adouber
(Mot repris de adoubâtes)adouber
v.t.adouber
Participe passé: adoubé
Gérondif: adoubant
Indicatif présent |
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j'adoube |
tu adoubes |
il/elle adoube |
nous adoubons |
vous adoubez |
ils/elles adoubent |
ADOUBER
(a-dou-bé) v. n.HISTORIQUE
- XIe s. Escuz au col et lances adubées [, Ch. de Rol. 54]Li empereres touz primerains s'adube [, ib. 213]Adubez-vous ; sempres aurez bataille [, ib. 226]
- XIIe s. Cil adoba le roi Marsillion [, Roncisv. p. 29]Desor un mont s'est Rolant adobez [, ib. p. 36][Chevaliers] Qu'il ot fait adober en son maistre donjon [, Sax. 8]
- XIIIe s. Il dist qu'à pentecoste chevaliers [il] les fera, Droit au Mans la cité ; là les adoubera [, Berte, 108]Es vous par la bataille le frere dant Tangré [du seigneur Tancrède] ; On l'apeloit Guillerme, un chevalier membré ; En lui ot moult bel homme de novel adobé ; Son sens ne puet tenir, puisque on l'ot armé [, Ch. d'Ant. III, 92]
- XIVe s. De ce qui lui failli, l'ont très bien adoubé [, Guesclin, 1 744]
- XVe s. Les deux bretons qui n'entendoient que à malice, pourveirent cette tour de trente compagnons bien armés et adoubés [FROISS., III, IV, 11]Et si ne sçavoit le duc de Bourgongne adouber [arranger] avec eux le fait du connestable [COMM., IV, 6]Le chemin est tel que la nature l'a fait, et n'y a a rien adoubé [ID., VIII, 5]Et lui fut adoubée sa playe, qu'il avoit au col [ID., I, 4]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, adobé, qui a reçu un fort coup ; bas-lat. adobare ; provenç. adobar ; espagn. adobar ; ital. addobbare. Du Cange dérive ce mot de adoptare, dans le sens de adouber chevalier ; Ménage, de l'italien addoppiare, doubler ; Henschel, et après lui Diez, du mot germanique dubban, frapper (voy. DAUBER), parce qu'en effet, dans le cérémonial, on frappait le chevalier en l'armant. Cette dernière opinion est confirmée par l'ancien anglais dub, un coup, et to dub, adouber chevalier. On comprend comment ad-douber, c'est-à-dire toucher à, frapper à, a pu donner les sens divers de adouber, adobare, qui a signifié orner, réparer. Le wallon est le seul qui ait conservé le sens primitif, dont on ne trouve aucun exemple dans les anciens textes.
adouber
Il signifie, en termes de Marine, Réparer, raccommoder. Adouber une voile.
En termes de jeu de Trictrac et de jeu d'Échecs, il sert à indiquer qu'on touche une pièce non pour la jouer, mais pour l'arranger. Alors il devient intransitif. J'adoube. Dans ces deux sens il a vieilli.
Il signifiait autrefois et signifie encore quelquefois Revêtir un homme d'armes défensives.
adouber
Adouber, voyez Addouber.
adouber
ADOUBER, v. n. [Adoubé; ou bref, même devant l'e muet.] Terme du jeu de trictrac; l'Acad. ajoute, et des Echecs: toucher une pièce pour la mieux ranger: il faut en avertir, à peine d'être obligé de la jouer: "J'adoube: "j'ai averti que j'adoubais. — Dans le Rich. Port. on lui done un 2d. sens: acomoder, boucher. L'Acad. ne le met pas, et il n'est pas admis par le bel usage. — Ce mot est un provençalisme, en ce sens.