| PAS | Partido Alianza Social |
Emboîter le pas. Voyez EMBOÎTER.
Retourner, revenir sur ses pas, Retourner au lieu d'où l'on vient.
Fig., Suivre les pas de quelqu'un, marcher sur les pas, dans les pas de quelqu'un, L'imiter, le prendre pour modèle.
Fig., S'attacher, être attaché aux pas de quelqu'un, Le suivre partout.
Fig. et fam., Vous devriez baiser la trace de ses pas, Il vous a rendu de très grands services, vous lui devez beaucoup de reconnaissance.
Prov. et fig., Il n'y a que le premier pas qui coûte, En toute affaire, ce qu'il y a de plus difficile est de commencer, ou bien Quand on a commis une première faute, la voie est ouverte à en commettre d'autres.
Fig., Tout dépend du premier pas, Le succès d'une affaire dépend ordinairement de la manière dont elle a été commencée, entamée.
Fig., En être aux premiers pas, N'être pas plus avancé dans une affaire que si on venait de la commencer.
Fig., Faire les premiers pas, Faire les avances, les premières démarches, les premières propositions pour une affaire, pour une réconciliation.
Fig., Faire un pas en avant, Progresser légèrement. Il signifie encore Faire une légère concession. On dit inversement Faire un pas en arrière.
Fig., Faire des pas, de grands pas, Faire des progrès. Faire de grands pas dans la carrière des sciences. Il a fait faire de grands pas à la science. Voilà déjà un pas de fait, un grand pas de fait. L'affaire a fait un grand pas depuis votre départ.
Faire un faux pas, Glisser ou chanceler en marchant, faute d'avoir bien assuré son pied. Il signifie figurément Faire quelque faute dans sa conduite, dans une affaire. Je ne lui ai jamais vu faire un faux pas. Il a fait beaucoup de faux pas, bien des faux pas dans sa vie.
Fig. et fam., Pas de clerc, Faute commise par imprudence ou par ignorance dans une affaire. Il a fait un pas de clerc.
Fig., Compter ses pas, Marcher lentement. Marcher à pas comptés, Marcher avec une extrême lenteur, avec une certaine solennité.
Fig., Aller à pas mesurés, Procéder dans une affaire avec beaucoup de circonspection.
Fig. et fam., Aller à pas de tortue, Avancer très lentement.
Fig., Aller à pas de loup, Marcher si doucement qu'on ne soit point entendu, dans le dessein de surprendre ou de tromper quelqu'un.
Fig., Aller à grands pas aux dignités, aux honneurs, Franchir avec rapidité les degrés qui conduisent aux dignités, aux honneurs, être sur le point d'y parvenir.
Fig., Aller à pas de géant dans une entreprise, dans le chemin de la fortune, Aller très vite, faire de grands progrès en peu de temps.
PAS, en termes d'Art militaire, se dit des Différentes manières de marcher qui ont été réglées pour les troupes. Pas ordinaire. Pas accéléré. Pas redoublé. Pas de route. Pas gymnastique. Pas de charge. Il a mis, il a remis sa troupe au pas. Marcher au pas. Prendre le pas. Perdre le pas. N'être plus au pas.
Pas de parade. Voyez PARADE.
Pas de l'oie, Pas de parade de l'armée allemande.
Changer de pas, Quitter un pas pour en prendre un autre; ramener le pied qui est derrière à côté de celui qui est devant, pour repartir de ce dernier pied.
Marquer le pas, Simuler le pas, en ramenant les talons à côté l'un de l'autre, sans avancer et en observant la cadence du pas. Figurément, il signifie être obligé de ralentir sa marche, son action, de piétiner.
Fig. et fam., Mettre quelqu'un au pas, Le mettre à la raison, l'obliger à faire son devoir.
PAS, en termes de Musique, désigne un Air dont la mesure est appropriée au pas des troupes. Un pas redoublé.
PAS, en termes de Danse, se dit des Différentes manières d'exécuter le mouvement de la danse. Pas glissé. Pas chassé. Pas marché. Pas de menuet, de gavotte, de valse, etc.
