éprouver
(Mot repris de éprouvas)éprouver
v.t. [ de prouver ]ÉPROUVER
(é-prou-vé) v. a.HISTORIQUE
- XIe s. De vasselage [vaillance] [il] est souvent esprovet [, Ch. de Rol. CCXVII]
- XIIe s. [Elle le fait] Por esprover se por mal [je] recreroie [renoncerais] [, Couci, VIII]Tant [j']ai d'amor mon fin cuer esprové, Que jà sans li n'aurai joie certaine [, ib. XI]N'esprovez plus sur moi vostre vengeance [, ib. XVII]Car au besoin est amis esprovez [, Bat. d'Aleschans, v. 2635]
- XIIIe s. Je di que c'est grant folie D'essaier ne d'esprover Ne sa fame ne s'amie [AUBOINS DE SEZANNE, Romanc. p. 126]Mais, espoir [sans doute], ce m'a grevé, Qu'on ne connoit boin servise, Tant qu'on ait autre esprové [, ib. p. 127]Bien est vos traïsons veüe et esprovée [, Berte, XVI]Le punt vus estuet [il vous faut] espruver, Cum vus porrez outre passer [MARIE, Purgat. 1276]Entor le jardin va et vient Por veoir et por Sesprover e jà peüst partuis trover, Par où il se peüst enz metre [, Ren. 4999]Par Diex, compains, gardés-vous en, Et vous efforciez bien de croire Ma parole esprovée et voire [, la Rose, 8030]
- XIVe s. Et tel jugement font ceulx qui espreuvent les vins et qui assaveurent et confisent les salses [sauces] et les potages [ORESME, Eth. 94]Se vous avez perdu, n'aiez le cuer marri ; Dieux vous veult esprouver se vous estes à lui [, Guesclin. 12326]C'estoient toute gent d'estoffe souffisant, Qui esprouvé avoient esté en combattant [, ib. 10758]
- XVe s. Ils s'esprouverent si bien et si vassalement qu'ils obtinrent la place et l'eau [dans un combat naval] [FROISS., I, I, 122]Et s'avisa qu'il se viendroit eprouver à celui qui estoit plus prochain de sa baniere [ID., I, I, 140]Ce Croquart chevauchoit une fois un jeune coursier fort embridé, que il avoit acheté trois cents escus, et l'esprouvoit au courir [ID., I, I, 325]Le vaillant et gentil chevalier Bouciquaut et ses bons et esprouvés compaignons, Dieu merci, n'eurent mal ne blessure [, Bouciq. I, 16]
- XVIe s. Et si dit d'avantage qu'il ne falloit pas que les bestes sauvages mesmes de l'Afrique demourassent sans esprouver la force et la fortune des Romains [AMYOT, Pomp. 20]....Comme s'il eust eu à s'esprouver à l'encontre d'un Isocrates ou d'un Anaximenes, et non pas à manier et redresser un peuple [ID., Cic. et Dém.]Elle luy monstra sa bleceure, et luy compta comment elle se l'avoit faitte pour s'esprouver elle mesme [ID., Brutus, 14]Ce qui plus espreuve et qui plus descouvre la nature de l'homme, c'est la licence et l'authorité d'un magistrat [le pouvoir] [ID., Cic. et Dém. 4]Ou voir Meduze, ou au cours [à la course] s'esprouver Avecques Atalante.... [DU BELLAY, VII, 25, verso.]
ÉTYMOLOGIE
- É- pour es- préfixe, et prouver ; Berry, épreuver ; bourguig. eprovai ; provenç. esproar.
éprouver
Il se dit souvent en parlant des Personnes ou de leurs qualités, de leurs sentiments, etc. Éprouver quelqu'un avant de se fier à lui. Éprouver la fidélité, la probité de quelqu'un. C'est un homme d'une vertu, d'une valeur éprouvée. Il voulut éprouver leur constance, leur résignation. Éprouver le savoir de quelqu'un. Le malheur nous éprouve. Dieu nous éprouve.
Il signifie aussi, tant au sens physique qu'au sens moral, Ressentir, connaître par expérience. Éprouver des sensations. Éprouver de la douleur, du plaisir, des peines, de l'ennui. Il a éprouvé l'une et l'autre fortune. Il éprouva, à ses dépens, qu'il ne faut jamais trop compter sur ses amis. Au participe passé employé adjectivement, C'est un homme fort éprouvé, Qui a beaucoup souffert.
Il se dit, par analogie, des Changements, des variations, des altérations, qui surviennent aux choses. Les altérations qu'une substance éprouve quand elle est soumise à l'action du feu. Sa conduite, son caractère en éprouva un changement notable.
éprouver
éprouver
experience, test, encounter, go through, feelהגה (פ'), העמיד בניסיון, הרגיש (הפעיל), רחש (פ'), הָגָה, הִרְגִּישׁ, רָחַשׁbeproeven, ervaren, ondervinden, uitproberen, zwaar treffen, toetsenprobarprobarerfahren, mitnehmenощутитьesperimentare, provare, risentireопит經驗zkušenostierfaring경험erfarenhetประสบการณ์ (epʀuve)verbe transitif