meneur, euse
n. Personne qui, par son ascendant et son autorité, dirige un mouvement populaire ; agitateur : La police a arrêté les meneurs.
Meneur de jeu, animateur d'un jeu, d'un spectacle ; joueur qui anime une équipe sportive.
Meneur d'hommes, personne qui sait par son autorité entraîner les autres à sa suite.
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MENEUR
(me-neur) s. m.1° Celui qui mène. Il faut un meneur à la quêteuse.
Il s'était fait écuyer ou meneur d'une dame de Paris assez riche [SCARR., Rom. com. I, 13]
Meneur d'ours, homme qui les fait voir et danser en public.
Fig. Meneur d'ours, homme grossier et mal bâti. Meneur de loups, nom donné dans les campagnes au sorcier, parce qu'on lui suppose du pouvoir sur les loups.
Patience passait pour un meneur de loups ; vous savez que c'est une spécialité cabalistique accréditée en tout pays ; je m'imaginais donc voir paraître ce diabolique petit vieillard escorté de sa bande affamée, ayant revêtu lui-même la figure d'une moitié de loup, et me poursuivant à travers les taillis [G. SAND, Mauprat, IV]
2° Celui qui mène ; écuyer, cocher.
Le trop hardi meneur ne savait pas De Phaéthon l'histoire et piteux cas [VOIT., Poésies, dans RICHELET]
3° S. m. et f. Meneur, meneuse, nom qu'à Paris on donne à ceux ou celles qui ramassent les nouveau-nés et les conduisent en province chez les nourrices.
4° Fig. Celui, celle qui, dans les affaires, mène les autres, les dirige, a de l'ascendant sur eux.
Mon opinion, quoique évidemment raisonnable, était incapable, même dans les circonstances les plus délicates, de balancer l'influence des meneurs du corps [MIRABEAU, Collection, t. I, p. 122]
Se dit de ceux qui se mettent à la tête d'une intrigue, d'un complot, d'un mouvement populaire.
D'autres se plaignent que ce qu'ils nomment les meneurs ne profitent pas de cette occasion [BABŒUF, Pièces, I, 37]
Leurs meneurs méritent toujours la confiance [ID., ib. p. 85]
5° Meneur de ciseaux, ouvrier cartier qui découpe les cartes. Meneur de table, celui qui assortit les jeux.
HISTORIQUE
- XIIIe s.
Tu sanbles un meneur d'avugles Miels [mieux] que tu ne faces autre home [, les Deux troveors ribaus, dans RUTEB. t. I, p. 332]
- XIVe s.
Jehanne dame du bois Arnaut et Rogier du bois Arnaut, tuteurs, curateurs, meneurs [DU CANGE, menare.]
- XVe s.
Et en seroit chef et meneur [des combattants] le seneschal de Toulouse à Montauban [FROISS., I, I, 222]
Puisque nous sommes en la voye du chastel, que mestier [besoin] avons-nous de meneur ? [, Perceforest, t. III, f° 27]
- XVIe s.
Foinet donne un si grand choc à son meneur, qu'il le jette dans la cave [D'AUB., Hist. III, 28]
ÉTYMOLOGIE
- Mener ; bourguig. menou ; provenç. menaire, menador ; espagn. menador ; ital. menatore.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877