écot
écot
n.m. [ frq. skot, impôt ]ÉCOT1
(é-ko ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : les é-ko-z et.... ; écots rime avec repos, travaux, chaux, eaux, etc.) s. m.PROVERBE
- Il a beau se taire de l'écot, qui rien n'en paye, c'est-à-dire un homme ne doit pas parler d'une chose qui ne lui coûte rien.
HISTORIQUE
- XIIIe s. Canepins a esté fustés [battu] pour conter esquos [sorte de vol où l'on fait payer un autre pour soi] et pour mellées [batteries] et pour sairemens trespassés [DU CANGE, computare.]Lors fu li las [le pauvre diable] à mal repos ; De la sale, s'en ist le trot, Il a bien payé son escot [, Ren. 19604]Cil à perilleux escot vait, Qui croit fame qui le cunchie [, Poésies mss. du Vatican, dans LACURNE]À escot [à frais communs] vivoient andoi [tous deux] Li frere.... [, Fabliaux mss. dans LACURNE]
- XIVe s. Je croi, se j'en buvoie [du vin] et se vous me teniez, Que mes escos seroit souffisamment paiez [, Guesclin. 3076]Les quelz compaignons dinerent en une taverne, et ainsi qu'ils abutoient leur escot.... [DU CANGE, abbocatio.]
- XVe s. Et disoit Jean Lyon : Tenez-vous tout aises, buvez et mangez, et ne vous effrayez de choses que vous despendiez : tel payera temprement vostre escot qui ne vous donroit pas maintenant un diner [FROISS., II, II, 52]Quant je te daigne tenir ne apeler à son escot [DU CANGE, avillare.]Il faut que vous payez l'escot, Ou vous laisserez le surcot [VILLON, la Repue franche des galans sans souci.]
- XVIe s. Mais parlons ung peu par escot, docteur subtil [RAB., Pant. V, 15]Le pourceau de Pyrrho est ici de nostre escot [avis, parti] [MONT., I, 302]Qui à la table dort doibt payer l'escot [GÉNIN, Récréat. t. II, p. 248]Conter d'escot pour quelqu'un [payer pour lui] [BRANT., Cap. fr. t. I, p. 21, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, sico ; provenç. escot ; espagn. et portug. escote ; ital. scotto ; bas-lat. scotum ; du germanique : anc. frison, scot ; allem. Schoss ; angl. scot, shot ; le celtique a aussi le mot : anc. Gaéliq. sgot ; tous mots qui ont la signification d'impôt, contribution.
ÉCOT2
(é-ko) s. m.HISTORIQUE
- XVIe s. Je lui ostai lors de la patte un grand escot qu'il y avoit [MONT., II, 193]
ÉTYMOLOGIE
- Espagn. escoto ; du germanique : anc. h. allem. scuz ; allem. Schoss ; angl. shoot ; suédois, skate ; allem. schiessen, pousser des rejetons.
écot
Fig. et fam., Il a bien payé son écot, se dit de Quelqu'un qui, dans un repas, a diverti les convives. Il s'emploie aussi en d'autres occasions. Il nous a apporté d'agréables nouvelles, il a bien payé son écot.
écot
Il se dit aussi du Menu bois tombé à terre. Il recueillit quelques petits écots dans le sentier.
écot
ÉCOT, s. m. [Éko: 1re é fer.] Au propre, la quote-part que doit chaque persone pour un repas comun. — Au fig. (st. famil.) payer son écot, contribuer au succès, à l'agrément; faire sa tache. "J'ai assez bien payé mon écot dans ce 3e. Livre, pour que vous n'ayez rien à exiger de moi de long-temps. P. Paulian. Traité de paix entre Descartes et Newton. "Il a bien payé son écot, il a bien diverti la compagnie dans ce repas. = La Fontaine dit de la Fortune.:
Il n'arrive rien dans le monde,
Qu'il ne fâille qu'elle en réponde:
Nous la faisons de tous écots.
ÉCOT, signifie aussi la compagnie des persones qui mangent ensemble dans un cabaret. "Il y a trois écots dans la grand'salle. — C'est dans ce sens qu'on dit, à une persone qui s'adresse à des gens qui ne parlent pas à lui, parlez à votre écot. Style familier et chagrin.