pays
1. pays
[ pei] n.m. [ du lat. pagensis, de pagus, canton ]2. pays, e
[ pei, peiz] n. [ de 1. pays ]PAYS
(pè-yî ; l's se lie : un pè-yî-z abondant ; au XVIe siècle, Palsgrave, p. 13, dit qu'on prononce pa-i) s. m.PROVERBES
- Autant de pays, autant de guises, c'est-à-dire les peuples ont des mœurs différentes.
- Il est sots de tous pays, dans les lieux les plus polis il se trouve des gens qui n'ont guère d'esprit.
- Pays ruiné vaut mieux que pays perdu, se dit pour excuser le dégât qu'on fait en quelque province pour empêcher les ennemis d'y subsister et de s'en emparer.
- Accommodez-vous, le pays est large, c'est-à-dire il y a lieu de s'accommoder sans incommoder un autre.
- Bon pays, mauvais chemin, c'est-à-dire là où la terre est bonne les chemins sont fangeux et mauvais.
- Nul n'est prophète en son pays, c'est-à-dire un homme de mérite est ordinairement moins considéré en son pays qu'ailleurs.
HISTORIQUE
- XIe s. En cest païs nous est venuz confondre [, Ch. de Rol. II]
- XIIe s. Chascun plore sa terre et son païs, Quant il se part de ses coraus amis [amis de cœur] [, Couci, XXIV]Alemaigne [ils] ont destruite, le grant païs plenier [, Sax. XVI]
- XIIIe s. Mout a eü grant guerre au païs longuement [, Berte, LXVII]Par estrange païs [je] quiers mon chevissement [ma subsistance] [, ib. XLVII]Tout li païs i ert [était] venus communement [, ib. CXXXIII]
- XVe s. Le pays d'Angleterre estoit en branle et en differend l'un contre l'autre [FROISS., II, II, 4]Alez vous en, prenez païs, Yver, vous ne demourrez plus [CH. D'ORL., Rond.]Et ferma ledit conte un grand pays de son charroy et de son artillerie, et mist tout son ost dedans [COMM., I, 6]
- XVIe s. Cette isle [l'Atlantide] tenoit plus de païs que l'Afrique et l'Asie ensemble [MONT., I, 231]Les seigneurs de Carthage, voyants que leur pays se depeuploit.... [ID., I, 233]Ils vivent en une contrée de pays très plaisante [ID., I, 236]Le roy Emmanuel leur donna le temps de vuider ses pays [ID., I, 298]Pour remettre son païs en liberté [ID., II, 43]Ô mon pays doux ! Je meurs loin de vous, Voire et volontiers ! [TH. DE BÈZE, cité par V]Chauffour, Réformateurs du XVIe siècle, t. I, p. 391. Qui a pays n'a que faire de patrie ; duquel nom pays tous les anciens poetes et orateurs françois en ceste signifiance l'ont usurpé [FONTAINE, Quintil Horatian, p. 165]
ÉTYMOLOGIE
- Bourg. poyi, paï ; provenc. pays, pais, paes, pahis ; espagn. pais ; portug. paiz ; ital. paese. Les formes en es, ese viennent du latin pagensis ; les formes en is viennent de pagesius, tous deux dérivés de pagus, canton : ager pagensis ou pagesius, territoire d'un canton, d'où, par extension, région, patrie.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- PAYS. Ajoutez :
- Fig. Avancer pays, avancer en âge. Je n'en ai pas une [incommodité], et n'ayant pas ouï dire qu'en avançant pays, on trouvât la parfaite santé... [SÉV., à Mme de Grignan, 11 juin 1690, dans Lett. inéd. éd Capmas, t. II, p. 399]
pays
Pays d'états se disait des Provinces de France où les impositions étaient consenties et réparties par l'assemblée des états; Pays d'élection, de Celles où les impositions étaient réparties par des agents du pouvoir central appelés élus.
Pays d'obédience se disait des Provinces où le pape nommait à certains bénéfices.
Pays coutumier se disait du Pays où l'on suivait une coutume provinciale ou locale; et Pays de droit écrit, du Pays où l'on suivait le droit romain.