Un pas de deux, un pas de trois, Une entrée de ballet dansée par deux ou par trois personnes.
Pas de quatre, Danse de caractère dont chaque reprise comprend quatre mesures.
PAS, en termes de Manège, désigne l'Allure la moins rapide du cheval. Ce cheval va bien le pas. Il a bon pas, un grand pas. Il a le pas rude, le pas fort doux. Mettre, remettre un cheval au pas. Mener un cheval au pas, au grand pas, au petit pas. Le pas espagnol.
Ce cheval a le pas relevé, Quand il marche, il relève bien les jambes de devant.
PAS se dit aussi des Allées et venues, des démarches que l'on fait pour quelque affaire, et des peines qu'on prend pour y réussir. Il fait bien des pas pour obtenir cette place. Cela lui a coûté bien des pas et démarches. Il n'a pas ménagé, épargné ses pas dans cette circonstance.
Je ne ferai pas un pas, un pas de plus, Je ne ferai aucune démarche, je ne ferai pas une démarche de plus pour cette affaire. Il signifie aussi, dans une discussion : Je ne ferai pas une concession de plus.
Regretter ses pas, Regretter la peine que l'on s'est donnée.
Plaindre ses pas, Ne pas aimer à prendre de la peine pour autrui. C'est un homme qui plaint ses pas, on n'en peut rien tirer. On dit maintenant plus ordinairement Plaindre sa peine.
PAS désigne aussi l'Empreinte, la marque que laisse le pied d'une personne ou d'un animal, en marchant. Il vit des pas d'homme sur le rivage. Le pas d'une femme, d'un enfant. Il distingue fort bien le pas d'un cheval de celui d'un mulet.
Fig. et fam., Cela ne se trouve pas dans le pas d'un cheval, dans le pas d'une mule, se dit d'une Chose difficile à trouver, et principalement d'une Somme considérable.
PAS se dit aussi de l'Espace qui se trouve d'un pied à l'autre, quand on marche. La longueur, la distance de cent pas. Ce fusil porte à tant de pas. Avancer, reculer, s'éloigner d'un pas. Mesurer au pas.
Il ne veut pas s'éloigner, reculer, avancer d'un pas, Il ne veut pas s'éloigner, reculer, avancer du tout, il veut rester où il est. Il ne faut pas le quitter d'un pas, d'un seul pas, Il ne faut pas le quitter du tout, il faut toujours être avec lui.
Par exagération, Il n'y a qu'un pas, Il n'y a que très peu de chemin à faire, qu'une très courte distance à parcourir. Il n'y a qu'un pas d'ici chez moi. On dit dans le même sens Il demeure à deux pas, à trois, à quatre pas d'ici.
Fig., Il n'y a qu'un pas de la vie à la mort, du plaisir à la douleur.
PAS signifie encore, figurément, Préséance, droit de marcher le premier. Le parlement avait le pas sur les autres compagnies. Il lui a cédé le pas. Il a pris le pas devant lui, sur lui. Disputer le pas à quelqu'un.
Il désigne en outre un Passage étroit et difficile dans une vallée, dans une montagne, etc. Le pas de Suse.
Le Pas de Calais, Le détroit entre Calais et Douvres.
Un mauvais pas, Un endroit par où il est difficile ou dangereux de passer, comme un bourbier, un précipice.
Fig., Se tirer d'un mauvais pas, d'un pas difficile, Se tirer d'une affaire difficile, embarrassante.
Fig., C'est un pas glissant, C'est une occasion où il est difficile de se bien conduire.
Fig. et pop., Il a passé le pas, Il est mort.
Fig. et fam., Il lui a fallu passer le pas, se dit d'une Personne qu'on a forcée à faire quelque chose.
Fig. et fam., Franchir le pas, Se décider à faire une chose, après avoir longtemps hésité. On dit plus ordinairement aujourd'hui Sauter le pas.
Pas d'armes, Sorte de tournoi qui consistait dans la défense simulée d'un passage contre un ennemi.
PAS signifie aussi Seuil. Il est sur le pas de la porte. Il se dit aussi des Marches qui sont au-devant d'une entrée. Prenez garde, il y a ici un pas. Il y a quatre pas à monter à ce perron.
