énerver
(Mot repris de énervera)énerver
v.t. [ lat. enervare, couper les nerfs ]s'énerver
v.pr.ÉNERVER
(é-nèr-vé) v. a.HISTORIQUE
- XIIIe s. Leur science en partie ton grant pooir enerve, Leur povreté est dame, et ta richece est serve [J. DE MEUNG, Test. 677]
- XVIe s. La confession genereuse et libre enerve le reproche et desarme l'injure [MONT., IV, 114]Eschauffer et alterer une ame refroidie et enervée par l'aage [ID., III, 380]L'empereur s'est saezy des villes imperialles de Cambray, Utrecht et du Liege qu'il a enervées de l'empire, les ayant unies et incorporées à sa comté de Flandres [CARLOIX, IV, 8]Il n'avoit pas voulu lui accorder environ dix mille livres de rente à prandre et enerver sur le plus beau et clair domaine de l'abbaye de St-Denis, pour joindre et incorporer à sa ville de Beaumont-sur-Oise [ID., IX, 32]Enervez de delices [AMYOT, Caton, 10]
ÉTYMOLOGIE
- Latin enervare, de e, sans, et nervus, nerf ; génev. s'énierler, s'eniarler, se fatiguer à l'excès.
énerver
Il signifie au figuré Amollir, efféminer. Les voluptés énervent; elles énervent l'âme. Un long repos avait énervé son courage. Le courage s'énerve au milieu des voluptés.
Énerver le style, énerver le langage, Rendre le style, rendre le langage faible et lâche. Le trop d'ornement énerve le style. Une délicatesse excessive énerverait la langue. Leur langage s'énervait en se polissant.
Énerver l'autorité, la religion, les lois, Leur ôter leur force.
Il signifiait autrefois Priver de l'usage des nerfs en brûlant ou en coupant les tendons des muscles des jarrets. Les énervés de Jumièges. Dans cette acception, il se dit encore en termes d'Art vétérinaire. Énerver un cheval, Lui enlever les tendons des muscles de la lèvre supérieure.
ÉNERVER signifie aussi Agacer en produisant une irritation nerveuse. Vous m'énervez avec votre phonographe. Ce raisonnement m'énerve.
Dans cette acception, S'ÉNERVER signifie Être dans une agitation nerveuse qui va en s'augmentant. Il s'est énervé à ce travail sans résultat. Il ne peut rien faire sans s'énerver.
enerver
Enerver, et debiliter, Eneruare.
Enerver un magistrat, Imminuere magistratum. Bud. ex Plin. iuniore.
Enervé, et debilité, Eneruatus, Eneruus, Eneruis.
énerver
ÉNERVER, v. a. [Enêrvé: 1re et dre é fer., 2e ê ouv.] Au propre, afaiblir par la débauche, ou par quelque aûtre caûse. "Le vin, les débaûches l'ont énervé. "Il s'est énervé, à force d'excès en tout genre. = Ce mot est beau au figuré. "Les voluptés énervent les hommes, énervent le courage. "Le trop d'ornement énerve le style. "Tout ce qui rend l'autorité injuste et odieuse l'énerve et la diminue. Massill. "La vertu dédaigne un vain faste, qui ne pourroit que l'affoiblir, en l' énervant. THOMAS. — Il semble que dans cette dernière phrâse on pourrait trouver du pléonasme; car afaiblir et énerver ont tant de raport, que c'est presque la même chôse.
énerver
énerver (s')
énerver
הכעיס (הפעיל), הרגיז (הפעיל), זעם (פ'), מרט את העשבים, מתח עצבים, ניגן על העצבים, עצבן (פיעל), הִכְעִיס, הִרְגִּיז, זָעַם, עִצְבֵּןnerves, unnerve, vex, annoy, enervatesekkierenεκνευρίζωagitare, innervosire (enɛʀve)verbe transitif
énerver
[enɛʀve] vténerver qn → to get on sb's nerves, to annoy sb
Il m'énerve! → He gets on my nerves!
Ce bruit m'énerve → That noise is getting on my nerves. [enɛʀve] vpr/vi
On ne va pas s'énerver pour si peu → Let's not get worked up over such a little thing.
Finalement, je me suis énervé → In the end I lost my temper.
ne t'énerve pas! → take it easy!