ébaubi, ie
ÉBAUBI, IE
(é-bô-bi, bie) adj.Terme très familier. Interdit, surpris, au point de bégayer.
Je suis toute ébaubie et je tombe des nues [MOL., Tart. V, 5]
Ils seront très bien ébaubis Quand ils nous verront partis [ID., Bourg. gent. Ballet des nations.]
Je suis émerveillée, Toute ébaubie et toute consolée [VOLT., Enfant prod. V, 7]
Or, diamants, émeraudes, rubis, Tout disparaît à ses yeux ébaubis [ID., Bégueule.]
HISTORIQUE
- XIIIe s. S'il savoit ce meschief, mout [il] seroit esbaubis [, Berte, XX]Et mout en fu de cuer dolente et esbaubie [, ib. LXXII]
- XIVe s. Charles touz ababis.... [, Girart de Ross. V. 3963]Bertran estoit montez, poures fut ses roncins, Nulz homs ne l'achetast quatre florins petis ; Il en estoit honteux et forment esbaubis [, Guesclin. V. 325]
ÉTYMOLOGIE
- Picard, ébeubi ; Berry, abaubis ; de es- préfixe, et le latin balbus, bègue : proprement, rendu bègue, étonné.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877