étoile
étoile
n.f. [ lat. stella ]ÉTOILE
(é-toi-l') s. f.PROVERBE
- On ne peut aller contre son étoile, on ne peut résister à sa propre destinée.
HISTORIQUE
- XIe s. Clere est la lune, les esteiles flambient [, Ch. de Rol. CCLXVIII]
- XIIe s. Là sus au ciel mainte estoile flambie [, Ronc. p. 147]Enpris [j'] ai greignor [plus grande] folie Que li faus enfes [enfant] qui crie Pour la bele estoile avoir Qu'il voit haut et clair seoir [, Couci, III]As esteilles s'en vunt e à la tenebrur, E se sunt comandé à Deu nostre seignur [, Th. le mart. 49]
- XIIIe s. Li oel qui en son chief estoient à deus estoiles resembloient [, la Rose, 2990]....Dont aucunes gens cuident que ce soit li dragons, ou que ce soit une estele qui chiet [tombe] [BRUN. LATINI, Trés. p. 120]
- XVe s. Car fortune n'est pas si très cruelle, Qu'elle voulsist hors de ce monde oster Celle qui est des princesses l'estoille [CHARLES D'ORL., Ball. 56]
- XVIe s. Estoient logez à l'enseigne de l'estoile [en plein air] [JEAN D'AUTON, Annales de Louis XII, dans LACURNE]Sa clarté [de ton livre] nous suffit ; l'homme n'a plus que faire D'estoiles au matin quand le jour est levé [RONS., Sonn. à des Caurres.]À midy estoile ne luit, chat-huant ne sort de son nid [LEROUX DE LINCY, Prov. t. I, p. 97]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, siteul ; norm. ételle ; il ételle, il fait clair d'étoiles ; provenç. estela, stela ; espagn. estrella ; ital. stella ; du latin stella.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ÉTOILE. Ajoutez : - REM. Dans la locution loger, coucher à la belle étoile, il ne faut pas croire que le sens soit : coucher aux rayons des belles étoiles, ou du moins la locution a commencé par : coucher à une auberge dont l'enseigne est la belle étoile. Cela résulte de la phrase citée à l'historique : Estoient logez à l'enseigne de l'estoile [en plein air]. On comprend très bien la façon de cette plaisanterie : c'est un jeu de mots entre une prétendue enseigne d'auberge portant des étoiles, et les étoiles du ciel sous lesquelles couche celui qui n'a pas de logis.
étoile
Étoiles doubles, multiples, Étoiles placées dans des directions visuelles si voisines qu'elles paraissent ne former qu'un seul astre quand on les observe avec de faibles instruments.
L'étoile du berger, La planète de Vénus. On l'appelle aussi Étoile du matin, lorsqu'elle précède le lever du soleil; et Étoile du soir, lorsqu'elle paraît après le coucher de cet astre.
Fig., Loger, coucher à la belle étoile, Coucher en plein air.
Fig. et fam., Faire voir à quelqu'un des étoiles en plein midi, En imposer, en faire aisément accroire à quelqu'un.
Il se dit encore abusivement des Fragments de matières cosmiques qui traversent l'atmosphère. Étoiles tombantes ou filantes. J'ai vu tomber une étoile. Des étoiles qui filent.
Il se dit figurément, en termes de Théâtre, d'une Artiste qui, dans une troupe, se distingue par un talent, une réputation hors pair. Une étoile du chant, de la danse.
Il signifie encore au figuré Influence prétendue des astres sur le tempérament et sur la fortune des hommes. Ce chef a confiance dans son étoile. Son étoile pâlit. Être né sous une bonne étoile, Être heureux dans tout ce que l'on entreprend.
Il se dit, par analogie, en termes de Pyrotechnie, d'une Pièce d'artifice qui imite, dans les airs, l'éclat d'une étoile. Une bombe remplie d'étoiles.
Il se dit aussi de Certains ornements auxquels on suppose quelque ressemblance avec une étoile, et qui ont ordinairement cinq rayons. Une couronne d'étoiles. Peindre, sculpter, broder une étoile.
L'étoile des braves, La croix de la Légion d'honneur.
ÉTOILES se dit des Ornements qui, sur le costume des généraux, indiquent leur grade.
Il se dit, en termes de Typographie, dans le même sens qu'Astérisque. On l'emploie surtout pour désigner l'Astérisque destiné à remplacer chacune des syllabes ou des lettres d'un mot qu'on ne veut pas écrire en entier. Voyez ASTÉRISQUE.
