persuader
(Mot repris de persuadait)persuader
v.t. [ lat. persuadere ]se persuader
v.pr.persuader
Participe passé: persuadé
Gérondif: persuadant
Indicatif présent |
---|
je persuade |
tu persuades |
il/elle persuade |
nous persuadons |
vous persuadez |
ils/elles persuadent |
PERSUADER
(pèr-su-a-dé) v. a.REMARQUE
- En 1798, l'Académie mettait dans son Dictionnaire cet exemple : Ils s'étaient persuadés qu'on n'oserait les contredire ; et faisait accorder le participe passé. En 1835 elle écrit persuadé sans s. On peut le faire accorder ou ne le pas faire accorder à son gré : si on supprime l's, on s'appuie sur ce que l'on dit : persuader une chose à quelqu'un ; si on met l's, on s'autorise de ce que l'on dit également : persuader quelqu'un d'une chose.
HISTORIQUE
- XVIe s. Le peuple romain se persuada estre desormais assez puissant pour conquerir la monarchie du monde [AMYOT, Caton, 29]S'estant essayé de persuader aux Indiens de laisser leur façon et prendre celle des Grecs [MONT., I, 117]Sices sottes arguties lui doibvent persuader une mensonge [ID., I, 191]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. persuadere, de per, et suadere, conseiller.
persuader
Il signifie encore Faire croire, inspirer quelque chose; il régit alors cette chose directement et la personne avec la préposition à. Persuader une vérité à quelqu'un. Il rejetait sa faute sur celui qui lui avait persuadé de la faire. On lui a persuadé de se marier.
Il s'emploie aussi absolument. Cet homme a l'art de persuader. Les exemples persuadent mieux que les paroles.
SE PERSUADER signifie Croire, s'imaginer, se figurer. Il se persuade que tout le monde l'admire. Ils s'étaient persuadé qu'on n'oserait les contredire.
persuader
Persuader, Persuadere.
Parler en sorte qu'on persuade et impetre-on ce qu'on veut persuasiblement, Persuabiliter dicere.
Celle qui persuade, Persuastrix. Plaut.
Persuadé, Persuasus.
persuader
PERSUADER, v. act. et n. PERSUASIBLE, adj. PERSUASIF, IVE, adj. PERSUASION, s. f. [Pêrsu-adé, zible, zif, zive, zion, en vers zi-on.] Persuader, c'est porter, déterminer quelqu'un à croire ou à faire. 1°. Actif, il régit ou l'acusatif de la persone, et l'ablatif de la chôse, ou l'acusatif de la chôse et le datif de la persone: "Je l'ai persuadé de cette vérité: je lui ai persuadé cette vérité. = Il s'emploie aussi avec le seul régime direct (l'acusatif) de la persone, dans le sens de convaincre: "Je l'ai enfin persuadé. = Remarquez que persuader dit plus que convaincre: on peut convaincre sans persuader: celui-là ne triomphe que de l'esprit: celui-ci gâgne encore le coeur. "Pourvu que je convainque mes adversaires, dit J. J. Rousseau, je me soucie peu de les persuader. — Sur bien des points, il ne les a ni persuadés, ni même convaincus. = 2°. Neutre, il régit le datif de la persone et la prép. de devant les verbes: "Il lui a persuadé de venir. = * Quelques Auteurs avec ce régime des verbes mettent le nom de la persone à l'acusatif, contre l'usage le plus autorisé. "Il travaille à les persuader de les suivre. MOREAU. Je crois que, à leur persuader vaut mieux. L'Acad. ne met d'exemple que du datif. = Ce régime de l'acusatif des noms est encore plus mauvais, à mon avis, quand persuader régit la conjonct. que: "Ces deux traités ne firent que persuader les deux Rois que la guerre étoit indispensable. Id. Je voudrais dire, persuader aux deux rois que, etc. = 3°. Se persuader, régit les noms à l'acusatif, le pronom se étant au datif: il se persuade (à soi-même) tout ce qu'il desire; et l'infinitif sans prép. ou la conjonct. que avec l'indicatif. De ces deux régimes, on emploie le premier, quand le verbe régi se raporte au sujet de la phrâse, et le second, quand il ne s'y raporte pas. "Il se persuade pouvoir le faire: il s'est persuadé que vous lui rendrez ce service. Dans le premier exemple, on pourrait dire aussi: il se persuade qu'il pourra, et ce régime est toujours plus sûr; car l'infinitif n'est guère bon qu'avec les verbes pouvoir, vouloir, et un petit nombre d'aûtres. Il ne fait pas trop bien dans la phrâse suivante. "Vous vous étiez persuadés travailler pour le bien général. Commerce Vengé. Je voudrais dire: vous vous étiez persuadé que vous travailliez, etc. = Quand il y a négation ou interrogation, le que qui suit, régit le verbe au subjonctif. "Il ne se persuade pas, ou, peut-il se persuader qu'on puisse, etc. * Anciènement on mettait toujours le subjonctif, même dans les phrâses afirmatives: "Considérant l'importance des actions des Princes, nous nous persuadons qu'elles soient (sont) produites par quelques caûses aussi pesantes et importantes. Montaigne.
