étendard
étendard
n.m. [ du frq. standhard, inébranlable ]étendard
(etɑ̃daʀ)nom masculin
ÉTENDARD
(é-tan-dar ; le d ne se lie pas : un é-tan-dar orné ; au pluriel, l's ne se lie pas : des é-tan-dar ornés ; cependant plusieurs disent : des é-tan-dar-z ornés) s. m.HISTORIQUE
- XIe s. Et l'estandart Tervagan et Mahom [, Ch. de Rol. CCXXXVII]
- XIIe s. Nostre emperere fist l'estendart venir [le chariot qui portait l'étendard], Mult l'a bien fait de chevaliers emplir Et de serjans, pour le fais soustenir [, Garin, dans DU CANGE, standardum]Quant il ont en bataille fiché leur estandart [, Sax. XI]
- XIIIe s. Oïl, se Diex me saut : nous n'avons chi autre fremeté [forteresse], ne autre estendart fors Dieu tant seulement et vous [H. DE VALENC., IV]
- XVe s. L'estendart du roy qui estoit de satin vermeil cramoisy [AL. CHARTIER, Hist. de Charles VII, p. 182, dans LACURNE]Dame Ysengrine y vint accompagnée de plusieurs de sa congnoissance, qui toutes apporterent leurs quenoilles, lin, fuiseaux, estendars, happles, et toutes agoubilles servans à leur art [, les Evang. des quenouilles, p. 13]
- XVIe s. Alors fit le seigneur de la Tremouille sonner à l'estendart pour rassembler ses gens [J. D'AUTON, Annales de Louis XII, p. 109, dans LACURNE]Estendart, banniere ou enseigne, que nous disons aujourd'hui drapeau [PASQUIER, Recherches, dans LACURNE]Il n'est umbre que d'estendarts, il n'est fumée que de chevaux, et clicquetis que de harnois [RABEL., II, 27]À l'estendard tard va le couard [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 79]Avant, avant, gendarmes, à cheval ; boute selle, boute selle, tost à l'estendard [, Chanson de la bataille de Marignan]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. estandart, estandard ; espag. estandarte ; ital. stendardo ; angl. standart. Diez le tire du latin extendere, étendre, déployer ; du Cange, du germanique stand, être debout. Le fait est que, à part l'italien, c'est l'a qui est dans le vieux français, dans le provençal et l'espagnol. De plus, l'étendard était quelque chose de fixé et d'immobile durant la bataille, ce qui va à stand ; enfin l'anglais signifie à la fois étendard et étalon [de mesures], ce qui ne paraît se concilier qu'avec une racine analogue à celle qui est dans étalon lui-même. Ces raisons font pencher la balance du côté de stand. Cependant remarquez que, dans certaines provinces, étendard, comme drapeau, signifie un lange.
étendard
Il se dit, par extension, de Toutes sortes d'enseignes de guerre. Déployer, arborer, planter un étendard.
Fig., Suivre les étendards de quelqu'un, se ranger sous les étendards, combattre sous les étendards de quelqu'un, Embrasser son parti. Lever, arborer l'étendard de la révolte, Se révolter.
En termes de Botanique, ÉTENDARD se dit du Pétale supérieur des fleurs papilionacées, qui est grand et redressé et qui enveloppe les autres avant la floraison.
étendard
ÉTENDARD, s. m. [Etandar; 1reé fer. 2e lon. Le d final ne se prononce jamais. — Rollin écrit étandart, et met un a et un t à la place de l'e et du d. — Richelet écrit d'abord étendart, et plus bâs, étendard. Le dernier est le seul bon. Villaret emploie le 1er.] Au propre, Enseigne de la Cavalerie. — Pavillon sur les Galères. = Au fig. Il se dit de toute sorte d'enseignes de guerre, soit pour la Cavalerie, soit pour l'Infanterie. "Déployer, arborer, planter un étendard. = En st. métaphorique, suivre les étendards de quelqu'un, embrasser son parti. — Arborer l' étendard de la dévotion, c'est en faire profession, en faire parade. — Lever l'étendard, se faire chef de faction.