| Indicatif présent |
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| j'attaque |
| tu attaques |
| il/elle attaque |
| nous attaquons |
| vous attaquez |
| ils/elles attaquent |
Fig., Attaquer quelqu'un de paroles. Il ne disait rien, vous êtes allé l'attaquer sur sa naissance, sur sa noblesse. Attaquer un auteur sur ses ouvrages. Il attaquait le gouvernement dans ses écrits. Attaquer les vices, les préjugés, les abus, etc. Attaquer une doctrine. Son système fut vivement attaqué. Attaquer une maladie, attaquer le mal par des moyens prompts et énergiques. S'attaquer à quelqu'un. Il est dangereux de s'attaquer à son maître. Il s'est attaqué à plus fort que lui.
En termes de Jurisprudence, Attaquer quelqu'un en justice, Lui intenter une action judiciaire. Attaquer un acte, En contester la validité.
En termes de Manège, Attaquer un cheval, Le piquer vigoureusement avec l'éperon.
Il signifie particulièrement au figuré Porter atteinte. Des calomnies qui attaquent la réputation, l'honneur de quelqu'un. Cet ouvrage attaque la religion, les moeurs. Attaquer une personne dans sa réputation.
Il se dit encore de Ce qui ronge, qui détériore. La rouille attaque le fer. Les charançons attaquent le blé.
Il se dit aussi en parlant de l'Action des maladies. La diphtérie attaque principalement l'enfance. Cette affection attaque le cerveau. Être attaqué de la goutte, d'un rhumatisme. Il est attaqué de la poitrine. Les poumons sont attaqués. On dit plutôt ATTEINDRE.
Il signifie en outre, tant au sens physique qu'au sens moral, Entamer, entreprendre. Attaquez ce pâté. Il a bien attaqué son sujet. Dans cette acception il est familier.
En termes de Musique, Il attaque bien la note, se dit d'un Chanteur qui entonne avec justesse les notes du début d'un morceau. Il attaque bien la corde, se dit d'un Musicien qui fait bien vibrer la corde de son instrument.
Il a bien attaqué sa tirade, signifie qu'un acteur ou qu'un orateur a bien commencé un morceau qu'il avait à dire.
En termes de Marine, Attaquer une île, un cap, une côte, S'en approcher pour les reconnaître.
Prov., Bien attaqué, bien défendu, La défense a bien répondu à l'attaque.
ATTAQUER, ou ATAQUER, v. a. [Ata-ké, tout bref.] Être l'agresseur. Acad. Comencer une ataque, une querelle, un combat. Trév. Rich. Port. — 1°. Au propre, Ataquer l'énemi, ataquer une place~. = 2°. Au figuré ataquer de paroles, ataquer quelqu'un sur sa naissance, un Auteur sur ses ouvrages.
Rem. 1°. Ce verbe a un autre sens à l'actif, qu'au réciproque. Ataquer quelqu'un, et s' ataquer à quelqu'un ne signifient pas la même chôse. Vaugelas dit que la dernière façon de parler est très-étrange et très-Française tout ensemble; et qu'elle est plus élégante que la première. Mais Th. Corneille observe très bien qu'on ne peut apeler l'une plus élégante que l'autre, puisqu'elles signifient des chôses diverses. L'une (s'ataquer à) marque le sentiment, qui nous fait entreprendre d'ataquer une persone plus considérable et plus puissante que nous: l'autre (ataquer) signifie l'action même.
Mais t'ataquer à moi! Qui t'a rendu si vain?
Toi, qu'on n'a jamais vu les armes à la main.
dit le Comte à Rodrigue dans le Cid. Mais si l'on racontait leur combat, on ne devrait pas dire que Rodrigue s'ataqua au Comte, mais qu'il l'ataqua.
2°. En style épistolaire, ataquer, c' est écrire le premier. C'est le provocare des Latins. "Je vous trouve accablé de lettres: tout le monde vous écrit: on vous ataque de tous côtés; et vous vous défendez contre dix. Sev. On dit aussi, ataquer quelqu'un de conversation; lui adresser la parole pour l'engager à parler.