1° Pousser dans un accul. Les chiens avaient acculé le sanglier.
Le prince d'Orange se retrancha à la hâte [à l'abbaye de Pure] et se repentit bien de s'y être laissé acculer si promptement [SAINT-SIMON, 11, 126]
2° Fig. Acculer quelqu'un, le mettre dans l'impossibilité de répondre, d'agir.
3° S'acculer, v. réfl. S'adosser. Poursuivi par quatre hommes, il s'accula contre la muraille et se défendit.
4° En termes de manége, le cheval s'accule lorsque, arrivé sur ses voltes, il marche de côté en rapprochant sa croupe du centre ; lorsqu'il recule vers un obstacle et y reste fixé contre la volonté du cavalier ; ou encore lorsqu'il se jette brusquement sur les jarrets au moment où on l'arrête.
REMARQUE
Dans les premières éditions de son dictionnaire, l'Académie tolérait l'expression d'acculer ses souliers ; mais les dernières ne permettent plus que le verbe éculer. Acculer s'est dit autrefois en ce sens (voy. l'historique).
HISTORIQUE
XIII. s.
Or donc, Bernart, qui fors rains as, Va, si t'accule à cel huiset, Et si l'entr'ovre un petitet [, Ren. 13345]
XVIe s.
....où se sied et accule, Et là, seant, en toute pars specule [MAROT, IV, 48]
Il se veaultroyt par les fanges, acculoyt [mettait à cu, éculait] ses souliers [RAB., Garg. I, 11]
De sa lance, rompoyt ung huis, enfonceoyt ung harnois, aculoit une arbre [ID., Garg. I, 23]
Où Dragut se voyant aculé et amusant les chrestiens de quelque petit fort.... [D'AUB., Hist. I, 39]
ACCULER. v. tr. Pousser quelqu'un dans un endroit où il ne puisse plus reculer. Il le poursuivit l'épée à la main et l'accula contre la muraille. Notre armée était acculée à la montagne. Se voyant poursuivi par quatre hommes, il s'accula contre la muraille et se défendit longtemps.
Il se dit aussi en parlant des Sangliers, des loups, des renards, etc. Les chiens avaient acculé le sanglier, le loup, le renard. Le blaireau était acculé dans son terrier. Fig., Acculer quelqu'un à une difficulté, à une impossibilité, et elliptiquement, Acculer quelqu'un. Il est acculé aux expédients.
En termes de Manège, Le cheval s'accule, Il ne va pas assez en avant à chacune des voltes.
Acculer, actif. acut. Composé, Est renger et mettre sur le cul, et par consequent arrester et empescher de passer outre, comme, Il a acculé un proces qui estoit en beau chemin, In medio curriculo remoram admouit liti.
Acculer un homme, c'est le reduire en telle necessité, qu'il ne scache par où evader, Ad incitas aliquem redigere.
Acculer un soulier, c'est l'estallonner, l'egarronner.
ACCULER ou ACULER, v. a. Pousser quelqu'un et le réduire en un endroit où il ne puisse plus reculer. [Aculé; 3eé fer. tout bref.] Il la poursuivit, et l'acula contre la muraille... — s'aculer: "se voyant poursuivi par quatre hommes, il s'acula contre la muraille, et se défendit long-temps. *ACULER un soulier est un gasconisme: on dit, éculer. Desgr.
[akyle]vt acculer qn à, acculer qn contre [+ mur] → to drive sb backagainst; [+ rive, frontière] → to drive sb back to acculer qn dans → to corner sb acculer qn dans un coin → to corner sb acculer qn à la démission → to drive sb to resign acculer qn à la faillite → to drive sb into bankruptcy acculer qn à faire qch → to force sb to do sth