Le pays latin s'est dit à Paris du Quartier où se trouvent la Sorbonne et la plupart des écoles. On dit plutôt aujourd'hui le Quartier latin.
Fig., Pays de cocagne, Pays où tout abonde, où l'on fait bonne chère à bon marché.
PAYS signifie, par extension, Patrie ou Province natale. La France est mon pays. Mourir pour le salut de son pays. Aimer son pays. L'amour du pays. Défendre, sauver son pays. Il n'est jamais sorti de son pays. Quitter son pays. Retourner dans son pays. De quel pays êtes-vous? Je suis né en Touraine : c'est mon pays.
Fig., Cet homme est bien de son pays, Il a bien le caractère des gens de son pays. Il signifie aussi : Il est bien simple, bien crédule. Vraiment vous êtes bien de votre pays pour croire de pareilles absurdités.
Prov., Nul n'est prophète en son pays, Un homme de mérite est souvent moins considéré dans son pays que dans tout autre.
PAYS désigne aussi, dans un sens restreint, le Village auquel on appartient. Aller au pays. Descendre au pays. Il est familier, excepté dans cette phrase : Avoir le mal du pays, Être triste, abattu, malade parce qu'on est éloigné de son pays et qu'on désire vivement y retourner.
PAYS signifie aussi Région, contrée. Pays à blé. Pays de bois. Pays de chasse. Pays gras, maigre, riche, pauvre, stérile, fertile, inculte. Pays montagneux, marécageux. Pays chaud, froid, humide. Pays peuplé. Haut pays. Bas pays.
Pays plat, Pays de plaines, par opposition à Pays montueux; et Plat pays, La campagne.
Vin de pays, Petit vin qu'on boit dans le pays où il a été récolté. Voilà d'assez bon vin pour du vin de pays.
Gagner pays, Avancer, faire du chemin. La nuit vient, gagnons pays.
En termes de Guerre, Battre le pays, Explorer, reconnaître le pays.
Battre du pays, Voir, parcourir beaucoup de lieux différents; et, figurément, Traiter beaucoup de sujets différents.
Voir du pays, Voyager.
Fig. et fam., Faire voir du pays à une personne, L'obliger à prendre bien de la peine, lui susciter beaucoup d'embarras. Il signifie aussi, par extension, Entraîner une personne plus loin qu'elle ne l'eût voulu.
Fig. et fam., Savoir la carte du pays, Connaître les gens avec qui on doit vivre.
Fig., Être en pays de connaissance, Se trouver parmi des gens de sa connaissance. Il s'applique aussi en général à Toutes les choses que l'on connaît.
Fig., Parler, juger à vue de pays, Parler, juger d'après un premier aperçu et avant d'avoir approfondi les choses.
Fig., De quel pays venez-vous? se dit d'une Personne qui ignore quelque chose que tout le monde sait.
Fig., Un pays perdu, Un lieu où il y a peu de ressources, et, particulièrement, Un quartier éloigné du centre des affaires et de la société. Vous habitez un pays perdu. Il est allé se loger en pays perdu.
PAYS s'emploie quelquefois figurément. Les modernes ont découvert dans les sciences de nouveaux pays, des pays inconnus. Il faut renvoyer cela au pays des chimères.
PAYS signifie, populairement, Compatriote; et il fait au féminin Payse. C'est mon pays, c'est un de mes pays. Bonjour, pays. Elle a rencontré une de ses payses.
