aîné, ée
AÎNÉ, ÉE
(è-né, née) adj.1° Celui des enfants qui est né le premier. Fils aîné. Fille aînée. Frère aîné. Sœur aînée.
2° Le fils aîné de l'Église, qualification donnée autrefois au roi de France.
3° La fille aînée des rois de France, titre que prenait autrefois l'Université.
4° S. m. Fils aîné. C'est là l'aîné de mes fils.
De deux princes jumeaux nous déclarer l'aîné [CORN., Rodog. I, 1]
Quel intérêt Nous fait tous deux aînés quand et comme il vous plaît ? [ID., ib. IV, 6]
5° S. f. Aînée, fille aînée. Il a marié l'aînée de ses filles.
6° Frère aîné. Il est jaloux de son aîné.
7° Qui est plus âgé qu'un autre. C'est mon aîné. Respectons nos aînés.
8° Aîné de Normandie, aîné particulièrement avantagé.
J'ai vu 54 lettres de cachet dans ma famille, et j'en ai eu 17 pour ma part ; ainsi, vous voyez que j'ai été partagé en aîné de Normandie [MIRABEAU, Collection, t. IV, p. 106]
HISTORIQUE
- XIIIe s. À cinq labiaus de gueule l'ainsnés fils le porta [porta son écu] [, Berte, CXXXI]Li aisnés ot non Robiers, et li mains né Loeys [, Chr. de Rains, p. 2]En tel point que ses ainsnés fix n'avoit pas aage d'entrer en l'ommage de ce que se [sa] mere avoit aquesté [BEAUMANOIR, XII, 10]Tant fust ce que eles fussent ains nées des premiers mariages [ID., XIII, 6]Son ainzné frere qui eust mis contredit et chalonge, s'il faire le peust [, Ass. de Jérus. I, 220]
- XVe s. La roine et son ains-né fils [FROISS., I, I, 9]
ÉTYMOLOGIE
- L'historique, décomposant le mot, montre l'étymologie : ains, avant (voy. AINS) et né : né avant (voy. NÉ). Espagn. entenado, enfant d'un premier lit ; ital. antenato, ancêtre.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877