PROFESSER
(pro-fè-sé) v. a.1° Avouer publiquement, reconnaître hautement.
Ce roi ne professait qu'en apparence la religion judaïque [BOSSUET, Hist. II, 5]
Voilà bien du mal que j'ai dit de Théocrite et de Virgile, tout anciens qu'ils sont ; et je ne doute pas que je ne paraisse bien impie à ceux qui professent cette religion que l'on s'est faite d'adorer l'antiquité [FONT., Disc. sur l'Églog. Œuv. t. IV, p. 168, dans POUGENS.]
Professer de.
Ils professent de connaître Dieu, et ils le ruinent par leurs œuvres [BOSSUET, Sermons, Haine pour la vérité, I]
2° Exercer. Professer un art, un métier.
3° Enseigner publiquement.
Libanius passa les trente cinq dernières années de sa vie à Antioche, depuis l'an 354 jusque vers 390, et y professa la rhétorique avec un grand succès [ROLLIN, Hist. anc. Œuv. t. XI, 2e part. p. 781]
Fig.Mon cher et aimable professeur, qui ne professerez jamais que la vérité et le noble mépris des impostures et des imposteurs [VOLT., Lett. à Mallet du Pan, 24 avr. 1772]
Absolument. Il professe dans l'Université. Il ne sait pas professer.
4° Se professer, v. réfl. Être enseigné publiquement. Ces doctrines hardies se professent depuis quelque temps.
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. professar ; espagn. profesar ; ital. professare ; du lat. professus, qui a déclaré (voy. PROFÈS).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
PROFESSER. Ajoutez : 5° Se professer, exposer sa propre doctrine.
Les Méditations chrétiennes et métaphysiques [de Malebranche] ne sont rien moins.... qu'un cours de haute philosophie dans la bouche de Jésus se professant lui-même à un disciple fidèle [SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. V, p. 362, 3e éd.]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877