rattraper
v.t.1. Attraper, saisir de nouveau :
Ils ont fini par rattraper l'oiseau qui s'était enfui de sa cage reprendre 2. Saisir qqch, qqn afin de les empêcher de tomber :
Elle a rattrapé le bébé à temps retenir ;
lâcher 3. Rejoindre qqn, qqch qui a de l'avance :
Le peloton ne pourra jamais rattraper les échappés atteindre 4. Atténuer un défaut, une erreur :
Comment rattraper cette maladresse ? racheter, réparer se rattraper
v.pr. 1. (à) Se retenir à qqch pour ne pas tomber ; s'agripper à :
Elle s'est rattrapée à la rampe de l'escalier se raccrocher 2. Regagner l'argent ou le temps que l'on a perdu : Elle s'est rattrapée en travaillant ce week-end.
3. Atténuer une erreur que l'on était en train de commettre :
J'ai commis une bévue, mais je me suis rattrapé en lui faisant un compliment se reprendre, se ressaisir Maxipoche 2014 © Larousse 2013
RATTRAPER
(ra-tra-pé) v. a.1° Attraper une seconde fois. Quand un renard s'est échappé d'un piége, il est bien rare de l'y rattraper.
Fig. Il avait perdu beaucoup d'argent dans ce tripot ; comment s'y est-il laissé rattraper ? Familièrement et fig. On ne m'y rattrapera plus, bien fin qui m'y rattrapera, c'est-à-dire on ne me trompera plus en pareil cas. Il signifie aussi : Je ne m'exposerai plus à pareille aventure, on ne me reverra plus dans cet endroit, dans cette société.
J'ai été entraîné dans ce précipice de ronces [les Annales de l'Empire] par ma malheureuse facilité ; on ne m'y rattrapera plus [VOLT., Lett. d'Argental, 16 mai 1754]
2° Par extension de l'idée de reprendre au piége, ressaisir, reprendre. On a rattrapé le prisonnier.
Fig. et par menace. Si je le rattrape ! c'est-à-dire s'il tombe sous main, sous mon autorité, je le punirai.
Ah ! les coquins ! si je les rattrappe jamais ! [A. DUVAL, Jeun. de Henri V, III, 10]
Il se dit aussi des choses qu'on ressaisit.
Nous étions contraints de disputer contre les flots, pour rattraper le dessus de ce mât [FÉN., Tél. VI]
3° Recouvrer ce qu'on avait perdu.
Il ne s'agit plus que de rattraper mon repos et ma tête, pour faire ce que vous voulez [VOLT., Lett. Thibouville, 28 nov. 1776]
Ah ! si je puis rattraper ce que j'ai perdu, je jure bien que j'abandonnerai le jeu à jamais [GENLIS, Théât. d'éduc. les Faux amis, II, 6]
4° Familièrement. Rejoindre quelqu'un qui a pris les devants.
Sa servante Alison la rattrape et la suit [BOILEAU, Lutr. II]
Partout le doigt vainqueur [qui distribue la bénédiction] les suit et les rattrape [ID., ib. V]
Fig.Mais, lorsqu'on la néglige [la rime], elle devient rebelle, Et, pour la rattraper, le sens court après elle [BOILEAU, Art p. I]
5° Terme de papeterie. Rattraper les pâtes échappées, les empêcher, à l'aide d'un appareil propre, d'être entraînées avec l'eau.
6° Se rattraper, v. réfl. Se soutenir, se retenir. Le perroquet se rattrape avec le bec. Il tombait dans la rivière, mais il s'est rattrapé à une branche d'arbre. Fig. Cet homme se rattrape aux branches, se rattrape toujours, il se tire d'affaire.
7° Se rattraper, regagner. Il avait perdu, mais il s'est rattrapé.
HISTORIQUE
- XVIe s.
Vostre beauté m'a longuement trompé Par sa douce feintise ; Pour l'advenir, si j'en suis ratrapé, N'espargnez ma sotise [DESPORTES, Diverses amours, VI, Plainte.]
Qu'elle n'espere donc me pouvoir ratraper ; Deux fois un mesme lieu ne me fait point choper [ID., Amours diverses, Plainte.]
HISTORIQUE
- Re..., et attraper ; ital. rattrapare, rattrappire, se contracter, se roidir.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- RATTRAPER. - HIST. Ajoutez : XIIIe s.
Et cil seroit pendus ou ars, Se on le povoit ratraper ; De ce ne porroit eschaper [ADENES LI ROIS, Cleomades, V. 4618, publié par Van Hasselt, Bruxelles, 1865]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877