pays
PAYS, s. m. [Pé-i: 1re é fer.] On écrivait autrefois Pays, et on trouve encore cette ortographe dans quelques livres modernes: mais outre que ce n'est pas l'usage actuel, l'i sur-ajouté est fort inutile; parce que l'y fait fonction de deux i, dont le 1er se joint à l'a, pour former la diphtongue ai qu' on prononce é et le 2d a son propre son. C'est comme si l'on écrivait paiïs. = 1°. Région, contrée, province: "Bon ou beau pays. "Pays grâs, riche ou maigre, méchant pays. "Courir, batre, reconaître le pays. "Aller par le pays. "Il a bien vu, bien batu du pays. L'Acad. dit aussi: il a bien fait du pays. J'ose douter que cette dernière expression soit de l'usage actuel. = 2°. Patrie, lieu de la naissance. "Pays natal: pays étranger. "De quel pays êtes-vous? Ils sont du même pays. "Aimer, défendre son pays. "Mourir, se sacrifier pour son pays. = En style familier, on dit, absolument, le pays. "Écrire au pays. Recevoir des nouvelles du pays. Retourner au pays, etc. Le P. Bouhours remarque qu'en parlant à des gens, qui sont du même pays que nous, nous pouvons dire, notre pays; mais qu'en parlant à d'autres, il faut dire, mon pays. = 3°. Quelquefois il ne signifie que lieu: "Quel pays est celui-ci, dit-on, en parlant de la Cour. "Les façons de ce pays-là (du chaufoir ou foyers de la comédie) me confondirent, etc. MARIV. = 4°. * Le peuple dit, mon pays, ma payse pour, mon, ou ma compatriote. = 5°. On dit figurément (st. famil.) Gâgner du pays ou du terrein. Faire des progrês: le 2d est moins bâs. "Ils gâgnent visiblement du pays parmi vous. Anon. = On dit au propre, gâgner pays, avancer pays sans article, pour dire avancer chemin. On le dit aussi proverbialement. * Cette expression est bâsse et peu digne du style de l'Histoire. "Ne pouvant gâgner pays qu'à la pointe de l'épée. Anon. = Faire voir du pays, beaucoup de chôses: "Ces traits insinuans, qui conduisent l'esprit du lecteur d'objet en objet, et qui lui font voir du pays sans se lasser. P. Rapin. — L'expression n'est pas fort noble. — Faire voir du pays à quelqu'un, c'est aussi lui susciter des afaires. = Batre du pays; traiter beaucoup de sujets diférens. = Savoir la carte du pays; conaître ceux, avec qui l'on a à vivre. — Être en pays de conaissance, parmi des gens de sa conaissance. = Il est bien de son pays de croire que, etc. il est bien simple de croire, etc. = Pays de cocagne, Voy. COCAGNE. = Pays perdu, se dit plus souvent au figuré qu'au propre; mais il n'est pas du beau style. "La gloire des Stuarts, qui remonte par la succession des Rois d'Écosse jusqu'à l'obscurité de ces tems, qui sont les pays perdus et les terres inconûes de l'Histoire. Mascaron. Cela ne plairait pas aujourd'hui dans une Oraison Funèbre. Voy. PERDU. = On n'emploirait pas non plus dans une Tragédie, comme a fait Corneille, le mot de Pays pour celui de Patrie.
Si mon zèle au pays vous semble criminel.
Horace.
Il veut dire, mon zèle pour la Patrie.
Que l'amour du pays, que le pitié vous touche.
Votre Rome à genoux vous parle par ma bouche.
Cinna.
Voy. le n°. 2°.
Pays-bas, c'est dans le style burlesque, le derrière. "L'étui des Pays-bâs. GRESSET. Lutrin vivant.
pays
*PAYS, s. m. On écrivait aûtrefois pays. Lisez payis.
pays
pays
pays
Land, Heimatcountry, land, countryside, countryman, homeland, region, villageland, (geboorte)streek, dorp, stadje, vaderland, landschapאזור (ז), ארץ (נ), מדינה (נ), מולדת (נ), מְדִינָה, אֵזוֹר, מוֹלֶדֶת, אֶרֶץ, מדינהpaíszemě, domov, venkovlandlando, nacio, ŝtatopaísmaaországlandpaese, campagna, nazione国landKrajpaís, terraţarăСтранаlandnchi, ulayaülke, beldeχώραبَلَدzemlja나라ประเทศnước国家國家 (pei)nom masculin
pays
[pei] nmles pays industrialisés → the industrialized countries
les pays en développement → developing countries
être en pays conquis → to lord it over everyone
se croire en pays conquis → to think one can lord it over everyone