Un pas de porte, L'avantage qui résulte pour les commerçants d'avoir un magasin ou une boutique dont la porte ouvre directement sur la voie publique, et qui ajoute à la valeur d'un fonds de commerce. Il désigne aussi la Redevance supplémentaire exigée par le bailleur et représentant le droit de prendre possession d'un logement à usage commercial. Il a reçu cinquante mille francs de pas de porte.
Pas d'une vis, pas de vis, La distance entre deux filets d'une vis. Plus le pas de la vis est petit, plus la pression de la vis augmente.
En termes d'Horlogerie, Pas de fusée, Chacun des tours de l'espèce de rainure en spirale qui est taillée autour de la fusée.
PAS À PAS, loc. adv. Un pas après l'autre, et doucement. Aller pas à pas.
Prov. et fam., Pas à pas on va bien loin, Quand on va toujours, on ne laisse pas d'avancer beaucoup, quoiqu'on aille lentement.
DE CE PAS, loc. adv. À l'heure même, à l'instant même où je vous parle. J'y vais de ce pas.
Il s'ajoute aussi à la négation Non pour la renforcer. Il faut se conduire par la raison, et non pas par la fantaisie. Il se déclara contre lui, non pas qu'il fût son ennemi, mais... On dit souvent, pour nier ou refuser plus fortement : Non pas!
Il s'emploie parfois sans Ne. Avez-vous de l'argent? Pas trop, pas beaucoup, pas du tout, pas assez.
PAS, joint avec le mot Un, une, signifie Nul, nulle, aucun, aucune. Pas un ne le dit. Pas un ne le croit. Il n'y a pas un homme qui ose dire cela. Il n'y a pas un seul homme, pas une seule personne qui... Il n'y avait pas une âme. Pas une expérience ne lui a réussi.
Pas, Tantost est nom m. et signifie proprement ores une enjambée ou simple, contenant deux pieds et demy, ou Geometrique contenant cinq pieds, à quatre paulmes pour pied, Passus. Duquel mot il vient par apocope. Ores improprement quelconque enjambée grande ou petite, ores plus improprement l'allure d'un homme ou beste, comme, Ils viennent au petit pas, ou, Ils marchent à grands pas. Et ores un passage ou destroict par où l'on passe, ce que paradventure vient de Phasè Hebrieu, qui signifie Transitus, comme, Le pas de l'escluse, le pas de loup, c'est à dire le passage appelé de l'Escluse, le passage appelé de loup. Et en consequence de cette signification icy, est encores usurpé plus particulierement és anciens Romans, et aux tournois, pour un passage et endroict gardé par un ou plusieurs Chevaliers tenans contre tous assaillans, le voulans forcer, et pour le tournoy mesmes à plusieurs emprinses. Jean le Maire aux Illustrations, Antenor, pour entamer le pas, se presenta sur les rengs, et apres qu'il se fut acquité vers les Dames, et que le Herault eut epilogué ses tiltres et ses blasons, fit son debvoir, et accomplit ses venuës contre Hector. Et au tableau qui est au chasteau d'Escouen, du tournoy fait à Paris par le Roy Henry II. est escrit, La bande du Roy venuë sur les rengs, pour ouvrir le pas ce dimanche 24. de Juing, pour les six courses de la premiere emprinsé. Tantost il est une diction que les François mettent ores derriere, ores devant la negative, ou pour plus fort nyer, ou, (ce qu'est plus vray) expletivement, Je ne veux pas cela, Illud nolo. Pas ne voudroit que fusse icy, Nollet me hic esse. Et quand il est adjousté à cette negative, Non, ne faisant qu'un seul mot avec elle, il nye plus fort, Il n'a pas parlé, non pas un seul mot, Nihil dixit, ne verbum quidem. Vous me suyvrez non pas comme laquay, mais pour me faire honneur, Sequeris me non sane vt pedissequus, sed vt me honestes.
Pas trop mal, Non male, Haud ita male.
Pas fort loing de la ville, Ab vrbe haud longule.
Ce n'est pas chose à croire, Haud ita fides adhibenda est.
