sortie
n.f. 1. Action de sortir, d'aller se promener :
C'est la première sortie du bébé depuis sa naissance promenade, tour 2. Spectacle, dîner, réception, pour lesquels on sort de chez soi : Cette semaine, nous avons trois sorties.
3. Au théâtre, action de quitter la scène :
Sa sortie a été accompagnée d'applaudissements entrée 4. Action de sortir d'un lieu, d'un établissement ; moment où l'on sort : Il a eu du mal à se réinsérer après sa sortie de prison. La sortie des écoles.
6. Endroit par où l'on sort :
Ils sont passés par la sortie de secours issue, porte 7. Mise en vente, présentation au public d'un produit nouveau :
La sortie de son dernier roman a été très médiatisée parution, publication 8. En comptabilité, somme déboursée :
Nous avons eu de fortes sorties d'argent dépense ;
rentrée 9. Opération militaire menée par une troupe pour rompre un blocus, sortir d'un lieu.
10. En informatique, transfert d'une information traitée dans un ordinateur, de l'unité centrale vers l'extérieur : Faire une sortie papier imprimer un fichier
11. Fig. Emportement soudain contre qqn :
En apprenant la nouvelle, il nous a fait une violente sortie algarade, invective, scène À la sortie de, au moment où l'on sort de : À la sortie du travail, elle va chercher les enfants à l'école au sortir de
Se ménager une sortie ou une porte de sortie, se réserver un moyen habile de se tirer d'embarras.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013
SORTIE
(sor-tie) s. f.1° Action de sortir.
J'ai dîné aujourd'hui chez Mme de la Fayette pour ma première sortie [SÉV., 167]
D'amis et de soldats une troupe hardie Aux portes du palais attend notre sortie [RAC., Bajaz. IV, 7]
En Espagne, dans ces sortes de couvents, il y a d'extraordinaires régularités sur les entrées et les sorties [Mme DE VILLARS, Lett. 17 janv. 1680]
[à Moscou] ses sorties journalières [de Napoléon], qu'éclairait toujours un soleil brillant, dans lequel il s'efforçait de voir et de montrer son étoile, ne le distrayaient point [SÉGUR, Hist. de Nap. VIII, 10]
2° Terme de théâtre. Action d'un personnage qui quitte la scène. Fausse sortie, mouvement d'un personnage pour quitter la scène, interrompu soit par sa volonté, soit par toute autre raison. Fig. et familièrement. Faire danser à quelqu'un un branle de sortie, le chasser d'un lieu, d'une société (cette locution vieillit).
3° Terme de guerre. Attaque que font les assiégés, lorsqu'ils sortent pour combattre les assiégeants. Une sortie de cinq cents hommes.
M. de Chamilli observait, à ce qu'il dit au roi, de ne faire jamais de sortie ni d'entreprise, sans l'ex pliquer tout entière à ceux qui en devaient être, et cela, afin qu'ils ne se troublassent pas dans l'action [PELLISSON, Lett. hist. t. II, p. 217]
Ils firent de grosses sorties ; et, méprisant le péril.... [ROLLIN, Hist. anc. Œuv. t. XI, 2e part. p. 538, dans POUGENS.]
4° Terme de marine. Action de faire sortir un bâtiment d'un bassin, d'un port, d'une rade. Se dit quelquefois pour courte campagne petit voyage près des côtes.
5° Transport des marchandises, des animaux de vente d'un lieu dans un autre, exportation.
Défendre la sortie des matières d'or et d'argent est un reste de barbarie et d'indigence ; c'est à la fois vouloir ne pas payer ses dettes et perdre le commerce [VOLT., Dial. 4]
La sortie des chevaux fut prohibée [RAYNAL, Hist. phil. III, 1]
Ce qui devait servir à la construction, à l'armement.... des vaisseaux, était déchargé de tous les droits d'entrée et de sortie [ID., ib. IV, 3]
6° Sortie de bal, sorte de vêtement chaud que les femmes mettent pour se garantir du froid en sortant du bal. S'envelopper dans une sortie de bal.
7° Endroit par où l'on sort. Cette maison a deux sorties. Il a une sortie sur la campagne et une sur la rue.
Une seule rue étroite, tortueuse et toute brûlante s'offrait plutôt comme l'entrée que comme la sortie de cet enfer [l'incendie de Moscou] [SÉGUR, Hist. Nap. VIII, 7]
8° Il se dit de l'action de quitter la vie, le monde.
