triste
(Mot repris de tristes)triste
adj. [ du lat. tristis, funeste, sombre ]TRISTE
(tri-st') adj.HISTORIQUE
- XIIe s. Charles chevauche, tristes de mautalent [, Ronc. p. 86]
- XIIIe s. Delez lui Blanchefleurs, qui cuer ot triste et noir [, Berte, LXV]
- XVIe s. Des tristes tristeur [il] destournoit, Et l'homme aise en aise tenoit [MAROT, III, 232]Demourer en la cogitation des fortunes adverses et tristes [AMYOT, De la tranq. d'âme, 14]Triste comme un bonnet de nuit sans coiffe [COTGRAVE, ]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, triss ; provenç. trist, triste ; espagn. triste ; ital. tristo ; du lat. tristis. Le XVIe siècle avait le verbe trister, et la langue plus ancienne tristoyer.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- TRISTE. Ajoutez :
triste
Il signifie aussi Qui est mélancolique, qui n'a point de gaieté. Il est triste de son naturel. Il est né triste. Je l'ai toujours vu triste. Cet animal est triste.
Fig. et fam., Cet homme est triste comme un bonnet de nuit, Il est chagrin et mélancolique.
TRISTE se dit aussi des Choses et signifie Qui marque de la tristesse, du chagrin, de la mélancolie. Un visage triste. Avoir l'air triste. Une voix triste. Un regard triste.
Fam., Avoir une triste figure, une triste mine, Avoir mauvaise mine.
Faire une triste figure quelque part, Y avoir l'air gêné, s'y trouver déplacé, mal à l'aise. Je ne connaissais personne dans ce bal, j'y faisais une triste figure.
Faire triste mine, Avoir la mine chagrine. Il venait de perdre beaucoup d'argent, il faisait triste mine.
Faire triste mine à quelqu'un, Lui faire un mauvais accueil; le recevoir froidement.
Cet homme a le vin triste, Lorsqu'il a bu, il est triste et chagrin.
TRISTE se dit également de Ce qui est inspiré par le chagrin, par la mélancolie. Dire un triste adieu. Se livrer à de tristes réflexions. Tomber dans une triste et profonde rêverie.
Il signifie encore Qui est affligeant, chagrinant, qui inspire de la mélancolie. Un triste souvenir. Un triste événement. Un triste spectacle. Un chant triste. Il mène une triste vie. Une triste nouvelle. Ces lieux sont tristes. Tout le monde s'en va, c'est une chose triste de demeurer ici. Il faut chasser ces idées tristes. Ce sont là de tristes vérités. Voilà le côté le plus triste de cette affaire.
Faire un triste repas, Faire un repas où l'on ne se réjouit point. Cette expression signifie aussi Faire mauvaise chère.
TRISTE signifie encore Qui est obscur, sombre, morose. Cette chambre, cet appartement, cette maison est triste. Ce jardin est triste. Cette étoffe est d'une couleur triste.
Le temps est triste, Il est obscur, bas, couvert.
TRISTE signifie également Qui est pénible, fâcheux, difficile à supporter; dans cette acception, il ne s'emploie guère qu'avec le verbe Être pris impersonnellement. Il est triste de se voir traiter de la sorte après avoir bien servi.
Il signifie aussi Qui est malheureux, funeste. Cet homme a fait une triste fin. Est-il une destinée plus triste que la sienne?
Il signifie en outre Qui est piètre, regrettable, déplorable; en ce sens, il précède toujours le nom. Cet auteur a choisi un triste sujet de poème. Triste consolation. Triste divertissement. Triste ressource. C'est un triste écrivain. Il joue un triste personnage. Il fait un triste métier. Il est dans un triste état. Je n'espère rien de ce jeune homme, c'est un triste sujet.
triste
Triste, Tristis, Moestus.
Gens tristes et severes, Tetrici homines.
Fort triste, Pertristis.
Aucunement triste, Subtristis, Tristiculus.
Je le pren comme triste, Accipio tristis.
Devenir triste, Tristitiam contrahere.
Estre triste et dolent, Moerere.
