étude
étude
n.f. [ lat. studium, zèle, soin ]études
n.f. pl.ÉTUDE
(é-tu-d') s. f.REMARQUE
- Étude a été longtemps masculin, d'après le latin qui est neutre. " Étude pour un lieu où l'on étudie est féminin ; étude pour travail d'étudier est masculin ; qui fait au contraire n'y entend rien, " MALH. Comment. sur Desportes, édit. LALANNE, t. IV, p. 345. Cela est répété par Chifflet, Gramm. p. 149. Aujourd'hui la terminaison féminine l'a définitivement emporté, et étude est uniquement du féminin.
HISTORIQUE
- XIIe s. Ainz voliez poverte de vostre gré porter, En oreisun adès e en estudie ester [, Th. le mart. 81]
- XIIIe s. [Les rois qui] Fierement metent lor estuide à faire entor eus armer gens [, la Rose, 5288]
- XVe s. Il ne vous est mie mestiers, Dame, dis-je, que le vous die ; Car, sans mettre y vostre estudie, Vous en savés là et avant [FROISS., Esp. amour.]Colleges, n'attendez demain ; Estudes [universités], vous deussiez aler Devers le roy pour enhorter Le concille, et chercher le voir [le vrai] [E. DESCH, dans POUGENS]En laquelle chose France a grand honneur, le roy et les princes d'icelle, avec la noble université de l'estude de Paris [, Boucic. III, 20]J'ai ma fille à marier, où j'ay grant estude de la bien asseurer [, Perceforest, t. v, f° 107]
- XVIe s. Mais par sus tout il mit son estudie à reparer son païs d'Arcadie [MAROT, IV, 77]Puys se mettoyt à son estude principal par troys heures ou d'advantaige [RAB., Garg. I, 23]Et des principaux estudes de ma vie, c'est que le bout s'en porte bien [MONT., I, 68]Mais on trouva enfin que c'estoit une estude profonde, son esprit s'exercitant [ID., II, 175]Faire un capitaine d'un personnage qui n'auroit jamais bougé de dessus les livres en une estude [AMYOT, Préf. x, 36]Presque toute leur estude estoit d'apprendre à obeir [ID., Lyc. 33]Si estoit il en ses premiers ans plus enclein à l'estude de la poesie qu'à nul autre [ID., Cicéron, 2]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, sitûd, s. f. ; provenç. estudi ; espagn. estudio ; portug. estudo ; ital. studio ; du lat. studium. Estudie au XIIe siècle est purement orthographique ; le vers montre que la prononciation était estuide. Plus tard estudie se dit, mais alors il est calqué sur le latin.
étude
Dans les établissements d'instruction, Salle d'étude, ou simplement Étude, Salle où l'on réunit les élèves pour leur faire étudier les leçons et composer les devoirs donnés par le professeur. Aller, se rendre à l'étude. Sortir de l'étude. On appelle Maître d'étude Celui qui surveille les élèves pendant les heures de travail et de récréation. On appelle encore Étude Le temps que l'on passe à étudier dans la salle d'étude. L'étude du soir est la plus longue.
Faire ses études, Passer par les différents degrés d'instruction qui doivent former l'esprit de la jeunesse. On dit de même Faire de bonnes, de mauvaises études. Commencer, terminer ses études, le cours de ses études. La durée des études. Traité des études.
Il se dit aussi de Tout travail préparatoire d'une question, d'un projet, etc. Les études d'une ligne de chemin de fer. Mettre un projet de loi à l'étude.
En termes de Peinture et de Sculpture, il désigne un Dessin ou un morceau de peinture, de sculpture, qu'un artiste exécute pour bien connaître tel ou tel objet, et pour s'exercer à le bien représenter. Une étude de tête, de main, de draperie, d'arbre, de rocher, etc. Étude de Raphaël, de Michel-Ange. Un recueil d'études des plus grands maîtres.
Tête d'étude, Dessin d'une tête, propre à servir de modèle et fait ordinairement d'après quelque tableau d'un grand maître.
En termes de Musique, il se dit d'une Composition faite pour exercer au doigté, au jeu d'un instrument. Étude pour le violon, pour le piano.
En termes de Théâtre, Étude d'un rôle, Travail que fait un acteur pour se pénétrer de l'esprit d'un rôle qu'il doit jouer. Mettre une pièce à l'étude, En distribuer les rôles.
Il s'emploie également comme Titre d'ouvrage. Étude sur la musique grecque. Études historiques. Dans ce sens on emploie aussi le mot ESSAI.
Il se dit, par extension, du Soin particulier qu'on apporte pour parvenir à quelque chose que ce soit. Il ne songe qu'à faire bonne chère, c'est là son étude. Il y met toute son étude. Il en fait son étude, toute son étude.
Il se dit également de l'Office, de la charge ou privilège d'un officier public ou ministériel. Ce notaire a vendu son étude. Cette étude vaut trois cent mille francs.
