1° Ce qui, ajouté à quelque chose, en accroît la force, le nombre, la quantité.
Dans le temps que le porc revient à soi, l'archer Voit le long d'un sillon une perdrix marcher ; Surcroît chétif aux autres têtes [LA FONT., Fabl. VIII, 27]
Il faut quelque surcroît de compagnie [MOL., Préc. 12]
Et voyant pour surcroît de douleur et de haine Parmi ses étendards porter l'aigle romaine [RAC., Mithr. v, 4]
Pour surcroît de malheur, l'eau même qu'on portait sur des chameaux dans des peaux de bouc avait manqué [ROLLIN, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 330]
Surcroît de biens est l'âme d'un ménage [VOLT., Enf. prod. I, 4]
Ce qui m'inquiétait le plus était mon compagnon de voyage dont je ne voulais pas lui donner le surcroît, et dont je craignais de ne pouvoir me débarrasser [J. J. ROUSS., Confess. III]
Vous aurez pour surcroît un frère qui radote [GRESSET, Méchant, II, 3]
2° Terme de dévotion. Œuvres de surcroît, œuvres pieuses accomplies en sus des obligations du chrétien.
Elle ajoute même aux rigueurs de la loi des rigueurs de surcroît [MASS., Carême, Jeûne.]
Abus assez ordinaire dans la vertu, où l'on voit tant de personnes zélées pour les œuvres de surcroît, et tranquilles sur l'oubli continuel de leurs obligations les plus essentielles [ID., Carême, Vérit. culte.]
3° De surcroît,
loc. adv. En plus.
Les querelles, procès, faim, soif et maladie Troublent-ils pas assez le repos de la vie, Sans s'aller de surcroît aviser sottement De se faire un chagrin qui n'a nul fondement ? [MOL., Sgan. 17]
Que le prédicateur vienne à paraître : si la nature lui a donné une voix enrouée et un tour de visage bizarre.... si le hasard l'a encore barbouillé de surcroît.... [PASC., Pens. III, 3, édit. HAVET.]