queue
1. queue
[ kø] n.f. [ lat. cauda ]2. queue
n.f. 2. queux.QUEUE1
(keue) s. f.PROVERBES
- Mi-mai, queue d'hiver.
- Il n'y en a point de plus empêché que celui qui tient la queue de la poêle, il est plus difficile de conduire une affaire que d'en parler ou de la contrôler. Valot y est bien empêché, car il tient la queue de la poêle [GUI PATIN, Lett. t. II, p. 108, dans POUGENS]
- Il viendra un terme où les renards auront besoin de leur queue, il y a telles personnes qu'on méprise ou qu'on choque et dont on aura besoin en un autre temps.
- Cette queue n'est pas de ce veau-là, se dit de deux choses qui n'ont pas de rapport entre elles.
- Il faut que chacun garde sa queue, il faut que chacun conserve son bien, par allusion à la fable du renard qui avait perdu sa queue.
- Quand on parle du loup, on en voit la queue, on parlait d'une personne et au moment même elle est arrivée.
- À la queue gît le venin, le venin est à la queue, proverbe né de la croyance populaire au venin de la queue de certains serpents, et tout naturellement du venin de la queue des scorpions, des guêpes ; on le dit quand on prévoit que la fin d'une chose présente des difficultés, recèle des dangers. Le serpent a deux parties Du genre humain ennemies, Tête et queue.... [LA FONT., Fabl. VII, 17]
HISTORIQUE
- XIe s. Blanche la cue, et la crignete jalne [, Ch. de Rol. CXIII]
- XIIe s. Bien [il] m'a le nu [nœud] fait en la coe ; Juglé [trompé] m'a e envilani [BENOIT, II, 15239]E les cues [des bœufs] tutes ensemble une part turnerent [, Rois, p. 254]De ce est ke Moyses comandet ke la cowe del sacrifize soit coverte en l'alteir [, Job, p. 448]
- XIIIe s. De ma fable faz tel defin, Que chascuns se gart de la soe [femme], Q'ele ne li face la coe [, Nouv. recueil de fabliaux et contes, t. I, p. 317]La coe ot [le bouton de rose] droite comme jons, Et par dessus siet li boutons [, la Rose, 1673]Gart que nule ordure n'i voie, Qu'il se metroit tantost à voie, Et s'enfuiroit keuë levée, S'en seroit honteuse et grevée [, ib. 14493]Que il deviegne Turc, s'ait sa loi defiée, Trois coes face faire à l'us de lor contrée [, Ch. d'Ant. VI, 10]Des biens de sainte Eglise se complaint Jesus Christ, Que on met en joiax et en vair et en gris ; Si s'en traient leur keues Margos et Beatrix ; Et li membre Diu sont povre, nu et despris [RUTEB., 238]Dont il avint ainsi que notre nef hurta à une queue de sablon [banc de sable] qui estoit en la mer [JOINV., 283]Et la queue du feu qui partoit de li [le feu grégeois] estoit bien aussi grant comme un grant glaive [ID., 222]
- XIVe s. Et fist dire moult hautement.... De rendre Bretaigne com soue [sienne]. N'est celui qui meuve la coue, Car là estoint bien atrapez [, Liv. du bon Jeh. 2900]Scellé du grand sceau à double queue [, Déclaration du roi du 8 mars 1396]
- XVe s. Et à leur departement [au départ des soldats anglais] feirent lesdits Parisiens grant huée en criant à la queue [MONSTRELET, t. II, p. 127, dans LACURNE]Nous le suyvrons queue à queue, moi et mes gens [, le Jouvencel, f° 32, dans LACURNE][Dame] la plus noble et la plus haultaine du monde, de laquelle ne estoye digne de porter sa queue [, Perceforest, t. V, p. f° 53]En toutes façons une bataille perdue a tousjours grant queue et mauvaise pour le perdant [COMM., II, 2]