Rem. Plusieurs Auteurs font régir à se persuader l'ablatif, au lieu de l'acusatif, suposant que le pronom se est lui-même à l'acusatif. "On se persuade facilement (soi-même) de ceci. Mallebr. "Les Grands se persuadoient de plus en plus de l'impuissance de celui qui portoit encore le titre de Souverain. Moreau. On ne peut condamner ce régime dans le réciproque, puisque l'usage l'admet dans l'actif. (Voy. n°. 1°.) Cependant l'acusatif des noms est plus usité avec se persuader. (Voy. n°. 3°.) L'ablatif est le régime du passif et du participe. "Il est persuadé de la vérité de ce que vous dites. "Un homme bien persuadé des vérités de la Religion.
PERSUASIBLE, qui peut être démontré, dont on peut persuader quelqu'un. Persuasif, qui a la force, le pouvoir de persuader. "Vérité persuasible. "Orateur éloquent et persuasif. Raison convaincante et persuasive. — Le 1er de ces deux adjectifs se dit des chôses; le 2d des persones, et des chôses qui ont raport aux persones. = Dans le Diction. de Trév. on dit qu'on doute un peu de l'usage de persuasible. Pour moi j'en doute beaucoup, quoique l'Acad. le mette sans remarque. Elle n'en done point d'exemple. = Persuasif, au masc. suit toujours le substantif: au fém. il peut quelquefois précéder. "La persuasive douceur de vos leçons. J. J. Rousseau.
PERSUASION, 1°. Action de persuader. "Ce Prédicateur a le don, le talent de la persuasion. = 2°. L'état de celui qui est persuadé. Ferme croyance. Dans ce 2d. sens, il a pour les verbes les mêmes régimes que se persuader ou être persuadé. Le Traduct. du Voyage d'Anson lui fait régir la prép. de et l'infinitif. "Nous passâmes plusieurs heures dans la ferme persuasion de périr. Il falait, dans la persuasion que nous péririons immanquablement, ou bien, que nous ne pouvions manquer de périr. = Ce régime employé par le Traducteur, a tout l'air d'un anglicisme.
REM. Bourdaloue distingue fort bien persuasion, d'entêtement: "Mais, dit-on, les Hérétiques sont persuadés de la vérité de leur doctrine, et ils agissent suivant cette persuasion. Ce n'est pas bien parler, que de dire qu'ils en sont persuadés: il faut dire, qu' ils en sont entêtés. À~ prendre les termes dans toute leur justesse, il y a une grande diférence entre la persuasion et l'entêtement~. La persuasion est dans l'esprit, qui raisone et qui juge, sans être préocupé ni passioné: l'entêtement est dans l'imagination~, qui se frape, qui s'échauffe, et ne suit que l'opiniâtreté du naturel, ou que le mouvement de quelque passion du coeur."
persuader
persuader
persuade, argue, get, convince, induce, inveigleoverreden, overhalen, bepraten, overtuigenפיתה (פיעל), שידל (פיעל), שכנע (פיעל), שִׁכְנֵעַ, שִׁדֵּלpersuadirpersuadirüberzeugen, überredenπείθωpersuadere, convincereيُقْنِعُpřemluvitovertalesuostutellauvjeriti説得する설득하다overtaleprzekonaćубеждатьövertalaชักจูงikna etmethuyết phục说服убеди (pɛʀsɥade)verbe transitif