dévider
(Mot repris de dévidée)dévider
v.t.dévider
(devide)verbe transitif
DÉVIDER
(dé-vi-dé) v. a.HISTORIQUE
- XIIIe s. Qui que tisse, chascuns desvuide [, Fabliaux mss. t. III, f° 61, dans LACURNE]Quiconques veut estre fillaresse de soie à grans fuiseaus à Paris, c'est à savoir desvuidier, filer, doubler et recordre.... [, Liv. des mét. 80]Rimer me covient de cest monde, Qui de tout bien se vuide et monde ; Por ce que de tout bien se vuide ; Diex soloit tistre [tisser] et or desvuide ; Par tens li ert faillie traime [RUTEB., 226]Tu qui contre eulx ne fines de ton venin vuidier, Ne sez, espoir, leur texte jusqu'au vif desvuidier, Et pour ce te devroies d'eux blasmer refroidier [J. DE MEUNG, Test. 86]La femme qui file au touret, Quant pour vendre desvide, Du meilleur filé dessus met [, Dit des peintres]
- XVIe s. Ils avoient eventré 15 ou 16 corps morts des Bourguignons, et devidoient leurs trippes comme trippiers à la riviere [CARL., IV, 32]Voilà une partie des difficultés qui m'ont esté mises en avant, lesquelles, amy lecteur, tu devideras, si c'est ton plaisir d'en prendre la peine [CHOLIÈRES, Contes de CHOLIÈRES, f° 264, dans LACURNE]Il n'est que de trouver le bout du fil, on en desvide tant qu'on veult [MONT., IV, 180]
ÉTYMOLOGIE
- Dé.... préfixe, et vide (comme montre l'ancienne forme des - vuider, vide s'étant écrit vuide) ; dévider, c'est rendre vide le fuseau. Cette étymologie est acceptable à condition qu'on prendra le préfixe dé.... avec le sens augmentatif. Mais voyez à DÉVIDOIR ces formes-ci d'Eust. Deschamps : desvodoir, desvondoir ; elles ne s'accommodent guère de vider, et elles font penser à vinder ou guinder, de l'allemand winden, enrouler, d'où devinder ou devider, dérouler ; ce qui serait satisfaisant pour le sens.
dévider
Il signifie aussi Mettre en peloton le fil qui est en écheveau ou en bobines. Elle a dévidé trois écheveaux dont elle n'a fait qu'un peloton.
Il signifie, d'une façon plus générale, Dérouler le fil enroulé sur une bobine.
devider
Devider, quasi Deuacuare: Devidoir, quasi deuacuatorium.
Devider du fil par pelotons, Glomerare, Agglomerare.
Elle devidoit, Lanam glomerabat in orbes. Ouidius.
dévider
DÉVIDER, v. act. DÉVIDEUR, EûSE, s. m. et f. DÉVIDOIR, s. m. [Dévidé, vi-deur, deû-ze, vi-doar; 1re é fer. 2e é aussi fer. au 1er, lon. au 3e.] Dévider, c'est mettre en écheveau le fil qui est sur le fuseau, ou en peloton, celui qui est sur l'écheveau. Acad. Mettre en écheveau, ou en peloton. Trév. Rich. Port. L'Acad. explique mieux cette sorte d'opération. Le Rich. Port. y ajoute quelque chôse qui est nécessaire, le fil, ou la soie. — Dévideur, dévideûse, ouvrier, ou ouvrière qui dévide des fils, des laines, des soies, etc. Dévidoir, instrument dont on se sert pour dévider.
REM. Trév. l'admet au figuré, dans le sens de découvrir une fourberie. Il n'est guère d'usage dans cette acception. Mde de Sévigné l'emploie mieux dans un sens qui tient du propre. "Avant que tout cela soit dévidé dans l'imagination, la nuit est passée. Cela n'est pourtant bon que dans le style familier.