échafaud
échafaud
n.m. [ lat. pop. catafalicum ]échafaud
(eʃafo)nom masculin
ÉCHAFAUD
(é-cha-fô ; le d ne se lie pas : un écha-fô élevé ; au pluriel, l's se lie : des é-cha-fô-z élevés) s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Genius, sans plus terme metre, S'est lors, por miex [mieux] lire la letre, Selon les faiz devant contés, Sor un grant eschafaut montés [, la Rose, 19794]Je aloie en la chapelle le roy, et trouvai le roy qui estoit monté en l'eschafaut au reliques, et fesoit aporter la vraie croiz aval [JOINV., 299]Ou chafaut que l'on ot establi [ID., 303]
- XVe s. Et avoit, sur l'un des lez des lices, faits grands escharfaulx, pour les seigneurs voir la bataille des deux champions [FROISS., II, III, 49]Tous les jeunes et nouveaux chevaliers [seoient] dessous [le roi] sur bas eschafauds couverts de draps d'or [ID., II, II, 74]
- XVIe s. Il monta à un echafaut du cinquieme estage pour voir travailler ses ouvriers [D'AUB., Vie, CXLVI]À combien de sortes d'esprits doit satisfaire celui qui expose son talent sur un eschaffaut si élevé, où il a pour spectateurs l'univers, autant de juges que de lecteurs [ID., Hist. préf. 3][Élisabeth] fut menée de la prison au palais et de l'eschaffaut au throsne [ID., Hist. I, 18]Les poetes tragiques, du chafault où ils jouoient leurs tragedies, espandirent plusieurs paroles injurieuses contre luy [AMYOT, Thésée, 18]Qui feit monter Neron sur l'echafaud avec une masque sur le visage et des brodequins aux jambes, ne furent-ce pas les louanges des flatteurs ? [ID., Comment discerner, etc. 24]Quand je voy ung François escripre en grec ou en latin, il me semble que je voy ung masson vestu des habits de philosophe ou de roy qui veult reciter une farce sur les chaufaux de la bazoche [THORY, Champfleury, dans JAUBERT, Gloss.]
ÉTYMOLOGIE
- Saintong. chafaud ; Berry, châfaud, chaufaud ; en certaines parties de la Bourgogne, chafaud, grenier à foin ; provenç. cadafalc ; anc. catal. cadafal ; espagn. cadalso ; portug. cadafalso ; ital. catafalco ; bas-lat. scafaldus, scadafaltum ; angl. scaffot. La série des formes conduit à un radical falt ou fald, conjoint à un préfixe qui, bien que très altéré, laisse voir cada ou cata ; c'est donc le même que catafalque.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ÉCHAFAUD. - HIST. Ajoutez : XIIe s. En plosors leus ot forteresces, Buens eschaiphals, bones bretesches [BENOIT, Roman de Troie, V. 3003]
échafaud
Il désigne aussi des Ouvrages de charpenterie, élevés ordinairement par degrés, en forme d'amphithéâtre, pour voir plus commodément des cérémonies publiques ou d'autres spectacles. On dit plutôt aujourd'hui TRIBUNE ou ESTRADE.
Il se dit également d'une Espèce de plancher qu'on élève pour l'exécution des criminels et qui, dans certains pays, sert encore à leur exposition. Dresser un échafaud. Mourir sur un échafaud. Porter sa tête sur l'échafaud. Monter à l'échafaud. Prov., Le crime fait ta honte et non pas l'échafaud.
échafaud
ÉCHAFAUD, s. m. ÉCHAFAUDAGE, s. m. ÉCHAFAUDER, v. n. [Échafô, fodaje, fodé; 1re é fer. 3e lon au 1er, dout. aux deux aûtres. — Richelet écrit échafaut avec un t: L'Acad. Trév. et le Rich. Port. avec un d, ce qui est mieux, à caûse des dérivés.] Échafaud est, 1°. planches soutenues par des treteaux, ou par des pièces de bois fichées dans un mur, sur lesquels se mettent des Maçons, des Sculpteurs, des Peintres, pour travailler en des lieux élevés. = 2°. Espèce de théâtre, sur lequel on place des spectateurs pour voir comodément quelque cérémonie, quelque spectacle. = 3°. Théâtre élevé dans une place publique, pour exécuter les criminels.
ÉCHAFAUDAGE, construction d'échafaud. = Échafauder, dresser des échafauds.
Rem. Échafaudage se prend quelquefois au figuré: "Cet Orateur fait un grand échafaudage pour ne nous dire ensuite que des riens. "Les détracteurs de cet Art salutaire (la Médecine) ne le regardent que comme un échafaudage d'ignorance et d'imposture. Voullone.