Ce que je n'ay pas bien entendu, Quod intellexi minus.
Pas tardif, dont le contraire est Pas hastif, Passus lentus, Gradus testudineus, Passus citatus.
Un faux pas, Fallens vestigium, Gradus errans.
Faire un faux pas, est mesmarcher, formarcher, fauxmarcher, quand en allant on assied mal son pied, si qu'on en bronche ou tombe, qui est le rebours de droit pas, comme chemin faux et destourné, est l'opposité de droit chemin, Vestigio errare ac falli. On dit aussi par metaphore faire un faux pas, pour faire une faute, Delinquere, Fraudem committere, prins des chevaux qui bronchent et faillent en leur marchure, dont le chevaucheur est offensé, ou par cheute, ou par soulevement de coeur causé de crainte de donner en terre.
Un grand pas, Crallatorius gradus.
A grand pas, Gradu pleno, et par consequent, Citato gradu.
Aller à petit pas, ou bellement, Modico ire gradu.
A chaque pas, Aduerbialiter, Passim.
Advancer le pas, Distentiore citatioreque gradu incedere.
En pas de larron, Suspenso gradu. B. ex Terent.
Faire un pas, Vestigium facere.
Marcher son pas, Subaudi, accoustumé, Assueto gradu incedere.
Pas à pas, Gradatim, et ex consequenti, sensim ac pedetentim.
Suyvre quelqu'un pas à pas, c. par où il marche, Instare alicuius vestigiis.
¶ Pas, pour Passage. Usez des formules de Passage.
Un mauvais pas, Le pas de la mort, Le pas de Calais.
¶ Pas d'asne, est une herbe laquelle guarit de la toux, Tussilago, Bechion, Farfaria, vulgo Ungula caballina, comme qui diroit patte de cheval. Et pas d'asne en fait de navires est un cercle ou anneau de fer avec une queuë accollant le plat bord qui est mis en chascun des trous des plats bords du chasteau devant, par lesquels entre le vit de la berche, ou autre piece d'artillerie plantée sur ledit chasteau, servant à ce que quand ladite artillerie tirera ne face ouvrir et voler en esclats lesdits plats bords. Pas d'asne aussi est le demy cercle qui est au mors ou fraim du cheval.
¶ Le pas de loup, Myrica, vel Myrice myrices. Ainsi est nommé un passage dangereux pour les voleurs qui est au païs de Languedoc, pres la ville de Narbonne.
PâS, s. m. [Pâ et devant une voyèle pâz: l'â est long.] 1°. Le mouvement que fait un animal, en mettant un pied devant l'aûtre pour marcher. "Le pâs d'un homme, d'un cheval. "Compter ses pâs: marcher à pâs comptés. = 2°. Allées et venûes que l'on fait pour quelque afaire. "Il a fait bien des pâs pour ce mariage, pour cet acomodement. = 3°. Le vestige que laisse le pied d'un homme, d'un animal, en marchant. "Le pâs d'un homme, d'un cheval, d'un boeuf. = 4°. Espace, qui se trouve d'un pied à l'autre, quand on marche, et qui sert de mesûre. "Pâs comun: pâs géométrique. "D'ici à cet endroit, il n'y a pas plus de cinq cens pâs. = 5°. Passage étroit et dificile dans une valée, dans une montagne. "Le pâs de Suze. = Le pâs de Calais, le détroit entre Calais et Douvre. = Mauvais pâs; endroit où il est dangereux de pâsser, sur-tout à cheval ou en voitûre: "Il y a là un mauvais pâs. = 6°. Le seuil de la porte. "Être sur le pâs de la porte. = Marche d'un degré. "Il y a quatre pâs à monter à ce perron. = 7°. En termes d'arts: pâs d'une vis, l'espace compris entre les deux filets d'une vis. En Horlogerie, pâs de fusée, chaque tour qu'elle fait.
