faction
[ faksjɔ̃] n.f. [ lat. factio ] 1. Service de surveillance ou de garde dont est chargé un militaire :
Il est de faction garde, quart, veille 2. Attente, surveillance prolongée : Elle est restée en faction à sa fenêtre toute la matinée pour ne pas manquer le défilé.
3. Groupe ou parti menant une action de désunion ou de subversion à l'intérieur d'un groupe plus important :
Une nouvelle faction est en train de se former camp, clan 4. Chacune des trois tranches de huit heures entre lesquelles sont réparties les trois équipes assurant un travail industriel continu.
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FACTION
(fa-ksion ; en vers, de trois syllabes) s. f.1° Action de faire, au sens propre qui ne subsiste plus que dans un terme d'alchimie : faction de l'œuvre divin, accomplissement, perfection, achèvement du grand œuvre. Terme de droit romain. Faction de testament, capacité de faire un testament ou de recevoir par testament, et, en général, d'intervenir dans un testament.
2° Il se disait, dans la latinité, pour société de gens qui faisaient la même chose ; de là le nom donné aux différentes troupes de concurrents aux jeux du cirque. Les factions du cirque.
3° Parti remuant et séditieux dans un État, dans un corps (sens qui dérive facilement du sens d'association).
Lorsque deux factions divisent un empire [CORN., Sertor. III, 2]
Comme la faction d'Annibal était alors la plus puissante, on n'eut aucun égard aux remontrances d'Hannon [ROLLIN, Hist. anc. Œuvres, t. I. p. 443, dans POUGENS]
Je sais qu'aux factions Syracuse livrée.... [VOLT., Tancr. I, 1]
Les factions gibelines et guelfes divisaient plus que jamais l'Italie ; les Gibelins étaient originairement les partisans des empereurs [ID., Mœurs, 65]
Cette faction fut celle des Puritains qui a subsisté longtemps sous le nom de Whigs ; et le parti opposé, qui fut celui de l'Église anglicane et de l'autorité royale, a pris le nom de Torys [ID., ib. 179]
Le terme de parti par lui-même n'a rien d'odieux, celui de faction l'est toujours [ID., Dict. phil. Faction.]
4° La garde que fait un soldat en un poste (sens qui dérive du sens d'action de guerre, d'expédition, qu'a eu faction). Entrer en faction. Faire sa faction. Faction d'une heure. Sa faction est de telle à telle heure.
Il me dit.... Qu'il avait tant servi, tant fait la faction [RÉGNIER, Sat. VIII]
La mort lui fut nuit et jour toujours présente ; car il ne connaissait plus le sommeil.... jamais il ne fut si attentif : Je suis, disait-il, en faction [BOSSUET, le Tellier.]
Ils regardent l'homme vivant sur la terre comme un soldat mis en faction [J. J. ROUSS., Hél. III, 21]
Relever de faction, retirer un soldat du poste où il avait été placé pour faire la garde.
Fig. et familièrement. Attente prolongée. Je n'aime pas à faire faction dans la rue.
HISTORIQUE
- XIVe s.
Faction n'est autre chose que aucune aliance privée si come est conspiration ou conjuration ou machination [BERCHEURE, f° 2, verso.]
Faction ou operation de melodies [ORESME, Thèse de MEUNIER.]
- XVIe s.
Limoux, ville du Languedoc, divisée par la Garonne, l'estoit aussi par les deux factions [D'AUB., Hist. I, 138]
Lui et les siens à son exemple ne faisoient plus aucunes factions [gardes] [ID., ib. II, 385]
Le soldat qui estoit en faction à la porte [ID., ib. 440]
En toutes les factions, prises des villes et generallement toutes entreprises qui s'offrirent, il fut toujours des premiers [CARLOIX, I, 2]
À la guerre, avant aller aux factions, chascun s'assaye de son costé de gaigner la bonne grace des dieux [LA BOËTIE, 148]
Ayant fait resolution d'estre François de faction [en action], comme il l'estoit de naissance [SULLY, Mém. t. IV, p. 83, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. factionem, proprement pouvoir de faire, de facere, faire.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877