Il se dit encore du Lieu où un notaire, un avoué, un huissier, un commissaire-priseur travaille ordinairement et où il fait travailler ses clercs. Il y a cinq clercs dans cette étude. Fait et passé en l'étude de maître un tel.
étude
ÉTUDE, s. f. ÉTUDIER, v. act. et n. ÉTUDIANT, s. m. [1reé fer. ie et ian font deux syllabes dans le discours soutenu; en conversation où la prononciation est plus rapide, ils n'en forment qu'une.] Ménage prétend qu'étude est masculin, dans la signification de travail, et féminin dans celle de cabinet. Ce mot n'a plus que ce dernier genre, dans quelque sens qu'on l'emploie. — Malherbe et les Auteurs de son temps l' ont fait masculin.
Et mentiront les prophéties
De tous ces visages pâlis,
Dont le vain étude s'aplique
À~ chercher l'an climatérique
De l'éternelle fleur des lys.
On dit constamment aujourd'hui, la vaine étude.
I. ÉTUDE, 1°. Travail, aplication d'esprit pour aprendre les sciences, les lettres, les arts. S'adoner, s'apliquer~ à l'étude. "Faire une étude particulière de la Géométrie, de l'Histoire, etc. — "Il a fait ses études, il a étudié en Grammaire, en Rhétorique, en Philosophie. "Il a fait de bones études, il a étudié avec choix et avec succês. = 2°. Conaissances aquises par l'aplication de l'esprit. "Il a de l'étude, il n'a point d'étude, C'est un homme sans étude. = 3°. Il se dit par extension de toute autre chôse que des sciences. "La bonne chère est toute son étude. "Il y met toute son étude; il en fait toute son étude. "Il mettoit toute son étude à ne montrer, à n'avoir, à n'être rien de faux. Mascaron.
Rem. 1°. Être dans l'étude, pour étudier est une expression de Fontenelle, assez particulière, et qu'on n'imiterait peut-être pas avec succês. "Un homme, tel que M. Leibnitz, qui est dans l'étude de l'Histoire, en sait tirer de certaines réflexions générales, élevées au-dessus de l'Histoire même.
2°. Dans l'Année Littéraire, on doute que l'étude des livres soit français, quand on ne met pas en contraste l'étude des hommes. En efet, on n'étudie pas les livres, mais ce qui est contenu dans les livres.
ÉTUDE se dit aussi du lieu, dans lequel un Procureur, ou un Notaire travaillent; et du dépôt des minutes et des papiers qu'ils conservent.
II. ÉTUDIER, 1°. Apliquer son esprit, travailler pour aprendre les sciences, etc. "Étudier l'Écriture-Sainte, la natûre, un Auteur, l' Architectûre, l'Histoire, la Navigation. — Et neutralement, sans régime. "Il étudie nuit et jour. "On ne devient point savant sans étudier. — Ils ont étudié ensemble: Ils ont été ensemble au colège. Voy. APPRENDRE. = 2°. Tacher de mettre dans sa mémoire, aprendre par coeur. "Etudier une harangue, un sermon. = 3°. Observer avec soin l'humeur, le caractère d'une persone. "Étudier les hommes. "J' ai bien étudié cet homme-là et je le connois bien. = 4°. S'étudier, s'apliquer à... Il s'étudie à plaire. "Il ne s'étudie qu'à faire du mal.
Rem. Quelques-uns écrivent au futur et au conditionel, j'étudirai, j'étudirais, au lieu de j'étudierai, j'étudierais, etc. Les Poètes ont ce droit là; mais en prôse, quoique l'e muet ne se prononce pas, l'usage veut qu'on l'écrive.
* Mascaron fait régir à étudier, neut. la prép. à devant l'infinitif, qui est le régime du réciproque s'étudier. "C'est ici que V. A. R. étudiera à se désabuser par religion, de l'amour de cette éclatante grandeur. — Le mot propre était là aprendre. "Aprendra à se désabuser, etc.
ÉTUDIÉ, ÉE, adj. Feint, afecté. "Joie, douleur étudiée. "Manières étudiées. Il est étudié. "Entre nous et cette lumière, la cupidité met tant de préjugés, tant de fausses maximes, qu'elle ne vient à nous qu'altérée par des doutes étudiés. Neuville. = Fait avec soin, bien travaillé, fini. "Tableau fort étudié, trop étudié.
III. ÉTUDIANT, s. m. Écolier qui étudie. "Un étudiant en Droit, en Médecine. "Il y a six mille Etudians dans cette Université.
étude
étude
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étude
[etyd]être à l'étude [projet] → to be under consideration
faire des études → to study
faire des études de droit → to study law
faire des études de médecin → to study medicine
Il fait des études de droit → He's studying law.
études secondaires → secondary education
études supérieures → higher education
étude de marché nf (ÉCONOMIE) → market research