- XVIe s. Messire Jean Chapperon et ledit seigneur d'Auton meirent cinq cents hommes de guerre en leurs vaisseaulx, c'est à savoir quatre cents dedans la nau du dict Chapperon, et cent dedans la barque du seigneur d'Auton, et se meirent sur mer à queue de vache [l'un derrière l'autre] [, Annales de Louis XII, p. 341, dans LACURNE]Toutes fois et quantes que le nom de Dieu se trouve sans queue, comme l'on dit, il se rapporte au Pere seul [CALV., Instit. 93]Pour ce que l'abus du mot emporte une mauvaise queue, je suis contraint de le reprouver [ID., ib. 1163]Il seroit monsieur sans queue [RAB., I, 11]Puis après lui avoir coupé la bourse, il lui coupe la queue [part comme un joueur qui fait Charlemagne] ; et s'en va chercher sa pratique, deçà, delà, par la ville [DESPER., Contes, LXXXIII]Je croy que si l'autheur eust osé les apeller prophetes, qu'il l'eust fait ; ils meritoient pourtant bien ce nom, mais avec ceste queue, à sçavoir de Satan [LANOUE, 136]L'armée contraire se mist à sa queue [à sa poursuite] [ID., 622]On fit encore sauter une mine où les soldats ne firent plus que bransler la queue, quoique Strosse et le Gart se missent à leurs testes [D'AUB., Hist. II, 49]Il voulut entrer en Berri pour prendre le chemin de la Charité ; mais la pluspart de sa suite lui coupa la queue [l'abandonna] [ID., ib. III, 59]Nous nous embarquasmes en nos trois batteaulx, queue à queue l'un de l'autre [CARL., VIII, 30]Queue-de-cheval a prins ce nom à cause que son herbe ressemble aucunement le poil de la queue d'un cheval ; aucuns nomment ceste herbe aspresta, par sa grande aspreté et rudesse du manier.... [O. DE SERRES, 607]Tel engrossissement [des racines dans les tuyaux] est par les fontaniers appelée queue de renard [ID., 771]L'insertion de sa queue [d'un muscle] [PARÉ, XIII, 18]En la queue et en la fin Gist de coustume le venin [LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 198]Donnerent trois assauts sur la pointe du jour queue sur queue, mais ils furent tous jours repoussez [MONTLUC, Mém. t. II, p. 62, dans LACURNE]Il sembloit, quand ils [les huguenots] y oyoient parler de moy, qu'ils avoient le bourreau à la queue [ID., liv. v.]Vache ne sçait que vaut sa queue, jusques à ce qu'elle l'ait perdue [COTGRAVE, ]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, coue ; bourg. quoue ; saintong. coue ; wallon, cowe ; namur. cawe ; prov. coa, coda, coza ; catal. coa, cua ; port. cauda ; ital. coda ; du latin cauda, que Corssen, Beiträge, p. 446, croit être, d'après Meyer, pour skauda, radical sansc. ska, couvrir, dresser, lever en l'air.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. QUEUE.
- Fig.Vous verrez que, par un juste retour, les véritables philistins pourraient bien être en fin de compte non pas les esprits restés dévots au culte de Mozart, mais tous ces fanatiques attardés qu'on appelle aujourd'hui la queue de Robespierre [H. BLAZE DE BURY, Rev. des Deux-Mondes, 15 oct. 1875, p. 811]
- Fig. Couper sa queue, se dit d'un chef de parti qui se sépare de la partie la plus violente de ses adhérents.
QUEUE2
(keue) s. f.HISTORIQUE
- XIIIe s. Autant doit la queue comme li tonneaus [, Liv. des mét. 301]
- XVe s. Le marechal de Bourgogne et le comte de Vaudemont firent par devant leur bataille dresser sur le fonds deux queues de vin qu'ils avoient amenées [MONSTREL., II, 108]
ÉTYMOLOGIE
- Origine inconnue. Serait-ce un représentant irrégulier du lat. cadus, tonneau ?
QUEUE3
(keue) s. f.queue
Queue prenante, Queue de certains animaux qui peut s'enrouler avec force autour des objets et dont ils se servent pour s'attacher, pour se suspendre. Singe à queue prenante.
