guerroyer
(Mot repris de guerroyaient)guerroyer
[ gɛrwaje] v.i.Litt.guerroyer
Participe passé: guerroyé
Gérondif: guerroyant
Indicatif présent |
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je guerroie |
tu guerroies |
il/elle guerroie |
nous guerroyons |
vous guerroyez |
ils/elles guerroient |
GUERROYER
(ghè-ro-ié ; quelques-uns disent ghè-roi-ié ; d'autres prononcent les deux r : ghèrro-ié ; mais ne prononcer qu'une r est plus usité et plus conforme à la prononciation de guerrier. L'y se change en i devant un e muet : je guerroie, je guerroierai ; à l'imparfait, je guerroyais, nous guerroyions, vous guerroyiez ; au subjonctif, que je guerroie, que nous guerroyions, que vous guerroyiez) v. n.Terme familier dans le langage moderne ; il était du style élevé dans le langage ancien. Faire la guerre. Les seigneurs féodaux guerroyaient entre eux.
Faut-il guerroyer dans le Nord, Priez pour moi ; je suis mort, je suis mort [BÉRANG., Mort viv.]
Fig.Il est vrai qu'elle [Mme de Genlis] s'est mise à guerroyer fort gratuitement, et, qui pis est, fort maladroitement contre les philosophes [LA HARPE, Corresp. t. IV, f° 63, dans POUGENS]
Activement. Et vous le mènerez guerroyer Les peuples du Tibre.... [SCARRON, Virg. V]
Venez-vous-en avec moi, car je veux guerroyer le roi mon seigneur [VOLT., Mœurs, 50]
HISTORIQUE
- XIe s. En France irai pour Charle guerreier [, Ch. de Rol. CLXXXIX]
- XIIe s. S'il aura pais ou devra guerroier [, Ronc. p. 32]Diex ! qu'a amors, qui tous les siens guerroie ? [, Couci, XX]Et se li rois Henris ad sa custume enprise, E voille guerreier e clers e saint iglise [, Th. le mart. 93]
- XIIIe s. Je ne voi orendroit nul home en nostre comun, qui, avant moi, vous seust conduire ne guerroier [commander] [VILLEH., XXXIX.]Que plus seurement gerroie cil qui a à mengier que cil qui n'en a point [ID., LXII]Et comment pourroit nus [nulz] ce faire, Qu'il gart chose que tuit guerroient ? [, Ren. 8641]Noz ne creons pas que il soit nul si mal home que ses cuers [son cœur] ne soit guerriés de se [sa] conscience meïsme [BEAUMANOIR, Conclusion.]Tout soit il que li gentil home, par nostre coustume, puissent guerroier et ocirre et mehaignier l'un l'autre hors treves [ID., XXXIII, 8]L'en ne doit pas Dieu de ses dons guerroyer [JOINV., 300]Vous savez que le roi de France gerroie au roi d'Engleterre [ID., 197]
- XVIe s. Soubs l'umbre d'envoyer du secours aux villes qui estoient guerroyées et travaillées par les Syracusains [AMYOT, Alc. 30]Cette doctrine fut illustrée au treizieme siecle par Wiclef.... depuis favorisée par le roi Edouard, guerroyée par Richard.... [D'AUB., Hist. I, 67]Martin Luther commença à guerroyer son authorité [du pape] plus ouvertement [ID., ib. I, 67]Les extremes froidures et chaleurs, les vents excessifs et bruits [bruines] violens, guerroient aucunement les vins [O. DE SERRES, 243]
ÉTYMOLOGIE
- Guerre, et la finale oyer ; Berry, guarreyer, guerreyer, attaquer, poursuivre ; guerrer, nuire, faire du mal ; provenç. guerreiar ; cat. guerrejar ; esp. guerrear ; ital. guerreggiare.
guerroyer
GUERROYER. v. intr. Passer son temps à faire des opérations de guerre plus nombreuses que méthodiques et sans grande envergure. Louis le Gros passa son règne à guerroyer contre les seigneurs. Fig., Cet écrivain s'attacha à guerroyer contre les vices, contre les ridicules. Il se mit à guerroyer contre tous ses contemporains.
guerroyer
*GUERROYER, v. n. GUERROYEUR, s. m. Faire la guerre. Qui fait la guerre. Vieux mots, qui ne se disent plus que dans le style plaisant ou satirique.
Synonymes et Contraires
Traductions