PâS, fournit à quelques expressions adverbiales et à quelques aûtres, qui sont familières ou proverbiales. = Pâs à Pâs: il le suit pâs à pâs. À~ petit pâs: lentement: j' irai à petits pâs. = À~ grands pâs; marcher à grands pâs. = À~ pâs lents, lentement: les boeufs fatigués marchoient le cou penché, d' un pâs lent et tardif. Télém. — Gresset dit à pâs pesants, qui n'est pas aussi usité, ni d'une métaphôre aussi juste. "Ils descendent le long de la colline, d'un pâs rapide et allongé. Jér. Dél. De ce pâs, tout de suite. "J'y vais de ce pâs. = Pâs de clerc, fausse démarche. = Faux pâs, au figuré, faûte, demarche honteûse. "Le mari... devenoit le ridicule objet du mépris, au premier faux pas, que faisoit Madame. Marm. — * Remarquez que faux pâs, quoique composé de deux mots, ne forme qu'un seul et même substantif, comme petit maître, et qu'ainsi l'on doit dire des faux pâs, et non pas, de faux pâs, comme on dit, des petits-maîtres, et non pas, de petits-maîtres. "Les critiques peuvent l'empêcher de faire des faux pâs dans une carrière, où des talens perfectionés le feront paroître avec distinction. Ann. Litt. = Pâs, afaire délicate. "Se tirer d'un pâs dificile. = Faire un pâs en arrière, reculer. — Retourner sur ses pâs, d'où l'on vient. = Marcher sur les pâs de, expression figurée, bonne pour tous les styles. "Votre enfant marchera sur les pâs de son oncle. Sév. Il l'imitera. = Faire des pâs, des progrês: "Le succès, que les Romains eurent contre Philipe, fut le plus grand de tous les pâs qu'ils firent pour la conquête générale. Montesq. = Franchir le pâs, (st. famil.) faire une chôse, à laquelle on ne pouvoit se déterminer. "Vous êtes engagée trop avant pour reculer (sur la pluralité des Mondes) il faut franchir le pâs de bone grâce. Fonten. = On dit, dans le même sens, en faire le pâs: "M. Jurieu en a fait le pâs, dit Bossuet, c. à. d. il s'est avancé jusqu'à l'avouer. = Tourner ses pâs vers. * Voitûre dit, retourner, qui n'est pas de l'usage actuel. "En quelque lieu, qu'elle retournât ses pâs, elle tiroit avec elle (elle attiroit) les yeux et les coeurs de toute l'assemblée. = Avoir, ou doner le pâs, la presséance. — L'Ab. Prévôt dit acorder le pâs. = Baiser les pâs de quelqu' un, lui témoigner la plus vive reconoissance. "Mon fils devroit baiser les pâs que je fais dans cette allée. Sév.
PAS; particule négative [pâ et devant une voyèle pâz: l'â est long: il convient pourtant de ne pas le marquer de l'accent circonflexe, pour le distinguer de pâs, subst. masc.] Pas ou point se joignent ordinairement à la particule négative ne, mais ils se mettent aprês le verbe. "Je n'aime pas cette façon de parler. "Je n'en veux point; et dans les tems composés entre l'auxiliaire et le participe: je n'ai pas dormi, il n'est point venu. Ils sont mieux placés devant qu'aprês l'infinitif.
Aux menaces d'un fourbe on ne doit dormir point.
Mol.
La transposition est dûre, même en vers. "O Dieux! il falloit ou ne le montrer pas aux Hommes, ou ne le leur enlever jamais. Télém. "La forte résolution où il est de ne lui doner pas sa fille. Madame Dacier, Traduct. de TÉRENCE. Ne le pas montrer, ne lui pas doner, seraient mieux à mon avis. = Il y a pourtant des ocasions, où point fait fort bien aprês l'infinitif. "Platon ne laissoit aux femmes, pour toute gloire, que celle de n'en avoir point. FLÉCH. = Point se met quelquefois aussi aprês le nom substantif, qu'il régit, mais seulement dans le style familier.
Belle tête, dit-il; mais de cervelle point.
La Font.