Mais, si les dieux m'ont fait la vie abominable, Ils m'en font par pitié la sortie honorable [CORN., Œdipe, V, 7]
Ils étaient pleins de majesté et de gloire, et ils lui parlaient [à Jésus] de sa sortie du monde [SACI, Bible, Évang. St Luc, IX, 31]
9° Fig. Issue, manière d'échapper à quelque embarras, par comparaison avec la sortie, endroit par où l'on sort. L'affaire était embarrassante, mais il s'était d'avance ménagé une sortie.
Alors la sortie du premier péril ne rend point l'action complète, puisqu'elle en attire un second [CORN., 3e disc.]
Il faut de ces périls m'aplanir la sortie [ID., Rodog. III, 1]
Ici [le fait qu'on emportait chez soi l'eucharistie consacrée] on [les protestants] ne trouve point de sortie, qu'en disant que tout cela était un abus [BOSSUET, Déf tradit. commun. II, 21]
10° Fig. La sortie d'un dessein, la réussite (sens qui a vieilli).
Et de tes desseins à jamais Favoriser l'entrée et bénir la sortie [CORN., Trad. du ps. CXXI]
11° Fig. et familièrement. Action de dire brusquement à quelqu'un quelque chose de très dur, par comparaison à la sortie de l'assiégé contre l'assiégeant. Faire une sortie à quelqu'un.
Vous êtes satisfaite, et la voilà partie ; Mais je n'approuve point une telle sortie [MOL., Femm. sav. II, 7]
Il s'offensa d'une sortie qu'on lui faisait si mal à propos, dans les termes où ils en étaient [HAMILT., Gramm. X]
Si le roi [Louis XIV] venait à soupçonner quelque intérêt de leur part, il prenait le parti opposé ; et, s'ils osaient insister, il leur faisait une sortie terrible [DUCLOS, Œuv. t. V, p. 183]
Violent emportement contre une personne présente ou absente. Faire une sortie contre quelqu'un.
Roquelaure, étonné de la sortie [de M. de Vendôme], fila doux, et lui dit qu'il ne croyait pas le fâcher [SAINT-SIMON, 27, 53]
Cette violente sortie l'étourdit ; elle ne s'attendait pas à être si bien devinée [MARIV., Marianne, 8e part.]
Helvétius essuya cette sortie avec la tranquillité la plus philosophique, et se contenta de dire, quand Marivaux fut parti : Comme je lui aurais répondu, si je ne lui avais pas l'obligation d'avoir bien voulu accepter mes bienfaits ! [D'ALEMB., Él. Mariv.]
On dit dans les deux sens : faire une sortie sur quelqu'un ou sur quelque chose.
Témoin de la dureté barbare avec laquelle M. le comte de Charolais faisait traiter ces pauvres gens, j'avais fait, vers la fin de l'Émile, une sortie sur cette cruauté [J. J. ROUSS., Confess. X]
Déclamation, invective. Une sortie contre le luxe.
Allez-vous recommencer vos sorties contre la noblesse ? [PICARD et MAZÈRES, Trois quartiers, III, 6]
12° Terme de gravure en taille-douce. Se dit de l'extrémité des tailles et des hachures du côté des jours où elles doivent être extrêmement déliées et comme perdues.
13° Terme de jeu. Cartes basses qui donnent le moyen de cesser de faire des levées. Il n'avait pas de sortie. J'avais deux sorties.
14° À la sortie de, loc. prépos. Au moment où l'on sort de. à la sortie du sermon, de l'audience, du spectacle. à la sortie de l'hiver. À la sortie des juges, au moment où les juges sortent.
HISTORIQUE
- XVIe s.
Ne s'estans voulu saisir d'aucune maison qui eust sortie par le dehors [D'AUB., Hist. III, 42]
L'endroict du fossé par où ceulx d'une ville qu'il [Scipion] assiegeoit pouvoient faire des sorties sur luy [MONT., II, 95]
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
SORTIE. 6° Ajoutez :
- On dit aussi, par abréviation, sortie pour sortie de bal.
