échauffer
(Mot repris de échaufferions)échauffer
v.t. [ lat. excalefacere, de calere, être chaud ]s'échauffer
v.pr.ÉCHAUFFER
(é-chô-fé) v. a.PROVERBE
- Les cabaretiers, le mauvais train échauffent les maisons, c'est-à-dire ils y logent les premiers, sitôt qu'elles sont bâties et avant qu'elles soient sèches.
HISTORIQUE
- XIIe s. David li reis fut de grant aage, et quant l'um le cuverid, eschaulfer ne poeit [, Rois, p. 220]
- XIIIe s. Au senateur meïsme moult souvent il jouoit, Et li uns et li autres forment s'y eschauffoit, Jeu de dez [JUBINAL, t. II, 232][La dame] Qui aukes [un peu] est jà eskaufée Del fu [feu] dunt Gugemer se sent [MARIE, Gugemer.]Tant que mon cors [j'] eüsse un petit eschaufé [, Berte, XLV]Car aussi com quant est li pors [sanglier] Eschauffés des chiens par effors, Et il à tous estal leur livre, Tant que les pluiseurs à mort livre [, Bl. et Jeh. V. 4360]Li vif deable, li maufé, L'ont si en amer [aimer] échaufé [, la Rose, 6416]Ele tint ung brandon flamant [flambant] En sa main destre dont la flame A eschauffée mainte dame [, ib. 3436]Les chevaus estoient lassez et le jour estoit eschaufé [JOINV., 227]
- XIVe s. Certains esbatemens, comme luittes ou courses, pour soy eschauffer et exerciter [ORESME, Eth. 94]Ainsi grans menaces coroint, Mais les Bretons tout escoutoint Sans s'eschauffer ne poy ne grant [, Livre du bon Jehan, V. 3212]De l'un costé et l'autre pensoient de frapper, Ainsi que la bataille se prist à eschauffer [, Guesclin. V. 19153]Toute personne qui s'eschauffe en sa parole n'est mie bien attrempée en son sens [, Ménagier, I, 8]
- XVe s. Madame sa mere, qui fut toute ensoignée de le rapaiser, tant estoit eschauffé et aïré [FROISS., I, I, 100]
- XVIe s. Hanibal avoit faict espandre du feu par tout son ost pour eschauffer ses soldats [MONT., I, 261]M. L'admiral, qui n'estoit pas novice ès affaires d'estat, prevoyant que le jeu s'alloit eschauffer [LANOUE, 546]Elle pendit sur le feu un grand vaisseau plein de vin, et pendant qu'il eschauffoit.... [YVER, p. 567]Toute rigueur s'amollit par priere ; Tout gentil cœur s'eschauffe d'amitié [RONS., 756]Essayant par des manieres insinuantes de l'eschaufer en sa faveur [, Mém. sur du Guescl. 16]Benoist monsieur, dit Panurge, vous vous eschauffez dans vostre harnois, à ce que je voy et cognoy [RAB., Pant. IV, 7]
ÉTYMOLOGIE
- É- pour es- préfixe, et chauffer ; picard, écaufer ; provenç. escalfar.
échauffer
S'ÉCHAUFFER signifie Devenir chaud. La chambre s'échauffe, commence à s'échauffer. L'air s'échauffe.
Il se dit aussi de Ce qui cause un excès de chaleur animale, et particulièrement d'une irritation qui a quelquefois pour résultat la constipation. Cette course m'a beaucoup échauffé. Il s'est échauffé à marcher. Ce régime alimentaire ne pourra que vous échauffer.
Fig., Échauffer le sang, la bile à quelqu'un, Le mettre en colère, l'impatienter. On dit dans un sens analogue S'échauffer la bile.
Fig. et fam., Échauffer les oreilles à quelqu'un. Le mettre en colère par quelque discours.
Il signifie spécialement Altérer par un commencement de fermentation. Ce grain, cette farine risque de s'échauffer dans ce grenier.
Il signifie figurément Animer beaucoup, jusqu'à la passion ou l'emportement. Échauffer les esprits. Cette lecture lui a échauffé l'imagination. Vous ne sauriez lui parler de cela qu'aussitôt il ne s'échauffe.
En termes de Chasse, S'échauffer sur la voie, se dit des Chiens qui suivent la voie avec trop d'ardeur.
Fig., La querelle, la dispute, la conversation, la lutte, l'action s'échauffe, est fort échauffée. Elle s'anime de plus en plus, elle est très animée.
Employé comme nom, le participe passé se dit figurément et familièrement d'une Personne qui s'exalte sans raison pour des sujets qui n'en valent pas la peine. C'est un échauffé. Cette femme est une échauffée.
échauffer
échauffer (s')
échauffer
ייחם (פיעל), כמר (פ')verhittenheat upechauffierenaccalorare, riscaldare, surriscaldarelämmin (seʃofe)verbe pronominal