abuser
(Mot repris de abuserions)abuser
v.t. ind.s'abuser
v.pr.abuser
Participe passé: abusé
Gérondif: abusant
Indicatif présent |
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j'abuse |
tu abuses |
il/elle abuse |
nous abusons |
vous abusez |
ils/elles abusent |
ABUSER
(a-bu-zé) v. n.REMARQUE
- Pascal a dit : Il n'est pas possible de s'abuser à prendre un homme pour un ressuscité. Cet emploi, qui peut très bien être accepté, est un archaïsme. Voyez-en un exemple plus bas dans un texte de Lanoue.
HISTORIQUE
- XIVe s. Comme Phalaris qui tenoit une enfant et avoit concupiscence de abuser en par delettation de luxure inconveniente [ORESME, Eth. 104]
- XVe s. .... Me faites, vous et raison, Aucune declaration ; Ou de votre fait suis abus, Pour ce que dit avez dessus [LA FONT., 675]Povre homme, tu t'abuses bien ; Par ce chemin ne feras rien, Si tu ne marches d'autre pas [, Nat. à l'Alch. 31]Las ! ne suis le premier de France Qui sotement s'est abusé [CH. D'ORL., Rond. 34]Ausquels fut dit pour le dict seigneur, qu'ils s'abusoient et que le dict seigneur aimeroit mieux mourir que d'estre contre le roi [J. DE TROYES, 1475]Et avec telles mensonges se abusent bien aucuneffois les maistres [COMM., II, 2]On abusoit le roi quand on lui conseilloit entreprendre ceste guerre [ID., III, 2]
- XVIe s. Ils sçavent l'arithmetique si parfaitement que jamais ne s'abusent à conter [LANOUE, 183]Cet enfant nous abuse, car les estables ne sont jamais on hault de la maison [RAB., Garg. I, 12]Laissons les abuser de leur loisir [MONT., I, 187]Il me venoit compassion du pauvre peuple abusé de ces folies [ID., I, 200]On ne peult abuser que des choses qui sont bonnes [ID., II, 60]Elle n'y trouva les efforts repondants à sa taille, beauté et jeunesse par où elle avoit été prinse et abusée [ID., III, 371]Il usa d'une ruse par la quelle il abusa l'une et l'autre partie pour le bien de la chose publique [AMYOT, Solon, 21]Solon pour vrai est un fol abusé, Qui de son gré lui-même a refusé Un si grand heur que lui offroient les dieux [ID., ib. 22]Stesimbrotus s'abuse grandement pour n'avoir pas bien pris garde à la suitte des temps [ID., Thém. 3]Son filz abusoit un peu trop de l'affection que lui portoit sa mere, et de lui aussi semblablement par le moyen d'elle [ID., Thém. 36]Abusant la jeunesse de vaine espérance [ID., Fab. 51]Les Lacedemoniens abuserent d'Alcibiades plus tost qu'ils n'en userent [ID., Alc. et Cor. 4]Il abusa de son eloquence à calomnier et faussement charger et accuser ceux qui valoient mieux que lui [ID., Pélop. 44]Celui qui ne vise à la voie Par où il va, faut et s'abuse [MAROT, III, 59]
ÉTYMOLOGIE
- Abus ; provenç. et espagn. abusar ; ital. abusare.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- ABUSER. V. n. Ajoutez :
abuser
ABUSER DE signifie User mal, autrement qu'on ne doit d'une chose. Il a abusé de votre bonté. Il abuse des grâces que Dieu lui fait. Si vous lui accordez cette liberté, il n'en abusera pas. Il abuse de son temps, de son crédit, de son autorité, de sa santé. On abuse des meilleures choses. Vous abusez de ma patience. C'est abuser de la permission. Ce poète abuse de sa facilité. On dit aussi Abuser de quelqu'un, User avec excès de sa complaisance, de sa bonté.
Abuser d'une fille, En jouir sans l'avoir épousée. C'est une fille dont il a longtemps abusé.
ABUSER, en termes de Droit, se prend pour Mal user d'une chose, la détruire. La propriété consiste dans le droit d'user et d'abuser.
abuser
Abuser, actiu. acut. Est n'user selon droit et raison de quelque chose. Abuti.
¶ Abuser aussi est tromper aucun sous fauce promesse et esperance, Falsum habere aliquem, Verba illi dare, Frustrari aliquem, Selon laquelle signification on dit, Abuseur pour un trompeur en ceste sorte.
¶ Abuser aussi est tomber en erreur, prenant une chose pour une autre, comme, Je me suis abusé en cela, Sum in ea re hallucinatus, Errore lapsus.
