DESTRUCTEUR, s. m. DESTRUCTIF, IVE, adj. DESTRUCTION, s. f. [Dès-trukteur, tif, tîve; Dèstruk-cion, en vers ci-on; 1re è moy. 3e lon. au 3e.] Destructeur est celui qui détruit; destructif, se dit de ce qui détruit, qui caûse la destruction, la ruine totale. "Les Grecs furent les destructeurs de Troie. "Ce prodigue, ce libertin a été le destructeur de sa maison. "Ce Prince a été le destructeur de l'hérésie. — "Principe destructif, cause destructive. "Des doctrines destructives de tous les devoirs de la société et même de l'humanité. L'Abé De Fontenai.
REM. 1°. Destructeur peut être employé comme adjectif, et apliqué aux chôses. "Les lumières purement spéculatives n'ont d'influence sur le sort des Nations qu'à titre d'agens destructeurs. Briatte. "On ne prenoit aucune précaution contre ce torrent destructeur (les Normands). Millot.
2°. Destructif n'est pas ancien dans la Langue, mais il a été bien reçu, et s'est bientôt acrédité. "D'elle-même et par elle-même, l'irréligion est donc énemie et destructive de la probité. Neuville.
*DESTRUCTRICE, adj. fém. [Ce mot est bien dur à prononcer. Trév. et le Rich. Port. le mettent avec destructeur. L'Acad. ne le met pas.] "C'étoit une Nation bien destructrice que celle de Gots. Montesq. "Loi qui devient destructrice du corps politique. Id. "Cette Philosophie destructrice du bon et du beau. Ann. Litt. "Il vint un temps où cette autorité se décria elle-même, et ce fut quand elle s'arma par des passions destructrices pour l'ambition, pour la vengeance. Moreau. M. l'Abé Royou a aussi employé ce mot. — Destructive a le même sens, est aussi énergique, et il est plus doux.