, v. act. [Mé-pri, zable, zan, zante, zé: 1re é fermé, 2e br. Devant l' e muet elle est lon. il méprise, méprisera, 3e dou. au 2d, lon. au 3e et 4e, é f. au dern.] Mépris, sentiment par lequel on juge une persone ou une chôse indigne d'égard, d'estime, d'atention. Mépriser, avoir du mépris. Méprisant, qui marque du mépris. "Avoir, témoigner du mépris. "Prendre quelqu' un en mépris Acad. — "Homme, femme méprisable. "Se rendre méprisable. "Air, ton méprisant; manières méprisantes. "Il ne faut mépriser persone, surtout les paûvres et les malheureux. "Il méprise tous les conseils qu'on lui done.
Rem. 1°. Quand on parle du sentiment, on met toujours mépris au singulier. On dit à plusieurs, comme à un seul: je ne mérite pas votre mépris, et non pas vos mépris. Le pluriel ne semploie que pour signifier les témoignages du mépris. "Je ne suis pas fait pour souffrir vos mépris. = 2°. Tomber dans le mépris, dans un état où l'on est méprisé. Dans cette expression, mépris a le sens passif. = Au mépris de, adv. "Au mépris des conseils qu'on lui a donnés. = Par mépris, autre adverbe. Il se dit, ou sans régime: "il l'a fait par mépris; ou avec la prép. pour: "il l'a dit par mépris pour nous. = 3°. Mépris et mépriser ont un beau sens, avec les chôses pour régime. "Le mépris de la vie, de la mort, des honeurs, des richesses. Mépriser les grandeurs, les dangers, la mort. = 4°. On dit: avoir du mépris pour, et non pas de: "Le souverain mépris qu'Elisabeth avoit de leurs procédés. Hist. des Tud. Dites, pour leurs procédés. = 5°. Avoir à mépris est une expression surannée. "Si le prisonnier se portoit insolemment... à l'égard de la Cour, ou témoignoit de l'avoir à mépris. Procès de Charles I. = 6°. Méprisant ne se dit point des persones, mais seulement des chôses, qui ont raport aux persones. On ne dit point, un homme méprisant, une femme méprisante, quoiqu'on dise un geste, un ton méprisant, des manières méprisantes. = 7°. Méprisant ne peut guère précéder le substantif, même au féminin; mais méprisable le précède élégamment.
Et, vil client de la fierté,
À~ de méprisables idoles
Prostituer la vérité.
Gresset.
Leurs méprisables voeux, leurs peines dévorantes.
Idem.