brocher
(Mot repris de brochait)brocher
v.t.brocher
Participe passé: broché
Gérondif: brochant
Indicatif présent |
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je broche |
tu broches |
il/elle broche |
nous brochons |
vous brochez |
ils/elles brochent |
BROCHER
(bro-ché) v. a.HISTORIQUE
- XIe s. Son cheval [il] broche [pique], et monte en un larriz [, Ch. de Rol. LXXXVII]
- XIIe s. Le destrier [il] broze [pique], il cort par tel randon.... [, Ronc. p. 52]Il broche le cheval, de lui ferir s'atire [, Sax. X]De l'ost se partent trois glouton pautonnier, De ci al borc ne finent de broichier [, Raoul de C. 87]
- XIIIe s. Mere, de quoi me chastiez ? Est-ce de coudre ou de taillier ? Ou de filer ou de broissier ? Ou se c'est de trop sommeillier ? [, Romancero, p. 54]Atant ès vous un message broçant à espourons qui descendi as degrés de la sale, et monta amont et demanda le roi [, Chr. de Rains, p. 65]
- XVe s. [On vit] les deux chevaliers partir de leur lez, et brocher leurs chevaux des eperons rudement, et porter leurs lances arréement [FROISS., III, IV, 12]Lors se retourna-t-il le glaive au poing devers ses ennemis ; aussi firent les deux freres et plusieurs autres compagnons, et brocherent aux premiers venans [ID., I, I, 177]
- XVIe s. Qu'ils debridassent leurs chevaux et brochassent à toute force des esperons [MONT., I, 367]Le cheval du tyran, qui estoit courageux et fort, et d'avantage se sentoit broché des esperons d'une part et d'autre jusques au sang, se hazarda de vouloir franchir le fossé [AMYOT, Philop. 17]Ilz brocherent leurs chevaux des esperons l'un contre l'autre, les espées aux poings, avec grands cris [ID., Eum. 13]Et estoit vestu de robbes de pourpre brochées d'or [ID., Démétr. 57]Puis en brossant [éperonnant] les flancs de son bayard [RONS., 650]
ÉTYMOLOGIE
- Broche ; provenç. brocar, brochar ; ital. broccare. On remarquera dans l'historique que le ch est souvent remplacé par ss ; probablement par une confusion avec brosse, brossailles (voy. ces mots). On y verra aussi que tous les sens de brocher se rapportent sans peine à piquer avec une pointe ou broche.
brocher
En termes de Blason, Brochant sur le tout, se dit des Pièces qui passent tout entières d'un côté de l'écu à l'autre, en couvrant une partie des pièces dont l'écu est chargé. Les anciens ducs de Bourbon portaient de France à la bande brochant sur le tout. Figurément et familièrement, il se dit, par plaisanterie ou en dérision, de Ce qui est ajouté à une quantité, à un nombre déjà trop considérable, d'un surcroît de mal, d'importunité, de ridicule, etc. Ils sont une demi-douzaine plus ennuyeux les uns que les autres, et un tel brochant sur le tout. Il a la fièvre, la goutte et un gros rhume brochant sur le tout. Il vient de faire une nouvelle sottise brochant sur le tout.
Il signifie aussi Assembler et plier les feuilles d'un livre de manière que les pages se suivent, puis les coudre ensemble avec de la ficelle ou du fil passé dans la marge intérieure, et les couvrir d'un papier de couleur ou autre. Faire brocher un livre, un manuscrit. Il n'est pas nécessaire de relier ces cahiers, il suffit de les brocher.
Il signifie, figurément et familièrement, Façonner à la hâte. Il ne prend pas le temps nécessaire, il ne fait que brocher la besogne. Il a broché ce mémoire en quatre heures. Cet écolier broche ses devoirs.
brocher
Brocher, Literas vestibus intexere.
Brocher un cheval des esperons, Piquer, Equo calcaria addere, adhibere, admouere, subdere, Concitare calcaribus.
Robbes brochées d'or, ou autre chose couverte de passement, Vestes segmentatae.
brocher
BROCHER, v. a. 1°. Passer la soie, l'or, etc. de côté et d'aûtre dans une étofe: brocher une étofe d'or, d'argent, de soie. = 2°. Brocher un livre; le coûdre légérement sans nervûre, avec une simple couvertûre de papier. "Ce livre n'est point relié, il n'est que broché. De là le mot de brochûre. = 3°. Ébaucher; faire, composer à la hâte. "Je n'ai fait que brocher ce Mémoire.