2° Manquer de force, faiblir, fléchir. Ce cheval n'ira pas jusqu'au bout de la course, il commence à mollir.
Prêts à les repousser, les plus hardis mollissent [BOILEAU, Épître XI]
Le livre [un Quinault lancé contre le chanoine Évrard] sans vigueur mollit contre sa tête [ID., Lutr. V]
Leur courage mollit dans cet éloignement de leur patrie [RAYNAL, Hist. phil. VIII, 35]
Terme de manége. Se dit d'un cheval dont la jambe est faible et qui bronche souvent.
4° Fig. Céder trop facilement, ne pas garder de fermeté.
Je ne compatis point à qui dit des sornettes, Et dans l'occasion mollit comme vous faites [MOL., Tart. II, 3]
C'est à moi à m'humilier, mais non pas à mollir [BOSSUET, Lett. quiét. 36]
Nous verrons que M. Dupin ne fait que mollir en faveur de Nestorius et dissimuler ses erreurs [ID., Rem. hist. Conc. II, 6]
Si c'était un homme capable de mollir quelquefois sur l'article du devoir.... [BOURDAL., Pens. t. I, p. 407]
Persuadé que, si dans les commencements il mollissait en la moindre chose, tout le monde lui tomberait sur les bras [ROLLIN, Hist. anc. Œuvr. t. VI, p. 174, dans POUGENS]
Maintenant qu'il [le P. de la Tour] était à la tête du parti [janséniste], tout était perdu s'il mollissait [SAINT-SIMON, 154, 33]
Quand l'esprit humain s'est emporté longtemps aux dernières fureurs, il mollit vers la patience et l'indifférence ; on le voit dans chaque particulier et dans les nations entières [VOLT., Mœurs, 138]
Il mollissait contre ma résistance [J. J. ROUSS., Hél. VI, 3]
D'autres amis plus fermes, plus jaloux de mon honneur philosophique, m'exhortaient à ne pas mollir [MARMONTEL, Mém. VIII]