affectionner
(Mot repris de affectionnez)affectionner
v.t.affectionner
(afɛksjɔne)verbe transitif
affectionner
Participe passé: affectionné
Gérondif: affectionnant
Indicatif présent |
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j'affectionne |
tu affectionnes |
il/elle affectionne |
nous affectionnons |
vous affectionnez |
ils/elles affectionnent |
AFFECTIONNER
(a-fè-ksi-o-né) v. a.SYNONYME
- S'AFFECTIONNER à, S'AFFECTIONNER POUR. S'affectionner à, dit Marmontel, c'est s'attacher ; s'affectionner pour, c'est s'intéresser vivement, se passionner.
REMARQUE
- Bouhours dit dans ses Remarques : Des personnes très polies disent affectionner en un sens particulier : " Les faiseurs de comédie doivent affectionner les spectateurs. " Ce sens n'a pas prévalu. On a créé, en place, impressionner.
HISTORIQUE
- XVIe s. Ceux qui s'affectionnent aux guenons et petits chiens [MONT., I, 21]Il s'y affectionne et s'y embesogne [à ces exercices] [ID., II, 358]Conservant tant de nations si esloignées, si mal affectionnées [ID., IV, 85]L'avocat estant affectionné [animé] va dire : Monsieur le president, un mot [DESPER., Contes, XIX.]Le plus affectionné serviteur et ami qu'elle ait [MARG., Nouv. IX]Si quelque beau pere affectionné au couvent, vient à lire ceci.... [LANOUE, 63]La concorde, qui nous rend affectionnez au bien les uns des autres [ID., 66]Le tout representé si vivement, qu'en le lisant nous nous sentons affectionnez, comme si les choses n'avoient pas esté faictes par le passé, ains se faisoient presentement [AMYOT, Préf. XIV, 42]Il estoit si fort affectionné à l'estude, qu'il en oublioit toute autre chose [ID., ib. XXIV, 52]Et qu'il soit vrai que Martius fust ainsi alors affectionné, il le monstra bien tanstost après evidemment par ses effets [ID., Cor. 33]Ilz n'ozerent jamais se mettre aux champs pour les aller secourir : tant estoient leurs cueurs espris de deffiance, et mal affectionnez à la guerre [ID., ib. 49]Sa majesté affectionnait beaucoup M. le mareschal [CARL., IX, 22]Un bon historien doit escrire la verité, sans s'affectionner à l'une ou à l'autre part [M. DU BELL., Préf.]Mon ami, je vous convie suivant vos juremens à venir mourir avec votre affectionné [D'AUB., Vie, CX.]
affectionner
Affectionner quelque chose signifie quelquefois S'y intéresser avec affection, avec chaleur. C'est l'affaire du monde que j'affectionne le plus. S'affectionner à une chose, S'y attacher, s'y appliquer avec affection.
Dans les formules de politesse par lesquelles on termine les lettres, le participe passé AFFECTIONNÉ s'emploie comme adjectif pour signifier Qui a de l'affection pour... Votre très humble et très affectionné serviteur. Votre affectionné serviteur. Votre affectionné.
affectionner
Affectionner aucun à faire quelque chose, Animare, Accendere.
S'affectionner à quelque chose, Cupide aliquid facere Studio rei alicuius incendi.
Il est mal affectionné envers le Prince, Male animatus est erga Principem.
Il n'est point affectionné à ses possessions, Cognationem sibi esse cum praediis non existimat.
Pource que je vouloy quelque chose qu'il advint, qu'ils fussent plus affectionnez envers la Rep. Quod eos ad omnes casus coniunctiores Reip. esse volebam.
affectionner
AFFECTIONNER, ou AFECTIONER, v. a. [Afèk-cio-né, 2e è moy. 4e é fer. tout bref.] 1°. Aimer. Il se dit des persones et des chôses, quoiqu'en dise le P. Bouhours: "C'est une persone, une étude que j'affectione fort. "Certains Auteurs qu'il semble tendrement afectioner. Sabatier, Trois Siècles. = 2°. S'intéresser à..... "C'est l'affaire que j'affectione le plus. Bouh. Acad. — S'affectioner, s'apliquer avec affection. "Il s'affectione à l'étude, au jeu, etc.
Le P. Bouhours lui done un autre sens, dont l' Acad. ne fait pas mention. "Il faut que les faiseurs de comédies affectionent les spectateurs à leurs principaux personages. En ce sens, dit-il, ce verbe peut régir les persones. Ce sens est bon et beau. Mais intéresser vaut mieux.
Rem. Quoiqu'on ne dise pas affectioner, d'égal à égal, et encore moins, d'inférieur à l'égard de son supérieur, on ne laisse pas de le dire dans la signification passive. "Ce serviteur est fort afectioné à son maître. Mais on ne le doit pas dire de soi, en parlant à son supérieur. Vous savez combien je vous suis affectioné. Il ne vaudrait guère mieux que si l'on disait, combien je vous affectione. Voy. AFFECTIONÉ.