2° V. a. Marquer, faire connaître.
Adorez-le [Dieu] dans l'âme, et n'en témoignez rien [CORN., Poly. IV, 3]
Je vous vois accabler un homme de caresses, Et témoigner pour lui les dernières tendresses [MOL., Mis. I, 1]
Cela me fit pitié, mais je ne lui en témoignai rien [PASC., Prov. V]
Vous m'aimez, vous me le témoignez [SÉV., 341]
Il [Pompone] m'a fort prié de vous assurer de son estime et du soin qu'il aura toujours de faire tout ce qui vous la pourra témoigner [ID., à Mme de Grignan, 27 avr. 1672]
Adorez, quand il [le soleil] se lève, la bonté de Dieu qui pardonne ; et ne témoignez pas à votre frère un visage chagrin, pendant que le ciel et Dieu même, si l'on peut parler de la sorte, lui en montre un si serein et si doux [BOSSUET, Médit. sur l'Évang. Sermon sur la montagne, 8e jour.]
Il [Boileau] se piquait de penser rarement comme ses confrères, et il l'avait témoigné assez plaisamment dans une autre occasion, où ils avaient tous été de son avis : J'en fus très étonné, disait-il, car j'avais raison, et c'était moi [D'ALEMB., Éloges, St Aulaire.]
Elle était douloureusement affligée de l'opinion qu'il avait témoignée sur les Italiennes [STAËL, Corinne, VI, 2]
Témoigner que.
Le pauvre Ésope se jeta aux pieds de son maître ; et, se faisant entendre du mieux qu'il put, il témoigna qu'il demandait pour toute grâce qu'on sursît de quelques moments sa punition [LA FONT., Vie d'Ésope.]
Mes chevaux témoignèrent hier qu'ils seraient bien aises de se reposer à Montargis [SÉV., 290]
Témoigner de, avec l'infinitif.
Quelque promesse alors qu'il eût faite à la mère De remettre ses fils au trône de leur père, Il témoigna si peu de la vouloir tenir, Qu'elle n'osa jamais les faire revenir [CORN., Rodog. I, 1]
Quand je fus seul avec mon ami, je lui témoignai d'être étonné du renversement que cette doctrine apportait dans la morale [PASC., Prov. IV]
Témoigner, avec l'infinitif sans de.
La reine ne me témoigna pas désirer rien de moi de plus que ce que j'avais fait [LA ROCHEFOUC., Mém. 13]
Il témoigne concevoir pour lui une affection particulière [BOURD., Pensées, t. II, p. 370]
Témoigner de la force, se dit d'un cheval qui par ses mouvements paraît avoir de la vigueur.