Arbre qui rend les gens tristes à la voir, Tristis aspectu arbor.
triste
TRISTE, adj. TRISTEMENT, adv. TRISTESSE, s. f. [Tris-te, teman, tèce; 2e e muet aux deux prem. è moy. au 3e.] Triste, 1°. Afligé, abatu de chagrin, de déplaisir. "Il était si triste, qu'il n'avait pas de la force de parler. — Il régit quelquefois la prép. de: il est fort triste de la mort de son ami; de la perte de son procês. = 2°. En parlant des chôses, afligeant, qui inspire de la mélancolie, du chagrin. "Un triste souvenir; triste accident; triste spectacle: il mène une triste vie: chant triste: ces lieux sont bien tristes. — Faire un triste repas, où l'on ne se réjouit point: une triste consolation, une triste ressource; insufisante pour consoler, pour remplir les vûes qu'on avait. = 3°. Pénible, dificile à suporter. En ce sens, il se dit ordinairement avec le verbe être impersonel, et régit de et l'infinitif. "Il est triste de se voir traité de la sorte, aprês avoir bien servi. = 4°. Obscur, sombre. "Cette maison, cette chambre, ce jardin est triste. "Le tems est triste.
REM. Triste se plait à précéder le nom qu'il modifie. "Vous ne trouvez plus ici maintenant que les tristes restes d'une grandeur, qui menace ruine. Télém. "Malheureux au sein d'une triste liberté, je n'ai coulé que de tristes nuits et des jours déplorables. Jérus. Déliv.
Rome, en les voyant paroître,
Cessa de se reconoître
Dans ses tristes rejetons.
Rousseau.
Le pôle du midi, noir séjour du silence,
N'ofre aux tristes humains qu'une éternelle nuit.
De Lille.
"En style famil. Faire triste mine, avoir la mine chagrine. Faire triste mine à quelqu'un; le recevoir froidement. = Boileau done à triste le sens de malheureux.
Sur les tristes mortels le faux honeur domine.
Sat. X.
Il n'a pas voulu dire, sur les pauvres mortels, parce que l' expression est triviale; mais, les tristes mortels, a-t'il, selon l'usage, le sens qu'il lui done? J'en doute. = Dans le langage précieux moderne, on apèle triste tout ce qui est sérieux, ennuyeux. "Je ne puis soutenir la vue d'un homme, qui ose nier les tristes et fades déclarations, dont il m'a excédée. Marm. "Ce triste Savant, qui endoctrine votre fils. Coyer, Île Frivole. Id. Ibid.
TRISTEMENT, d'une manière triste. "Il la regardait tristement. Il vit bien tristement, etc.
TRISTESSE, Afliction, déplaisir. "Il est tombé dans une grande tristesse. "Ce nouveau chagrin achève de m'acabler et redouble la tristesse mortelle, qui me consume. Cic. à Atticus. Mongault.
TRISTESSE, Chagrin, afliction, douleur, désolation, (syn.) Tristesse difère de chagrin, en ce que celui-ci peut être intérieur, et que la tristesse se laisse voir au dehors. La tristesse, dâilleurs, peut être dans le caractère et dans la disposition habituelle, sans aucun sujet; et le chagrin a toujours un sujet particulier. — L'idée d'afliction ajoute à celle de tristesse; celle de douleur, à celle d'afliction, et celle de désolation, à celle de douleur. — Chagrin, tristesse et afliction ne se disent guère en parlant de la douleur d'un peuple entier, sur-tout le premier de ces mots. Afliction et désolation ne se disent guère en Poésie, quoique afligé et désolé s'y disent très-bien. Chagrin, en Poésie, sur-tout lorsqu'il est au pluriel, signifie plutôt inquiétude et souci, que tristesse aparente ou cachée. Voy. CHAGRIN. — Enfin, douleur se dit également des sensations désagréables du corps, et des peines de l'esprit et du coeur; les aûtres ne se disent que de ces dernières: (Encycl.) Beauzée, Synon.
triste
triste
sad, dreary, cheerless, forlorn, sorrowful, unhappy, dismal, doleful, gloomy, sorry, glumtreurig, bedroefd, somber, betrokken, bewolkt, donker, armzalig, erbarmelijk, triest, naar, vreugdeloos, droefgeestig, droevig, verdrietigינשופי (ת), ממורמר (ת), מצוברח (ת), מצער (ת), נוגה (ת), עגום (ת), עגמומי (ת), עוטה (ת), עכור (ז), עצב (ת), עצוב (ת), קודר (ת), מְצַעֵר, נוֹגֵהַּ, מְצֻבְרָח, מְמֻרְמָר, עָגוּם, עָצֵב, עָצוּבsmutnýtraurig, tristθλιβερός, λυπημένος, λυπηρόςmalgaja, malĝojatristesurullinenžalostan, tužanszomorútriste, lugubre, mesto, sconsolatosmutnytristetristпечальный, понурыйsmutnýbedrövad, ledsenüzgünсумнийbuồn, buồn rầuحَزِينked af det悲しい슬픈tristเศร้า悲伤的Тъжен (tʀist)adjectif