En parlant des Chevaux, Queue à l'anglaise, Celle qui a été coupée selon la méthode anglaise. Queue en catogan, Celle qui a été coupée très court, près de la racine. Queue en balai, Celle dont les crins sont plus abondants à la partie intérieure qu'à la partie supérieure. Queue de rat, Celle qui est dégarnie de crins. Queue en trompe, Celle qui est relevée dans l'exercice. Les chevaux arabes portent la queue en trompe.
Chez les Turcs, Pacha à une queue, à deux queues, à trois queues, Pacha qui a droit de faire porter devant lui une queue, deux queues, trois queues de cheval, comme marques de sa dignité.
Fig. et fam., S'en aller la queue entre les jambes se dit d'un Homme qui, après un échec ou un affront, s'éclipse sans demander son reste.
Fig. et fam., Tirer le diable par la queue, Avoir beaucoup de peine à se procurer de quoi vivre.
Fig. et fam., Cette grande affaire s'est terminée, a fini en queue de poisson, Elle n'a pas eu les conséquences que l'on en attendait.
Prov. et fig., Quand on parle du loup on en voit la queue, se dit familièrement lorsqu'un homme arrive dans une société au moment où l'on parle de lui.
Queue de mouton, Pièce de viande qui est prise du quartier de derrière d'un mouton, et où ordinairement la queue tient. Servir une queue de mouton. On dit de même : Potage de queue de boeuf. Queue de boeuf en hochepot.
Queue de martre, La peau et le poil de la queue d'une martre, préparée pour servir de fourrure. Une robe garnie de queues de martre.
QUEUE, en parlant des Oiseaux, se dit des Grandes plumes qui leur sortent du croupion et qui leur servent ordinairement pour se diriger dans l'air. La queue des hirondelles est fourchée. Une queue de paon. Un coq qui a une belle queue.
En parlant des Poissons, des cétacés, des serpents et de quelques insectes, il désigne la Partie qui s'étend du ventre jusqu'à l'extrémité opposée à la tête. Queue de morue. Queue de saumon. Le scorpion pique de la queue. Une baleine peut renverser une barque d'un coup de queue. Un serpent qui se mord la queue était, chez les Égyptiens, le symbole de l'année.
Il se dit aussi en parlent des Fleurs, des feuilles, des fruits, et désigne la Partie par laquelle ils tiennent aux arbres, aux plantes. La queue des violettes, des roses, etc. La queue des melons, des poires, etc. Il ne faut pas couper la queue des fruits qu'on veut garder. Cerises à courte queue. En parlant de Certaines fleurs, comme les tulipes, les lis, les narcisses, on appelle Queue, lorsqu'elles sont cueillies, ce qu'on nomme Tige dans ces mêmes fleurs, lorsqu'elles sont encore sur pied.
Fig. et pop., Il n'en reste, il n'en est pas resté la queue d'un, d'une, Il n'en reste, il n'en est resté aucun, aucune. Tous les lapins de cette garenne ont été détruits, il n'en reste pas la queue d'un. Ils ont dérobé toutes mes pêches, toutes mes poires, il n'en est pas resté la queue d'une.
QUEUE, en parlant des Hommes, se disait des Cheveux de derrière, lorsqu'ils étaient attachés avec un cordon et couverts d'un ruban enroulé tout autour.
Il se dit encore de la Longue tresse que portent les hommes dans certains pays de l'Extrême-Orient.
QUEUE se dit également de Diverses choses qui ressemblent en quelque façon à une queue.
En termes de Chancellerie et de Diplomatique, Lettres scellées sur simple queue, Celles dont le sceau est sur une languette découpée dans le bas du parchemin même. Lettres scellées sur double queue, Celles dont le sceau est sur une bande repliée de parchemin qui passe au travers de la partie inférieure du document.
La queue d'un g, d'un p, d'un q, etc., Ce qui excède par en bas le corps de ces différentes lettres.
La queue d'une note, Le trait qui tient au corps de la note et qui monte ou descend perpendiculairement à la portée.
La queue d'une comète, La longue traînée de lumière qui suit le corps de la comète. Une comète à longue queue. Cette comète avait la queue tournée vers l'orient.
La queue d'une poêle, La longue pièce de fer qui sert à tenir une poêle. On dit de même La queue d'un gril, d'une casserole, d'une lèchefrite, etc.
