En termes militaires, Mettre sac au dos, S'apprêter à partir. Soldats, sac au dos.
Fig. et fam., Avoir le dos au feu et le ventre à table, ou Être le dos au feu et le ventre à table, Prendre toutes ses aises en mangeant.
Fam., Faire le gros dos, se dit des Chats lorsqu'ils relèvent leur dos en bosse.
Fig. et fam., Plier le dos, Céder, se résigner à ce qui arrive de fâcheux.
Fig., Tendre le dos aux coups. Voyez TENDRE.
Fig. et fam., Porter quelqu'un sur son dos, En être importuné, fatigué. Avoir toujours quelqu'un sur le dos, En être sans cesse obsédé, poursuivi.
Très fam., Avoir plein le dos d'une personne ou d'une chose, Être excédé de cette personne ou de cette chose.
Fig. et fam., Mettre tout sur le dos de quelqu'un, Se décharger sur lui de toute la responsabilité, de tout le blâme, rejeter sur lui tous les torts. On dit dans un sens analogue, Battre quelqu'un sur le dos d'un autre, Faire retomber indirectement sur quelqu'un les reproches que l'on adresse à une autre personne.
Fam., Tourner le dos à quelqu'un, Tourner le dos du côté où il a le visage, lui présenter le dos. Il se dit, figurément et familièrement, lorsqu'on quitte quelqu'un et qu'on le laisse là par mépris, par indignation, ou lorsqu'on abandonne ses intérêts. Dans la mauvaise fortune, la plupart des amis vous tournent le dos. Tourner le dos aux ennemis, à l'ennemi, ou, simplement, Tourner le dos, Fuir. Il tourne le dos à l'endroit où il veut aller, se dit d'un Homme qui, au lieu d'aller où il veut, prend un chemin tout opposé. Tourner le dos signifie encore S'en aller. Vous n'aurez pas tourné le dos, vous n'aurez pas le dos tourné qu'il ne se souviendra plus de vous. Fig. et fam., Avoir bon dos, se dit de Quelqu'un à qui l'on attribue toutes les sottises qui se disent, toutes les fautes qui se font.
Fig. et fam., Avoir quelqu'un à dos, se mettre quelqu'un à dos, L'avoir pour ennemi, s'en faire un ennemi. Se mettre tout le monde à dos.
Fig. et fam., Renvoyer des gens dos à dos, Renvoyer chacune de leur côté deux personnes qui sont en différend, sans donner à l'une aucun avantage sur l'autre.
Fig. et fam., Le dos lui démange, se dit d'une Personne qui fait tout ce qu'il faut pour qu'on en vienne à la battre.
En dos d'âne. Voyez ÂNE.
Il désigne aussi, par analogie, la Partie de certaines choses qui, par sa destination, par sa position ou par sa forme, offre quelque rapport avec le dos de l'homme ou de l'animal. Le dos d'un habit, d'une robe, La partie d'un habit, d'une robe qui sert à couvrir le dos; Le dos d'une chaise, d'un fauteuil, etc., La partie d'une chaise, etc., contre laquelle on s'appuie le dos. Le dos d'un couteau, Partie opposée au tranchant. Le dos d'un livre, Partie opposée à la tranche et sur laquelle on met ordinairement le titre. Dos brisé, se dit d'une Reliure faite de telle sorte que le livre que l'on ouvre ne se referme pas de lui-même. Le dos d'un papier, d'un billet, d'un acte, etc., Le revers. Mettre sa signature au dos d'un chèque. Le dos de la main, Le côté extérieur de la main, la partie opposée à la paume de la main.
Dos, vient de Dorsum Latin dont il a la signification, comme si vous disiez Dors, et est l'opposite de la superficie du devant, c'est à dire la superficie de derriere. Selon ce on dit le dos d'un homme d'un couteau, d'une scedule et semblables, Tergum.
La partie du corps que fait le dos pres les reins, contenant cinq vertebres dudit dos, Lumbus.
Dos agu et trenchant en façon de cousteau, Cultellatum dorsum.
Tourner le dos, Destourner sa face, Auersari.
Tourner le dos, S'en retourner, Gradum referre.
Tourner le dos et s'en fuyr, Terga vertere.
Qui monstre le dos destournant sa face, Auersus.
Toute chose escrite au dos, Opistographus.
DôS, s. m. [Dô, long, et devant une voyelle, dôz.] Derrière de l'animal depuis le cou jusqu'~ aux~ fesses. Trév. La partie de derrière de l'animal entre les épaules et les reins. Acad. Cette défintion est plus honête. "Le dôs d'un homme, d'un cheval, etc. Être couché sur le dôs. Dôs courbé, vouté. L'épine du dôs. Porter quelqu'un sur son dôs.
Ce mot entre dans plusieurs expressions. Tourner le dôs, ou se dit sans régime, et alors il ne s'emploie qu'au propre: "Où fuyez-vous, fils de Laerte? Quoi! vous tournez le dôs. Mde. Dacier, Iliade; ou il régit le datif, et alors on s'en sert au fig. et au prop. "La fortune lui a tourné le dôs. — "N'~ auriez~-vous rien sur la morale, les arts, le commerce? Nos Pères les lisoient, me dit-il, et il me tourna le dôs. Coyer. — S'atirer quelqu'un à dôs, ou l'avoir à dôs; ou se le mettre à dôs, l'avoir pour énemi. "M. de Roberval en avoit moins dit que moi. Cependant c'en fut assez pour s'atirer à dôs Descartes. Paulian, Dict. de Phys. Se mettre à dôs est le meilleur des trois. — Avoir quelqu'un sur son dôs, l'avoir à sa charge, en être chargé. — Le porter sur son dôs; en être fatigué, ou gémir sur son triste sort. — Mettre tout sur le dôs de quelqu'un, se décharger sur lui de tout le faix. Cela est sur son dôs, c. à. d. à sa charge. — Faire le grôs dôs, l'homme important. — Battre dôs et ventre, extrêmement.
On dit d'un homme extrêmement pauvre, qu'il n' a pas une chemise à mettre sur son dôs; et de ceux qui aiment leurs aises et la bone chère, qu'ils veulent avoir le dôs au feu et le ventre à table; et d'un homme qui soufre tout sans se plaindre, sans se fâcher, qu'il se laisseroit manger ou tondre la laine sur le dôs.
Au dôs de, adv. Au dôs du livre. — Dôs-à-dôs, dôs contre dôs. — Figurément, mettre deux persones dôs-à-dôs, dans un acomodement; ne pas doner plus d'avantage à l'un qu'à l'autre.
Dôs-d'âne. Une chôse est en dôs-d'âne, quand elle est en talus des deux côtés.