1° Action de persuader.
Que si les persuasions de ces trompeurs ont pu trouver place dans la trop précipitée imagination de quelques-uns [NAUDÉ, Rosecroix, VII, 1]
Je ne crois point qu'aux plus belles paroles du monde il y ait assez de persuasion pour adoucir une nécessité si amère [MALH., Lettres, I, 11]
La reine employa des persuasions très puissantes, à savoir des larmes et des paroles assez tendres [LAROCHEF., Mém. 51]
Nous pouvons dire à l'égard de la persuasion, que, pour l'ordinaire, elle n'a sur nous qu'autant de puissance que nous voulons [BOILEAU, Longin, Sublime, I]
Il a la persuasion sur les lèvres, il est très éloquent.
La douce persuasion coulait de ses lèvres comme un ruisseau de miel [FÉN., Tél. X]
Lançant des traits ailés en sons harmonieux, La persuasion, fille de l'éloquence, Assise sur sa bouche, éclate dans ses yeux [MASSON, Helv. VI]
2° Détermination de l'esprit à croire, causée par la force, la vérité, la beauté des raisons.
Attaché à ses sentiments par persuasion, et non par caprice [FLÉCH., M. de Montausier.]
Rien ne ressemble plus à la vive persuasion que le mauvais entêtement [LA BRUY., XII]
La persuasion artificielle de la philosophie, quoique formée lentement par de longs circuits, égalait en lui la persuasion la plus naturelle et causée par les impressions les plus promptes et les plus vives [FONTEN., Carré.]
La partie de cette connaissance qui a pour objet le présent et le passé [l'histoire], quoiqu'elle ne soit fondée que sur le simple témoignage, produit souvent en nous une persuasion aussi forte que celle qui naît des axiomes [D'ALEMB., Disc. prélim. encycl. Œuv. t. I, p. 229, dans POUGENS.]
3° Ferme croyance. J'ai agi dans la persuasion que vous m'approuveriez.
Tout cela n'ébranla pas ma persuasion [J. J. ROUSS., Conf. XI]