province
province
n.f. [ lat. provincia ]PROVINCE
(pro-vin-s') s. f.HISTORIQUE
- XIIIe s. Abbasie [Abyssinie] est une grant province, et sachiez qu'elle est la moienne Inde [MARC POL, p. 690]
- XVe s. Si devez sçavoir que ung tel don ie ne perderoye point pour tous les royaulmes de ceste province.... [, Perceforest, t. III, f° 43]
ÉTYMOLOGIE
- Prov. proensa, prohensa ; espagn. et ital. provincia ; du lat. provincia, de provincere, vaincre précédemment, de pro, et vincere, vaincre.
province
Il se dit, par extension, des Habitants mêmes d'une province. Cette province était surchargée d'impôts. Plusieurs provinces se soulevèrent.
En parlant de la France, il se dit, au singulier, par opposition à la Capitale, du Reste du pays. Gens de province. Noblesse de province. Aller en province. Partir pour la province. Se fixer en province. Demeurer en province. La vie de province. Une ville de province.
Il se dit aussi des Habitants des provinces en général. Toute la province en parle. Cet ouvrage a charmé la cour, la ville et la province.
Il a un air de province, se dit d'un Homme venu depuis peu de sa province et qui n'a pas encore pris l'air, les manières, le langage des habitants de la capitale. On dit aussi, familièrement et adjectivement : Il a un air province; Il est très province. On dit encore dans le même sens : Accent de province. Manières de province. Cela sent la province.
Dans l'ancienne circonscription ecclésiastique de la France, Province ecclésiastique, Étendue de la juridiction d'une métropole. Il y avait dix-huit provinces ecclésiastiques dans le royaume. En ce sens on disait aussi Province absolument. La province de Sens. Toute la Bourgogne était de la province de Lyon. La Bretagne était de la province de Tours.
PROVINCE, parmi les Religieux, se dit d'un Certain nombre de monastères soumis à la direction d'un même supérieur, appelé Provincial. Les cordeliers de la province de France. Les augustins de la province d'Aquitaine.
En termes d'Histoire romaine, il désigne un Pays conquis hors de l'Italie, assujetti aux lois romaines et administré par un gouverneur romain. Après la défaite de Persée, la Macédoine fut réduite en province romaine.
province
Province, tout pays loing hors d'Italie, que les Romains avoyent vaincu à force d'armes, ausquels ils envoyoyent apres des gouverneurs de leur ville, Prouincia.
La quatriesme partie d'une province, dont les quatre font le tout, Tetrarchia tetrarchiae.
Province paisible, Pacatissima prouincia.
Province où il y a beaucoup de peine et de travail, Negotiosa et molesta prouincia.
Le Roy et gouverneur de la quatriesme partie d'une province, Tetrarcha tetrarchae.
Qui demeure en une province, Prouincialis.
Administrer soigneusement la province, Curare prouinciam.
En faire une province, In prouinciam redigere.
province
PROVINCE, s. fém. PROVINCIAL, ALE, adj. et subst. PROVINCIALAT, s. m. [Pro-vein-ce, cial, cia-le, cia-la: 2e lon. 3e e muet au 1er.] Province est 1° une étendue considérable de pays, qui fait partie d'un grand État. "Les Provinces Romaines. "La France est divisée en plusieurs Provinces. "Les dix-sept Provinces des Pays-bâs. — Les Provinces Unies; les sept Provinces qui compôsent la République de Hollande. = Province éclésiastique; l'étendue de la Juridiction d'une Métropole. = Provinces parmi les Religieux; plusieurs monastères réunis sous la direction d'un même supérieur, apelé Provincial. = 2°. Ce mot se dit quelque-fois indéfiniment, par oposition à la Capitale: la Province; en Province. "Je sais que vous avez eu des succès en Province; mais en Province, croyez-moi, les Arts et les Lettres sont encôre au berceau. MARM. "En vérité, vous raisonnez comme un Poète de Province. ID. "Je te mettrai auprès de mon neveu, qui arrive de Province. MARIV. "Il a encôre un air de Province; il n'a pas encôre l'air du grand monde, de la Cour. Langage, accent, mot de Province. = En Province. V. EN, prép.
PROVINCIAL, qui est de Province. "Synode, Concile, Chapitre provincial. Assemblée provinciale. Receveur provincial, Comissaire provincial. (n°. 1°.) Air, langage, style provincial; manières provinciales (n°. 2°.) = Excepté en parlant des Religieux (le Père Provincial, le Provincial) on ne l'emploie substantivement que par mépris et dans le 2e sens. C'est un Provincial, une Provinciale. Ce mot emporte quelque chôse de contraint et d'embarrassé dans les manières, sans compter un mauvais accent et quelque chôse de peu poli et d'irégulier dans le langage. Bouh. Quand on ne veut pas mépriser les persones, on dit, un homme, une Dame de Province. "Le ton provincial, les manières provinciales déplaisent à Paris, dans les maisons même, où règne le plus mauvais ton.
PROVINCIALAT ne se dit que chez les Religieux de la charge de Provincial, et du tems qu'on l'exerce.