absoudre
(Mot repris de absolvants)absoudre
[ apsudr] v.t. [ lat. absolvere, acquitter ]absoudre
(apsudʀ)verbe transitif
absoudre
Participe passé: absous
Gérondif: absolvant
Indicatif présent |
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j'absous |
tu absous |
il/elle absout |
nous absolvons |
vous absolvez |
ils/elles absolvent |
ABSOUDRE
(ab-sou-dr' ou plutôt ap-sou-dr') , j'absous, tu absous, il absout, nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent. J'absolvais. J'ai absous. J'absolus. J'absoudrai. Absous. Qu'il absolve. Absolvons, absolvez, qu'ils absolvent. Que j'absolve, que tu absolves, qu'il absolve, que nous absolvions, que vous absolviez, qu'ils absolvent. Que j'absolusse. J'absoudrais. Absolvant. Absous, absoute J'absolus et j'absolusse sont peu usités ; mais on ne doit pas les exclure de l'usage, puisqu'on dit je résolus et je résolusse. v. a.HISTORIQUE
- XIe s. De sa main destre [il] l'ad assols et signet [, Ch. de Rol. 25]Assoldrai vous por vos ames guarir [, ib. 87]
- XIIe s. Quant [je] vous aurai assous et beneïs [, Ronc. IV, 56]Bien sont assolz, quite de leur pechiez [, ib. 57]
- XIIIe s. Et si les assoloit comme bons fils [VILLEH., 55]Et il dit que si feroit il volentiers, mais que le patriarche l'absousist jusques à leurs revenir [JOINV., 270]Et je li dis : je vous assolz de tel pooir comme Dieu m'a donné [ID., 246]Se le legat ne me absoloit de mon serrement [ID., 276]Et illecque l'abbé de St-Urbain, que Diex absoille [ID., 210]Chil qui est escommeniés pot estre deboutés d'office d'avocat jusques à tant qu'il soit absolus [BEAUMANOIR, V, 17]Et on se doit penre [prendre] plus près en jugement d'assaure que de condampner [ID., XXXVI, 6]Dame, j'ai à nom Berte, si soit m'ame assolue [, Berte, 52]Des quels dis livres de parisis il se tiennent assouls et apaié [DU CANGE, absolutus.]Mais il meïsmes i respont, Et la cause nous en espont, Com cil qui bien de raison use, Et les diex assolt et escuse [, la Rose, 6388]
- XVe s. Ils estoient devers le roi de France absols et nommés quittes, et encore leur delivroit on or et argent [FROISS., III, IV, 20]Le feu roi que Dieu absolve [COMM., VII, Prol.]
- XVIe s. Le peuple absolut à toute peine Pelopidas [MONT., I, 3]Estre absouls de son debvoir [ID., I, 30]Sera il absoult.... [MONT., I, 128]Il resolut de mourir, afin que ses citoyens ne pussent jamais estre absoulz de leur serment [AMYOT, Lyc. 61]Il voulut que celui qui auroit fait le meurtre fut absoult à pur et à plein, moyennant que.... [ID., Publ. 21]Il se rencontra que les voix qui le condamnoient estoient une de plus que celles qui l'absolvoient.... il donna la derniere voix qui l'absolut judiciellement [ID., Caton d'Utique, 23]En Lacedemone il y avoit une loi, laquelle declaroit les enfants absouls d'aider à leurs peres en vieillesse, quand ils avoient esté nonchalans de les faire instruire en jeunesse [LANOUE, 116]Il n'appartient pas à un prestre de savoir pour certain si le pecheur est absous, mais à celui du quel il faut demander absolution [CALV., Inst. 501]Nul ne peut estre lié ou absous, sinon celui qui en est digne [ID., ib. 503]Leurs pensées les condamnent ou absoudent devant Dieu [ID., ib. 946]Combien plus vous doit elle delivrer et absoudre des liens humains ? [ID., ib. 1026]Il leur remonstra qu'ilz n'estoyent mie absouldz de leurs promesses [RAB., Garg I, 20]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. absolvre, absolver, assolver ; anc. catal. absolrer ; catal. mod. absoldrer ; espagn. absolver ; ital. assolvere ; d'absolvere, de ab, indiquant séparation, et solvere, délier (voy. SOLUTION). Du temps de PALSGRAVE on écrivait assouldre, et on prononçait assoudre, p. 23.
absoudre
En termes de Théologie, il signifie Remettre les péchés. Tout prêtre a pouvoir d'absoudre en cas de danger de mort. Absoudre un pénitent. Absoudre en confession.
Il s'emploie figurément dans le langage ordinaire. Je vous absous de votre négligence, en faveur de votre repentir.
absoudre
Absoudre, act. penac. Est declarer innocent aucun des crimes à luy mis sus. Selon ce on dit, Il est declaré absous et relaxé. Absoudre aussi est delivrer et aquiter du forfait commis et de la peine qui en depend: et ainsi en usent les ecclesiastiques. Absoluere, E reis eximere. Il vient du Latin absoluere, par syncope, metathese et epenthese.
Absoudre de peine et de coulpe, Eximere noxae poenaeque, B. Vulgo dicunt Absoluere a poena et culpa.
Absous, m. acut. Absolutus. Liberatus.
Absous à pur et à plain des cas à luy imposez, Reus omnino noxis solutus.
Absous par l'opinion de la pluspart, Absolutus copiose.
Absoute. f. penacu. Absoluta, Liberata.
absoudre
ABSOUDRE ou ABSOûDRE, v. a. [Ab-soû-dre; la 2e est longue: il seroit bon de marquer l'û d'un acc. circonfl. 3e. e muet.] Décharger l'accusé du crime qu'on lui imputoit.
Conjugaison d'Absoûdre. J'absous, tu absous, il absout: nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent. J'absolvois. (Il n'a point de prétérit simple, ni d'imparf. du subj. on ne dit point j'absolvai, que j'absolvasse, ni j'absolus, que j'absolusse.) J' ai absous; j'absoudrai; j'absoudrois; absous, que j'absolve; absous, absoûte.
Prosodie. L'ou devant l'e muet est long: absoûdre et absoûte. — Devant la terminaison masculine, j'absoudrai, j'absoudrois, il est bref.
Régime. Absoûdre se dit, ou avec le seul régime direct; il a été absous; il a eu tant de voix pour l'absoûdre; en absolvant ce criminel, on n'a pas fait justice; ou avec la prép. de pour 2e. régime de la chôse: on l'a absous du crime dont on l'accusoit.
Il se dit de même de la rémission des péchés dans le sacrement de pénitence.