Fig. et fam., Tenir la queue de la porte, Tout conduire dans une entreprise et en assumer sans partage la direction.
La queue d'un moulin, La grande pièce de bois qui sert à faire tourner un moulin à vent sur son pivot.
Piano à queue, Piano dont la forme se rapproche beaucoup de celle des clavecins et dont les cordes sont tendues horizontalement.
La queue d'un manteau, d'une robe, L'extrémité d'un manteau, d'une robe, lorsqu'elle traîne par-derrière. Robe à queue, à queue traînante. Les prélats, les princesses, etc., se font porter la queue. La queue d'une chape de cardinal.
Queue de billard, Longue tige dont on se sert au billard pour pousser les billes. Le gros, le petit bout d'une queue. On emploie aussi cette expression pour désigner le Petit bout de cette tige. Il joue mieux de masse que de queue.
Faire fausse queue, Toucher la bille à faux avec la queue.
QUEUE désigne, en termes d'Architecture, l'Extrémité d'une pierre longue qui entre dans la construction d'un mur ou d'une voûte. Cette pierre, ce claveau n'a pas assez de queue.
Il s'emploie figurément pour désigner le Bout, la fin de quelque chose. La queue d'un étang. À la queue du bois, de la forêt. La queue de l'hiver a été rude. Nous n'avons eu ici que la queue de cet orage.
Fam., La queue d'une affaire, Les derniers soins qu'elle exige quelquefois, après qu'elle semble terminée.
Fig. et fam., Cela n'a ni queue ni tête, Cela n'a pas de sens.
QUEUE désigne aussi la Dernière partie les derniers rangs d'une file, d'un cortège, d'une compagnie, d'un corps. La queue d'une procession, d'un cortège, d'un convoi. La queue d'un régiment, d'une armée. Attaquer une armée en queue. Donner en queue. Prendre en flanc et en queue. La queue d'une flotte.
Fig. et fam., La queue d'un parti, Les médiocres, les incapables qu'un parti entraîne à sa suite, ou Ce qui en reste quand ce parti est sur son déclin. La queue des Jacobins. La queue de Robespierre.
Il s'emploie dans un sens analogue, en parlant d'une École littéraire ou artistique. La queue du Romantisme.
À la queue, en queue signifie quelquefois À la suite, immédiatement après. Il était à la queue des travailleurs. Le bagage suivait en queue, était à la queue. C'est un bon chasseur, il est toujours à la queue des chiens.
Fig. et fam., Il est à la queue se dit des Écoliers qui sont habituellement classés parmi les derniers. Il est à la queue de sa classe.
Fam., Faire queue, faire la queue, Se ranger par ordre, les uns derrière les autres, afin de passer chacun à son tour à une audience, à une distribution, etc. On faisait queue à la porte des boulangers. On fait queue à la porte de ce théâtre. On dit de même : La queue s'étendait jusqu'à tel endroit. Se mettre à la queue! Aller à la queue. Prendre la queue. J'ai fait la queue pendant une heure et demie. Il a fallu faire deux heures de queue sous la pluie.
Faire tête à queue se dit d'une Voiture dont la direction se trouve brusquement retournée par suite d'un dérapage ou de tout autre accident.
Fig. et fam., À la queue leu leu, Jeu d'enfants, ainsi appelé parce qu'à ce jeu on marche à la suite les uns des autres, comme marchent les loups, qu'on appelait autrefois Leux dans certaines régions du nord de la France.
Fam., Ils sont venus à la queue, leu leu, Ils sont venus à la suite les uns des autres.