Abuser aucun et se moquer de luy, Aliquem frustrari, Deludere, frustra habere.
Abuser aucun et le tromper, Offundere errorem alicui, Imponere alicui, Frustrare aliquem, Frustrationem in aliquem iniicere, Frustrationes alicui dare.
Tu ne me sçaurois abuser, je te cognoy trop, Irrides, nihil me fallis.
Mener et abuser quelqu'un de belles paroles, Ductare aliquem frustra, Ducere aliquem phaleratis dictis.
Si je ne m'abuse, Nisi me animus fallit.
Tu abuses de tes amis, Stulte amicis vteris.
Il s'abuse beaucoup, Errat longe.
On s'abuse au nom, Erratur in nomine.
Tu t'abuses, cest à dire tu perds temps à penser faire cela, Nihil agis, B. ex Plauto, oleum et operam perdis.
Tu t'abuses si tu le crois, Erras si id credis, Falsus es.
Tu t'abuses totalement, Tota erras via.
Je sçay bien en quoy tu t'abuses, Teneo quid erres.
A fin que tu ne t'abuses, Ne frustra sis, B. ex Plauto.
C'est pour cestuy que je l'ay, et non pas pour toy, à fin que tu ne t'abuses, Huic, non tibi habeo, ne erres, Ne frustra sis.
Abusé, m. acut. Circumscriptus, Illusus, Falsus, Frustratus, Circunductus, Captus dolis.
Abusé par argent, Captus pecunia.
Estre abusé et trompé, Falsum esse, Frustra esse, Capi dolis.
Je suis abusé et deceu de mon esperance, Fefellit spes.
J'ay esté fort abusé de l'estime que j'avoy de toy, Opinio de te multum me fefellit.
O qu'il est bien abusé! Vt falsus animi est.
Il est bien abusé et deceu de ce qu'il pense, Longe fallitur opinione.
Il ne m'a point abusé, Nihil me fefellit.
Si je ne suis point abusé en mon cas, Si bene me noui.
Abusée, f. penac. Elusa, Decepta, Errans.
abuser
ABUSER, v. n. [Abuzé, tout bref; 3e é fer.] User mal. Il régit l'ablat. "Il abûse de tout: il en abûse.
ABUSER est aussi actif: abuser les peuples, les tromper. — L'Acad. ne le met point: c'est sans doute un oubli; car elle met s'abuser, se tromper, qui est un réciproque actif.
* Rem. 1°. M. Moreau emploie neutralement abuser sans régime. Les Monarques, qui avoient abusé, furent moins absolus. Il sous-entend; de leur pouvoir. Ce n'est pas la seule phrâse où cet illustre Auteur ait employé abuser sans régime; mais il n'est point à imiter en cela. — M. Necker a dit aussi: "Il n'est ni inspection, ni contrôle, qui puisse être une caution certaine, quand le comptable veut abuser.
2°. Le neutre ne régit que rârement les persones, et il est susceptible de sens peu honnêtes: il ne faut pas l'employer inconsidérement. Mde. de Sévigné écrit à sa Fille. "Je n'ai que des riens à vous mander: c'est abuser d'une Lieutenante générale, qui tient les États. Et dans une autre Lettre: "Ma Fille, j'abuse de vous: Voyez quels fagots je vous conte. Si c'eût été un homme, qui eût écrit sur ce ton à Mde. de Grignan, il eût manqué à la décence.
abuser
*ABUSER, v. act. Nous avons dit que l'Acad. ne mettait point ce verbe comme verbe actif; c'est une méprise: le premier article nous avait échapé. — Tromper: "Il vous promet cela: il vous abuse. Abuser les esprits faibles.
abuser
abuser
abuser (s')
abuser
ausbeutenabuse, misusemisbruiken, misbruikmakenvanאנס (פ'), גנב דעת, הוליך שולל, הערים (הפעיל), השלה (הפעיל), מעל באמון, צד דעתו של-, רימה (פיעל), תעתע (פיעל), גָּנַב דַּעַת, הֶעֱרִים, הִשְׁלָה, תִּעֲתֵעַκαταχρώμαιabusare, profittareзлоупотреба濫用zneužívánímisbrug남용missbruk (abyze)verbe transitif
abuser
[abyze]abuser de [+ force, droit] → to misuse; [+ autorité] → to abuse; [+ effet, procédé] → to overuse
abuser de l'alcool → to drink too much, to drink to excess
abuser des médicaments → to rely too heavily on medicines
user et abuser de qch → to use and abuse sth
abuser_s'
[abyze] vpr/vi (= se méprendre) → to be mistakensi je ne m'abuse → if I'm not mistaken, unless I'm very much mistaken