languir
languir
v.i. [ lat. languere ]se languir
v.pr.languir
(lɑ̃giʀ)verbe intransitif
languir
Participe passé: langui
Gérondif: languissant
Indicatif présent |
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je languis |
tu languis |
il/elle languit |
nous languissons |
vous languissez |
ils/elles languissent |
LANGUIR
(lan-ghir) v. n.HISTORIQUE
- XIIe s. Tant com lui plaist, [elle] me puet faire languir [, Couci, X]
- XIIIe s. Li cuens Looys de Blois et de Chartain avoit langui tout l'yver d'une fievre quartaine, si qu'il ne se pooit armer [VILLEH., CVI]Ne que en la prison les feïst-on languir [, Berte, LXIII]Les tenebres où li cuers gist, Qui nuit et jor d'amors languist [, la Rose, 2760]
- XIVe s. Les paciens sont tost curés, ou meurent tost, ne ne languissent pas longtemps [H. DE MONDEVILLE, f° 86, verso.]La besongne languitet se delaia [retarda] [BERCHEURE, f° 106, verso.]Tu languiroies en tel peine, Que tu n'auroies cuer ne vaine Qui voulsist entendre à rien faire [J. BRUYANT, dans Ménagier, t. II, p. 14]
- XVe s. Ilz m'eussent pieça occis s'ilz eussent voulu ; mais, pour ce que je les avoye blecez, ilz ne me voulurent point occire, fors en languissant [lentement] [, Lancelot du lac, t. III, f° 19, dans LACURNE]
- XVIe s. Mon cœur et mon corps languissent du desir de te voir, Seigneur [CALV., Inst. 342]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. languir ; ital. languire ; du lat. Languere ( 1er e : e long) ; comparez le verbe grec traduit par être long, tarder, languir ; longus paraît s'y rattacher.
languir
Il se dit, par analogie, des Végétaux qui ne sont pas en bon état, qui poussent faiblement, qui donnent peu de fruits. Cet arbre languit, ces fleurs languissent faute d'eau.
Poétiquement, La nature languit, toutes choses languissent pendant l'hiver, La nature est alors comme engourdie.
LANGUIR se dit encore figurément des Ouvrages d'esprit qui manquent de force, de chaleur, de vivacité. Ces vers languissent. Cette pièce commence bien, mais sur la fin elle languit. On dit aussi, fréquemment, dans des sens analogues : La conversation languissait, Personne ne soutenait la conversation, on l'a laissait tomber. Les affaires languissent, On n'en fait guère. L'affaire languit, Elle traîne en longueur, on ne l'expédie point.
Il signifie aussi Souffrir de la continuité, de la durée d'un supplice, d'un châtiment, d'un besoin, d'un mal physique autre que la maladie. On le fit languir dans de cruels tourments. Languir de faim, de soif, de misère. Languir dans une prison, dans un long exil.
Il se dit, figurément, en parlant des Peines de l'esprit et de l'âme. Languir d'ennui. Languir d'amour. Languir dans l'attente.
languir
Languir, Languere, Oblanguere.
Fort languir et defaillir de force, Relanguere, siue Relanguescere.
Qui languit, Languidus.
Languissant d'amour, AEger amore.
languir
LANGUIR, v. n. LANGUISSANT, ANTE, adj. LANGUISSAMMENT, adv. [Langhi; san, sante, saman: 1re lon. 3e lon. au 2d. et au 3e, br. au 4e.] Languir c'est, 1°. Être consumé peu à peu par une maladie qui abat les forces. "Depuis longtems il languit: il devrait déjà être mort. = 2°. Soufrir un suplice lent. "Languir dans les tourmens, dans une prison, dans un long exil. Languir de misère. = 3°. Soupirer après, atendre avec impatience. "Languir d'amour. "Nous ne faisons plus que languir après notre départ. Sév. "Il languissoit de revoir sa femme et ses enfans. Prévôt, Hist. des Voy. = 4°. Languir pour s'ennuyer ne vaut rien, dit Vaugelas. "Quand j'ai été trois mois à Paris, je languis, et je meurs d'envie de me retourner. — Avec ennui, il peut se dire, mais c'est dans le sens marqué au n°. 3°. Languir d'ennui. = * En Provence, on dit se languir, pour dire, s'ennuyer. Il est plus mauvais encôre que le neutre languir. = 5°. Languir se dit, figurément, des chôses. "Les afaires languissent, traînent en longueur. La conversation languit, n'est pas animée. Ce discours, cet ouvrage languit; il intéresse peu. Les nouvelles, les plaisirs languissent; il y en a peu.
LANGUISSANT, qui languit. "Il est languissant dans un lit, dans une prison. Voix languissante. Discours, style languissant. = Dans la prôse ordinaire, il aime à suivre le subst. En vers et dans la prôse poétique, il peut suivre ou précéder.
La Nature languissante
Se ranime et se nourrit.
Cette triste brebis, l'espoir de mon troupeau,
Dans sa fuite, a perdu son languissant agneau.
Gress.
À~ peine il jette encor de languissantes flammes.
L. Rac.
LANGUISSAMMENT, d'une manière languissante. "Parler, regarder languissamment.