queue
queue
queuë
Queuë, foem. penacut. Proprement prins est la partie de la beste, qui luy pend du croppion par derriere, et luy couvre l'une de ses parties honteuses si c'est un masle, et toutes les deux si c'est une femelle, et Dieu la luy a donnée pour cette fin, ou large et espaisse de tronc et trongnon, ou fort peuplée de crins ou de pennes, Cauda. Duquel mot Latin le François est fait, comme aussi l'Espagnol Cola, et l'Italien Coda. Ainsi l'on dit, La queuë du Lion, du cheval, de l'oiseau, Leonis, equi, auis cauda. Et, Remuer la queuë, ce que les bestes font, ou pour chasser de dessus elles ce qui leur nuit, ou pour flater, ou par courroux, et autres passions qui les meuvent diversement, Caudam iactare. Persius. Agere, agitare, deflectere, concutere. Et, Queuë pendante jusques à terre, Ad imos pedes cauda demissa, Vsque ad calces profusa. Et par metaphore, Il s'en va la queuë levée, Elata cauda. c. tout resjoüi et de hait. Ce qu'on dit par imitation ou des chevaux, lesquels estants eschappez s'en vont au galop esbaudissants par la campagne la queuë levée: ou des chiens, lesquels trottans par franches erres et sans peur, portent la queuë retroussée. Dont le contraire est, Il s'en va la queuë entre les jambes. c. tout honteux intimidé, par ce que la beste qui est tancée, poursuivie, ou battuë, serre sa queuë entre ses jambes, courbant le train de derriere; dont procede le mot Coüard pour Timide, que l'Italien dit Codardo, Et en autre signification, A la queuë git le venim, ce qu'on dit d'un qui ne monstre en ses premieres actions le mal qu'il couve pour la fin. Ce qui est prins du Scorpion, dont le venim est à la queuë. Et en autre maniere encores, Cette queuë n'est pas de ce veau. Ce qu'on dit pour un qui à la suite d'un propos met ce qui en est aliené et d'autre matiere. Queuë aussi par abusion du mot (ou par translation, qui la voudra excuser ainsi) est appelée la partie posterieure du grand manteau et habit d'un Cardinal, laquelle est beaucoup plus longue que les devans d'iceluy et traine par terre (dont celuy qui la releve, trousse et porte derriere luy, est appelé Caudataire. Et la queuë des robes ou manteaux de dueil que les princes portent aux funerailles des Roys et Empereurs, trainant aussi apres eux. Et la queuë des robbes et manteaux de majesté et haut appareil, que les Roines et princesses portent en un jour de feste ou court planiere, ou autre grande assemblée et acte solennel, trainant longue espace apres elles, que leurs dames d'honneur relevent et portent par le bord esloignées du long de laditte queuë apres elles. Et la queuë des robbes des gentifemmes et bourgeoises Françoises, qu'elles retroussent par derriere avec une agraffe ou espingle bien pres, et au dessous de la ceinture, leur servant pour toute honorableté de queuë pendante, la doublure d'icelle, qui est ou de velours, ou de satin, ou de taffetas, ou d'autre estoffe lustreuse et plus precieuse que celle desdittes robbes: aussi est laditte doublure en veuë pour parade, comme est celle des manches larges qui sont appropriées à cette façon et porture de robbes à queuë (à la difference des robbes rondes et sans queuë, qui ne sont de telle parade ne si honorables) lesquelles elles portent rebrassées depuis l'audessous du coude jusques bien pres du mougnon du bras, demeurant le surplus jusqu'au col d'iceluy couvert de riches mancherons, ou (comme en aucuns lieux on les appelle) poignets faits en ventre de cornemuse, ou de velours ou de satin, de toile d'or ou d'argent, estoffez de riches boutons d'or, aucunefois enchassez de pierres precieuses, ou orfavrisez ou recamez. Dont vient cette maniere de parler, Elle s'en va à hausse queuë. c. precipitamment ou à la haste. Car d'autant que la queuë pendant et trainant recerche un pas et une contenance moderez et graves: ainsi qui veut precipitamment aller, trousse et hausse la queuë de sa robbe, et ne retient cette modestie et gravité. Et par ce que la queuë est sur le derriere des bestes, par plus esloignée translation l'on dit en fait d'armes et chevalerie, la queuë d'un pennon (qui est la poincte d'iceluy voletant au vent, dont la teste est ce qui