Fig. et fam., Monsieur trois étoiles, s'emploie pour désigner Quelqu'un qu'on ne veut pas nommer, ou qui n'est qu'un personnage imaginaire. En écrivant ou en imprimant, Monsieur ou M. ***.
En termes d'Histoire naturelle, Étoile de mer. Voyez ASTÉRIE.
ÉTOILE se dit aussi d'une Croix à cinq branches.
Il se dit encore d'une Fêlure à plusieurs fentes, rayonnant autour d'un point.
Il se dit, en parlant des Chevaux ou des boeufs, d'une Marque blanche sur leur front.
Il désigne encore le Centre où se réunissent plusieurs allées d'un parc ou plusieurs routes ou avenues. L'Arc de Triomphe de l'Étoile.
Il se dit, en termes de Fortification, d'un Fortin à quatre, cinq ou six angles saillants.
étoilé
Par analogie, il s'emploie aussi comme nom masculin pour désigner Certains animaux dont le corps porte des taches qui ont la forme d'étoiles.
Par analogie, il se dit de Tout ce qui est fait, disposé, façonné en forme d'étoile. Feuilles étoilées.
étoile
ÉTOILE, s. f. ÊTOILÉ, ÉE, adj. [É-toa-le, lé, lé-e; 1re é fer. 3e e muet au 1er, é fer. aux 2 autres.] Étoile, astre, corps lumineux, qui brille au Ciel pendant la nuit. Il se dit plus proprement de celles qui sont apelées fixes, et qui étant lumineûses par elles-mêmes, ont une scintillation sensible. Les aûtres sont apelées étoiles errantes ou planètes. — On apelle abusivement, étoile, ces météores que l'on voit courir dans l'air la nuit, et s'éteindre incontinent. = On dit, proverbialement, loger, coucher à la belle étoile, coucher dehors. "Il fut bien-tôt réduit à passer la nuit dans la rûe... Il fait à ce sujet une peintûre si gracieûse qu'elle doneroit envie de coucher à la belle étoile. Journ. de Mons. — On dit aussi de celui à qui l'on a doné un grand coup sur la tête, qu'on lui a fait voir les étoiles en plein midi (d'aûtres disent toutes les étoiles); et de celui qui est imposteur ou visionaire, qu' il fait voir aux autres, ou qu'il croit voir lui-même les étoiles en plein midi.
ÉTOILE a divers autres sens. = 1°. Centre où se réunissent plusieurs allées d'un parc, ou plusieurs routes d'une forêt. = 2°. En termes d'Imprimerie, astérisque. Celui-ci est plus savant: étoile est plus vulgaire. = 3°. Marque blanche sur le front d'un cheval.
ÉTOILÉ, ÉE, adj. Semé d'étoiles; Ciel fort étoilé, fort serein. = Où il s'est fait une félure en forme d'étoile. Bouteille étoilée. = Cet adjectif marche toujours à la suite du substantif. L'étoilé firmament sent le Ronsard, ou le Du Bartas.
Rem. On se sert beaucoup du mot étoile pour exprimer le destin, la fatalité. "C'est mon étoile d'être malheureux. "L'étoile de M. de Lausun repâlit. Il n'a point de logement: il n'a point ses anciènes entrées. Sév. — Cette manière de parler sent un peu l'astrologie judiciaire. Elle me déplait sur-tout dans la phrâse suivante de l'Ab. Du Bos: "Un grand Magistrat, un grand Général, un grand Ministre ne deviennent ce qu'ils sont capables d'être que dans un âge plus avancé que l'âge où les Peintres et les Poètes atteignent le degré d'excellence où leur étoile leur permet d'atteindre. — Que font les étoiles aux talens des Poètes et des Peintres?
étoile
Sternstarster, bles, gesternte, kol, lotכוכב (ז), כוכבת (נ), כּוֹכָבsterestel, estrellahvězdastjerneαστέρι, άστροsteloestrellaستارهtähtiताराcsillagstjarnastella, star, stelletta星aster, astrum, sidus, stellastjernegwiazda, gwiazdkaestrela, astro, estrelhostjärnaتارا星, 星形звездаنـَجْمzvijezda별ดาวyıldızngôi saoЗвезда明星 (etwal)nom féminin
corps lumineux qui se déplace très vite dans le ciel