Redoutable, Timendus, Formidabilis.
REDOUTABLE, adj. REDOUTER, v. a. [1re e muet: 3e dout. au 1er, é fer. au 2d.] Redouter, c'est craindre fort. Redoutable, qui est fort à craindre. "Vous redoutez cet homme là: il n'est pas trop à redouter: il n'est pas fort redoutable: il est plus redouté que redoutable. "Redoutez-la colère de Dieu: son courroux est vraiment redoutable. = Voyez CRAINDRE.
Vous vous êtes rendu toujours si redoutable,
Que jamais vos enfans, proscrits et malheureux,
N'ont pu vous regarder comme un père pour eux.
Rhadamisthe.
Rem. Redoutable suit ou précède le subst. au gré du Poète ou de l'Orateur: son pouvoir redoutable; les redoutables jugemens du Seigneur.
Et ses redoutables sujets
Se multipliront comme l'herbe
Autour des humides marais.
Rousseau.
"Sa redoutable épée s'ennivre de carnage. Jér. Dél. *Brébeuf fait de redoutable un substantif.
Il meurt ce redoutable, il épargne au tonnerre
Le soin de réprimer l'audace de la terre.
Cela n'est point au moins de l'usage actuel. = Redoutable régit quelquefois le datif, (la préposition à). "La puissance des Goths fut toujours redoutable à nos Monarques. Moreau. Mais ce datif ne fait guère bien, quand c'est un pronom. "Armes, dont les coups leur étoient bien plus redoutables MAIMB.
REDOUTÉ doit toujours suivre le nom qu'il modifie.
Le pouvoir redouté de ces fatales herbes.
Gresset.
Le redouté pouvoir est du siècle de Ronsard et de Du Bartas. Depuis long-tems les adjectifs verbaux, ou les participes passifs employés adjectivement, doivent toujours marcher aprês le substantif. Voy. ADJECTIF. V. n°. 4°. = Être redouté régit la prép. de: Il est redouté de tout le monde.