tient et entoure le haut de la hante, par laquelle le pennon est porté en campagne) laquelle, à la premiere bataille où le chevalier ou escuyer noble de toutes ses quatre lignes ayant la terre de deux chevaliers ou escuyers bacheliers, et de son patrimoine ou acquest dequoy s'accompagner continuellement de quatre ou cinq nobles hommes à xii. ou à xvi chevaux, luy est couppée par son Roy, par laquelle ceremonie il devient Banneret, et son pennon Banniere. Et la queuë d'une armée, qu'on dit aussi, en ce qui est de combattans, Arrieregarde, Extremum agmen. Et donner sur la queuë d'une armée, Hostem in nouissimo agmine insequi infestare, lacessere. Caesar. Et, Mener la queuë d'une armée, dont le contraire est la teste de l'armée, Agmen agere. B. Ce qu'on dit pareillement de celuy ou ceux qui marchent apres tous en une compagnie. Et consequemment on use de ce mot, pour la fin de quelque chose que ce soit. Selon ce on dit A la queuë de ce propos il m'en a mis sus un autre, Quum hunc sermonem absoluisset, mox alterum subdidit. Et, La difficulté sera à la queue, Molestia omnis in rei exitu consistet. Et, La queue sera difficile à escorcher, Clausula erit difficilis. B. ex Cic. c. La fin en sera facheuse. Queue a d'abondant un autre signification toute differente des susdictes. Car en cas de fustaille il se prend tant pour le tonneau à vin contenant cinquante quatre sextiers, à huit pintes pour sextier, et en cette signification vient de ce mot Latin Cupa, (et se doit orthographier par c. Cue, penac. Et non par q.) et se partit en deux demiqueues contenant vingtsept sextiers chacune à l'equipollent, valans les deux queues de vin trois muyds de vin au fust et jauge de Paris. Ainsi l'on dit, Il a recueilli une queue de vin, c. de vin pleine une queue, Vini quantum istiusmodi dolium capere potest percepit. Le tonnelier fait des queues, Faber doliarius istiusmodi vasa vinaria fabre facit. Et, Il à vendu deux queues de vin, Quando et vas istiusmodi ligneum, vnaque vinum vendita sunt. L'usage des queues et demiqueues de vin est frequent en France, mais la jauge et mesure n'en est égale toutes parts. Pour ce en l'ordonnance des jaulges il est dit, la queue à la mesure et jaulge de Paris. Et, la queue à la mesure de Bourgoigne, Et, Queue Françoise. Et, Queue de Bourgoigne. Et, Jaulger les vins à la jaulge de Bourgoigne, ou à la jaulge Françoise. Queue encore se prend pour ce petit pied qui tient le fruict attaché à l'arbre et au sarment de la vigne. La raison de laquelle signification est, par ce que le devant du fruict est appelé Teste par le François. Ainsi nomme-il Poire à deux testes, une espece de poire qui a deux fleurons separez et distincts sur le gros bout. Ce qui est ainsi dit sur la raison des bestes, lesquelles estans panchantes (que le Latin dit Prona) ont la teste sur le devant de l'abbord, et la queue sur le derriere. Mais les Latins appellent cette queue du fruict, Pediculus, ou Petiolus. Et l'Espagnol Peçon. ac. Et le Languedoc Pecoul, ac. Par syncope du Latin Pediculus, qui signifient petit pied, sur la raison de l'homme qui a les pieds perpendiculairement opposites à la teste. Queue en outre se prend aucunesfois pour le membre viril, Cauda salax, dit Horace au 1. des Sermons, Sat. 3. Queue d'aronde ou d'arondelle, en cas de serrurerie ou charpenterie est une piece de fer ou de bois large et espanie és deux extremitez, estroicte au milieu, servant à joindre par enchassure deux pieces de bois ensemble, ou bien le bout d'une piece de bois taillé en queue d'arondelle pour enchasser dans le bout d'une autre piece qu'on veut joindre et adapter à celle-là, Le mot est ainsi dit, parce que laditte piece à enchasser et joindre represente la forme d'une queue d'arondelle double ou simple, Securicla, Subscus. Une herbe qu'on appelle Queue de cheval, Hippuris, huius hippuris, vulgo Equiletum, Cauda equina. Herbe semblable à la queue d'un renard, Alopecurus. Herbe appelée La queue du Scorpion, Verrucaria verrucariae. Queue de porceau, Voyez Peucedane. ¶ La queue d'une poire et autres fruicts, Petiolus, Pediculus. La queue des raisins, Pes vinaceorum. La queue de la grappe, Scipio.
