1° Terme bas et grossier. Excrément de l'homme et de quelques animaux.
Ces intestins, s'il est permis de le dire, sont remplis de merde [VOLT., Oreilles, 7]
Nous n'approuvons pas la simplicité de ceux qui traduisent stercore par de la merde ; c'est le mot propre, disent-ils ; oui, mais la bienséance et l'honnêteté sont préférables au mot propre, quand la fidélité de la traduction n'en est point altérée [ID., Philos. Remontrances à Rustan]
À Rome, on ne se faisait point difficulté de parler de merde ; Horace, le délicat Horace et tous les poëtes du siècle d'Auguste en parlent en cent endroits de leurs ouvrages [COMTE DE CAYLUS (GROSLEY), Mém. de l'Acad. de Troyes, Œuvr. t. XII, p. 20, dans POUGENS]
Fig. De merde, se dit grossièrement pour qualifier ce qu'on déprécie.
Voilà de beaux rameurs de merde ! Il faut donc que le prix se perde ? [SCARR., Virg. V]
Plus on remue la merde, plus elle pue, c'est-à-dire il ne faut pas approfondir une affaire où il y a du crime, de l'ordure, de la déshonnêteté. Il y a de la merde au bâton, au bout du bâton, se dit d'une affaire où il y a quelque chose de honteux. Merde ! interjection qui se dit pour refuser énergiquement.
2° Couleur merde d'oie (on prononce mèr-doîe), couleur qui ressemble à celle des excréments de l'oie, c'est-à-dire qui est entre le vert et le jaune. Taffetas merde d'oie.
Ce que les minéralogistes ont nommé improprement mine d'argent merde d'oie, à cause des nuances très variées que présentent les différents oxydes dont ce fossile est mélangé [FOURCROY, Connaiss. chim. t. V, p. 139, dans POUGENS]