prescrire
v.t. [ lat. praescribere, de scribere, écrire ] 2. Préconiser un traitement médical, un régime :
Le médecin lui a prescrit des antibiotiques ordonner ;
déconseiller 3. Dans la langue juridique, acquérir ou libérer par prescription : Prescrire la propriété d'un bien. Les crimes contre l'humanité ne sont jamais prescrits.
Remarque: Ne pas confondre avec proscrire.
se prescrire
v.pr. Dans la langue juridique, s'acquérir ou s'éteindre par prescription.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
PRESCRIRE
(prè-skri-r') v. a.Il se conjugue comme écrire. 1° Ordonner, commander.
Votre gloire le veut, l'amour vous le prescrit [CORN., Rodog. III, 4]
Dieu, qui a prescrit certains devoirs aux femmes, aux enfants, aux esclaves, en a prescrit d'autres aux maîtres, aux pères, aux maris [BOSSUET, 5e avert. 52]
Quel temps à mon exil, quel lieu prescrivez-vous ? [RAC., Phèdre, IV, 1]
Tout, s'il est généreux, lui prescrit cette loi [RAC., Brit. I, 1]
Prescrire que.
Aristote prescrit que les mœurs doivent être convenables [LE P. CATROU, dans DESFONTAINES]
Prescrire de, avec l'infinitif.
Ce hardi suborneur [le faux honneur].... Avant tout aux mortels prescrit de se venger [BOILEAU, Sat. X]
Qui nous prescrit à tous d'être justes, de nous aimer les uns les autres, d'être bienfaisants et miséricordieux.... [J. J. ROUSS., Ém. V]
Prescrire un jour, fixer un jour.
Je suis prêt à accepter un dîner tout autre jour qu'il vous plaira de me prescrire [J. J. ROUSS., Lett. à Mme de Créqui, 1752]
2° Il se dit aussi des ordonnances des médecins. Prescrire un émétique, une saignée.
3° Terme de jurisprudence. Acquérir par la prescription, ou se libérer par la prescription. Prescrire une dette.
Les rois de Syrie en avaient prescrit la possession [de la Judée] contre la famille de David [BOSSUET, 5e avert. 42]
On ne peut prescrire le domaine des choses qui ne sont point dans le commerce [, Code Nap. art 2226]
Fig. Détruire, faire oublier comme par une prescription.
Vous vous souvenez de cela ; Ce sont égarements que le temps doit prescrire [DANCOURT, Céphale et Procris, I, 7]
Neutralement, gagner la prescription.
Ceux qui possèdent pour autrui ne prescrivent jamais par quelque laps de temps que ce soit [, Code Nap. art. 2236]
Fig.Quelque temps qu'ait duré un schisme, il ne prescrira jamais contre la vérité [BOSSUET, Polit. VII, III, 7]
L'on ne trouvera pas aujourd'hui quatre personnes qui voulussent douter sérieusement que cette coutume [celle des auteurs pseudonymes] ait prescrit contre un point [défense de publier un écrit pseudonyme] qui n'est, dans le fond, qu'un simple règlement de police [, Auteurs déguisés, p. 67]
Édouard avait pour lui le bon droit, mais le malheur prescrit contre la légitimité [CHATEAUB., Stuarts, Jacques II]
4° Se prescrire, v. réfl. Être ordonné. L'émétique se prescrit dans ces cas-là.
5° Se perdre par prescription.
La faculté d'accepter ou de répudier une succession se prescrit par le laps de temps requis pour la prescription la plus longue des droits immobiliers [, Code Nap. art. 789]
En un sens contraire, être gagné par la prescription.
La noblesse se prescrit par une possession immémoriale [RICHELET, ]
HISTORIQUE
- XVIe s.
Faculté de rachat de rentes procedans de bail d'heritages, se prescrit par trente ans [LOYSEL, 512]
Les gens d'eglise en prescrivent l'indemnité [d'un acquêt] par trente ans, et le droit d'amortissement par cent ans [ID., 725]
Possesseur de malle-foi ne peut prescrire [ID., 730]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. praescribere, de prae, avant, et scribere, écrire.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877