queûe
QUEûE, s. f. [Keû-e. 1re lon. 2e e muet.] 1°. En parlant des quadrupèdes, cette partie, qui est au bout de l'épine du dôs, et qui est ordinairement couverte de poil. "La queûe d'un cheval, d' un mouton, d'un renard, etc. = 2°. En parlant des Oiseaux, plumes qui leur sortent du croupion, et qui leur servent comme de gouvernail pour se conduire dans l'air. = 3°. En parlant des Poissons, des serpens, et de quelques insectes, la partie qui s'étend du ventre jusqu'à l'extrémité oposée à la tête. = 4°. En parlant des Fleurs, des feuilles, des fruits, cette partie par laquelle ils tiènent aux arbres, aux plantes. = 5°. Il se dit par similitude, de plusieurs aûtres chôses. "La quêue de certaines lettres de l'Alphabet, comme le g, le p, le q: la queûe d'une Comète: la queûe de la poile. = 6°. Le bout, la fin. "À~ la queûe de la forêt. "La queûe de l'hiver a été rude. = 7°. L'extrémité d'un manteau, d'une robe traînante. = 8°. Les derniers rangs d'un corps, d'une compagnie. "La queûe du Parlement, d' un Régiment, d'une Armée, etc. Être, se mettre à la queûe: Prendre la queûe. = À~ la queûe, adv. régit quelquefois de: Il était à la queûe des Travailleurs. En queûe se dit sans régime. "Le bagage suivait en queûe: il a le Prévôt, les Archers en queûe, à sa poursuite. — Fam. "Je lui mettrait un homme en queûe, qui le hâtera bien d'aler. — Quêue à queûe, adv. À~ la file, l'un aprês l'aûtre. Atacher des chevaux queûe à queûe. Ces loups se suivaient queûe à queûe. = 9°. La suite d'une afaire. "Cette afaire aura une longue, une facheûse queûe. "Ne point faire, ne point laisser de queûe dans un payement.
On dit, proverbialement, comencer le roman, ou écorcher l'anguille, ou brider l'âne ou le cheval, par la queûe; comencer une afaire par où on doit la finir. = Le venin est à la queûe: les grandes dificultés sont à la fin. In caudâ venenum. Voyez, DIABLE, LOUP.
10°. QUEûE, sorte de futaille contenant un muid et demi. = 11°. sorte de pierre à aiguiser.
queue
Schwanz, Bürzel, Fahne, Lunte, Rute, Schleppe, Schweif, Stengel, Sterz, Wedel, Schlange, Stau, Pimmel, Queuetail, stalk, stem, line, queue, tail-end, brush, cock, prick, rod, cuestaart, steel, halm, stengel, keu, pik, rij, biljartstok, einde, file, pand [jas], sleep [japon], achterhoede, wachtrijזנב (ז), טור (ז), עוקץ הפרי (ז), שובל (ז), תור (ז), תּוֹרstertcua, tijaocas, frontahale, stilk, køουρά, πούτσαatendovico, kaco, vostocola, rabo, tallo herbáceo, moñohäntä, jonofarokekorcoda, cazzo, chiome, code, filacalamus, caulis, penishale, køfila, rabo, abas, bicha, cauda, caule, haste, rabeira, taloхвост, очередь, кийsvans, stjärt, strå, kömkiakuyrukذَيْل, صَفَّred, rep列, 尾꼬리, 줄kolejka, ogonแถวยาว, หางcái đuôi, hàng尾巴, 队列尾 (kø)nom féminin
attendre son tour dans une file de personnes
queue
[kø] nffaire la queue → to queue (Grande-Bretagne), to queue up (Grande-Bretagne), to line up (USA)
se mettre à la queue → to join the queue (Grande-Bretagne), to join the line (USA)
à la queue leu leu → in single file; (un par un) → one after the other
histoire sans queue ni tête → cock-and-bull story
queue de cheval nf → ponytail