Le spectacle ne devait pas tarder à finir ; déjà quelques jeunes femmes avaient fui frileusement enveloppées dans leur sortie... [, Nouvelliste de l'arrond. d'Avranches, 19 mars 1876]
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877
sortie
SORTIE, s. f. SORTIR, v. n. et act. [2e lon. au 1er, sorti-e, ti.] Sortir a deux sens et deux conjugaisons diférentes, relatives à ces deux sens. 1°. Pâsser du dedans au dehors. Je sors, nous sortons, je sortois, ou sortais; je sortis; j'ai sorti; je sortirai; je sortirois, ou sortirais; sors, que tu sortes, qu'il sorte; que je sorte, je sortisse; sortant, sorti. = 1°. Sortir de la chambre, de la maison, de la ville. Et sans régime; il ne fait que de sortir: il vient de sortir. — On dit aussi par ellipse, sortir de la Messe, du Sermon, de Vêpres, du Bal, du jeu, de la Comédie; c. à. d. du lieu où, etc. — Sortir de prison: être élargi. = Relativement au tems, on dit, sortir de l'hiver, de l'enfance, de nourrice; et à l'état, à la condition; sortir de maladie; d'aprentissage, de condition, (pris pour l'état de domestique) de charge etc. = FIG. sortir d'un grand peril, d'embârras; d'affaire, d'erreur, du sujet, ou, de son sujet, de sa matière, de la question; de son devoir; des bornes de la modestie, etc.
Ce style figuré, dont on fait vanité,
Sort du bon caractère et de la vérité.
Misantrope.
Sortir de son état.
Vous n'êtes pas encor dans votre état.
- J'en suis sortie; et c'est ce qui m'acable;
C'est un malheur, peut-être irréparable.
Nanine.
— En parlant d'un ouvrage d'esprit; il sort d'un bon Auteur, d'une bone plume. = 2°. Pâsser au dehors. "Les blés, les herbes sortent de terre: il lui est sorti un bubon, etc. = Exhaler: il sort une grande chaleur de ce fourneau; une agréable odeur de ces fleurs. — Et par exagération, le feu lui sort par les yeux. = 3°. Être issu: il sort de gens de bien, de parents illustres. Il sent le lieu d' où il sort. = 4°. Il s'emploie quelquefois activement: sortir un cheval de l'écurie; au jeu de Trictrac, sortir son coin; en st. famil. sortir quelqu'un d'affaire. Hors de là, c'est une faûte de doner à sortir une signification active. Un Auteur moderne fait dire à une fille parlant de sa mère: elle me sortoit quelquefois du couvent. Cela a fort l'air d'un gasconisme. Vaugelas aproûve les phrâses suivantes: sortir le Royaume; sortez moi de cette affaire. La 2e est encore usitée: la 1re est hors d'usage. Mde de G.... l'emploie à l'actif plus figurément encôre. "Le génie est pour les femmes un don inutile et dangereux: il les sort de leur état. — On dit il les fait sortir. = Sortir: pour ôter; et s'en sortir, pour s' en tirer, sont deux gasconismes; Vous ne me sortirez pas cela de l'esprit: un tel nous prêche: nous verrons comment il s'en sortira. DESG. Gasc. corr. En Provence, l'on dit de quelqu'un à qui il est sorti des boutons aux lèvres; qu'il a les lèvres toutes sorties: c'est un barbarisme d'expression. = 5°. Sortir est substantif dans cette phrâse adverbiale, au sortir de. "Au sortir de l'Église; des Vêpres, du Sermon. Au sortir du lit, de la table, ou de table, etc.
II. Au Palais, obtenir, avoir. "Cette sentence sortira son plein et entier éfet. = Il difère de sortir, dans le 1er sens; au présent, et à l'imparfait. "Il sortit, sortissait, qu'il sortit; que cette clause sortisse son plein et entier éfet. Il n'est usité que dans ces tems et au futur; et toujours à la 3e personne.
SORTIE, 1°. action de sortir, ne se dit que dans le sens du n°. I. "Depuis sa sortie du Royaume. "J'ai été deux mois malade: voici ma premiere sortie. = Par extension, la sortie des marchandises, de l'argent hors du Royaume. Droits d'entrée et de sortie. = 2°. Ataque, que font les assiégés, lorsqu'ils sortent pour combatre les assiégeans. = st. famil. Faire une sortie à, ou sur quelqu'un, s'emporter de paroles contre lui, ou lui dire brusquement quelque chôse de dur. = 3°. Issûe, endroit par où l'on sort. "Cette maison a deux sorties. Avoir une sortie sur la rue et une sur la campagne. = 4°. À~ la sortie de, adv. "À~ la sortie de l'hiver, du Sermon, du dîner, des Juges. = On dit plus ordinairement, au sortir. = 5°. Le Dict. de Trév. dit, la sortie d'une affaire, pour dire l'issue. Il ne cite point d'Auteur. Je doute de la bonté de cette expression. On dit bien sortir d'une afaire; mais on ne dit point qu'il en faut prévoir la sortie.
Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788