I. On suprime pas ou point. 1°. Devant ni, rien, jamais, plus, aucun, parce que ces mots portent avec eux-mêmes la négation. "Je ne l'aime, ni ne l'estime: il n'est ni bon ni mauvais: il ne vaut rien: je ne le verrai jamais: je ne lui pardonerai plus; il n'en est aucun, etc. — Il est surprenant que M. l'Ab. Du Bôs ait manqué à cette règle: "Ni les uns ni les autres ne sont pas suivis d'aucun mouvement propre. Retranchez pas. = 2°. On le suprime aussi devant aûtre. "Il ne voulut d' aûtre règle que sa fidélité, d'aûtre but que l'utilité publique, d'aûtre récompense que la gloire de bien faire. Fléch. Or. Fun. de M. de Turenne. Mais, quoiqu'on retranche pas ou point, il faut toujours mettre la prép. de, qui est leur régime, et qui le devient alors de la négative ne. * Le même Auteur la suprime mal-à-propôs âilleurs. "Il ne vouloit aûtre récompense des services qu'il rendoit à la Patrie que l'honneur de l'avoir servie. Il faloit d'aûtre récompense, comme à la phrâse ci-dessus. Cette supression de la prép. de avec aûtre n'est bone que dans le discours familier. = * Cet illustre Écrivain suprime aussi pas avec âilleurs. "Nous ne devons chercher âilleurs que dans le dérèglement de nos moeurs toutes les causes de nos misères. Il me semble que l'usage demande avec cet adverbe les négatives pas ou point. * Bossuet et La Fontaine retranchent aussi pas devant le verbe Daigner. "Je ne daignerai répondre.
L'animal aux têtes frivoles
Etant fait à ces traits ne daïgna l'écouter.
Cela est moins mal dans une Fable, que dans un discours sérieux, en prôse. = Voy. ÔSER avec lequel on retranche pas plus régulièrement. = 3°. Avec qui interrogatif, on le suprime: "Qui ne le reconoit?
Qui ne court après la fortune?
La Font.
M. Servan le retranche devant que relatif et interrogatif. "Que ne peut un grand Homme, quand il est sûr du courage et de la vertu de ses concitoyens? Discours sur les Moeurs; et La Fontaine devant de quoi aussi interrogatif.
De quoi ne vient à bout.
L'esprit joint au desir de plaire?
Cela est quelquefois plus animé que de dire, que ne peut pas? De quoi ne vient pas à bout? comme l'usage l'exige ordinairement. = 4°. On les retranche aussi aprês les pronoms relatifs, suivis du subjonctif: "Est-il quelqu'un, qui ne le sache? "Il n'y a pas un Auteur éclésiastique, où on ne troûve. = Devant que signifiant seulement: "Je ne ferai que ce qu'il lui plaira, "c. à. d. je ferai seulement ce qu'il lui plaira. Regnard a péché contre cette règle.
Ils ne répondent point que par monosyllabes,
Point est de trop en cet endroit; et Mascaron. "Ce sont des chôses si délicates qu'il ne faut pas les toucher, ce semble, que par la pointe de l'esprit. — Retranchez pas. = Après que, signifiant pourquoi ne: "Que ne parlez-vous? c. à. d. pourquoi ne parlez-vous pas? = Aprês si, à moins que et les aûtres conjonctions du même sens: si vous ne l'ordonez: à moins que vous ne le souhaitiez. = 5°. Aprês les verbes nier, dire, penser, croire, imaginer, se persuader et autres semblables, employés dans une phrâse négative, on met ne sans pas ou point après la conjonction que, régie par ces verbes. "Persone ne peut nier que ce ne soit la véritable caûse du progrès de la secte. Boss. "Je ne dis pas que vous n'ayiez pu le faire. "Je ne pense pas que vous ne dussiez le dire, etc. etc. = Pour les verbes, qui expriment la crainte, c'est dans la phrâse afirmative que se fait ce retranchement de pas ou point; mais il faut remarquer qu'on ne les retranche qu'en parlant d'un éfet qu'on ne souhaite pas: je crains qu' il ne vienne; et que si l'on craint que ce qu'on souhaite n'arrive pas, on doit ajouter pas ou point: je crains qu'il ne soit pas écouté. = 6°. On les suprime aussi d'ordinaire avec les verbes pouvoir, savoir (quand il signifie pouvoir) ôser, etc. "Je ne puis le faire, je ne saurais y consentir; il n'ôserait l'entreprendre. Avec le premier et le dernier, on pourrait mettre pas; je ne puis pas, il n'ôserait pas, etc. mais l'autre façon est ordinairement meilleure. = 7°. * Bossuet suprime pas ou point après afin que et devant tant: "Afin qu'on ne pense. Ajoutez pas. "Les Suisses furent scandalisés de la conférence de Luther non tant (non pas tant) à cause que le Diable y paroissoit comme Docteur, que etc. Mallebranche au contraire le met aprês plus comparatif. "Doner à l'esprit plus d'étendue qu'il n'a pas. Dites qu'il n'a. Voy. PLUS. = 8°. Avec les noms de nombre, joints à la prép. de, ou à la conjonct. que on retranche aussi pas ou point; je ne le verrai de dix jours: il y a dix jours que je ne l'ai vu. Observez pourtant sur le 2d exemple que la remarque ne vaut que lorsque le verbe, qui suit il n'y a, est au prétérit; car, s'il était en tout aûtre tems, on mettrait pas ou point. "Il y a un mois que je ne lui parle pas. "Il y avoit un an que je ne le voyois pas. BUF. = 9°. Il y a des ocasions où pas doit être répété: "Après tout ce que vous avez fait pour moi, je ne puis pas n'être pas votre serviteur. Je ne puis pas n'être, ou, je ne puis n'être pas, ne seroit pas françois. MÉN. Mais aussi, je ne puis pas n' être pas choque l'oreille; parce que les deux pas sont trop proches l'un de l'aûtre. Il faut alors prendre un autre tour, ou mettre quelque chôse entre les deux négations. = Si l' on mettait pas avec point: (je ne puis pas n'être point, ou, je ne puis point n'être pas) cela serait encôre plus choquant pour l'oreille. = 10°. Quelques Auteurs ont employé pas ou point sans l'autre négative ne, ce qui est contre l'usage. "La navigation jusqu'à Canton devoit se faire à travers des mers pas trop bien conûes. Voy. D'ANS. Il falait, qui n'étoient pas, etc. M. l'Ab. de Lille l'a suprimée aussi, mais c'est en vers et en interrogation. Voy. NE.
Voyez-vous point s'enfuir les hôtes du bocage.
Jardins.
II. Il est dificile de doner des règles pour le choix entre pas ou point: il faut l'aprendre de l'usage et se souvenir que point nie bien plus fortement que pas. VAUG. = Voici pourtant quelques règles que done là-dessus l'Ab. REGNIER. = 1°. Dans les phrâses de pure négation et de pure prohibition, on se sert plus ordinairement de pas que de point. "Il ne veut pas; il ne prétend pas. Ne le faites, ne le croyez pas. = 2°. Lorsque ces deux particules régissent le génitif (la prép. de.) on se sert indiféremment de l'une ou de l'aûtre. "Il n'a pas, ou, il n'a point d'argent. = 3°. Dans les interrogations, point marque un doute, et pas une croyance positive: "Ne l'avez-vous point vu? Ne l'avez-vous pas vu? = 4°. On peut se servir de point à la place de non, pour répondre négativement à une interrogation: pas n'est alors de nul usage. "En est-il d'acord? point: point du tout. — Avec du tout, on pourrait se servir de pas: mais on ne pourrait le dire tout seul. 5°. Point ne sympathise pas avec plus. "Il n'y a point plus de réalité dans les aûtres destructions et revivifications que les Alchimistes font soner si haut. Hist. du Ciel. On doit dire: il n'y a pas plus, etc. Voy. à sa place, dans l'ordre alphabétique, POINT, particule négative.
III. Pas et point demandent l'article indéfini, ou comme s'expriment d'autres gramairiens, la prép. de sans article. "Il n'a pas ou point de pain, de vin, de viande, d'argent, et non pas du pain, du vin, de la viande, de l'argent, comme disent les Gascons.
IV. Ce n'est pas que, et non pas que régissent le subjonctif: "Ce n'est pas que je veuille; non pas que je prétende blâmer ceux qui pensent aûtrement. Mon intention est seulement de rendre raison de mon opinion.