aiguillon
(Mot repris de aiguillons)aiguillon
[ egɥijɔ̃] n.m.aiguillon
(egɥijɔ̃)nom masculin
AIGUILLON
(è-güi-llon, ll mouillées, et non è-güiyon. Dans le XVIe s. on prononçait la syllabe gui comme aujourd'hui, c'est-à-dire en diphthongue, ainsi que dans huile ; voy. Palsgrave, p. 16. Au contraire un dictionnaire du XVIIIe s. donne la prononciation è-ghi-llon. Maintenant la prononciation è-güillon est la seule bonne) s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Kar rebuchié furent lur hustilz de fer, les uns e les altres, jesque à l'aguillon [, Rois, 44]Et por ce ke chascuns, combien que il unkes ait en ceste vie esploitiet, sent encore l'aguilhon de sa corruption [, Job, 483]Li cuers espris des aguilhons de sa iror fremist, li cors tremble.... [, ib. 514]
- XIIIe s. Vencu l'aguillon de la mort [, Psautier, B. M. 258, f° 191]Cil point l'asne de l'aguillon Par derriere sur le crespon, Des esperons le destraingnoit, Et du chevestre le feroit [, Ren. 221]
- XVIe s. Il aimoit uniquement les saucisses.... les harengs saurs, et tous semblables aiguillons à vin [DESPER., Contes, LXXIX]Par l'aiguillon du plaisir [PARÉ, XVIII, 1]
ÉTYMOLOGIE
- Genev. avouillon ; wallon, awion ; rouchi, èwiglion ; Berry, agullon ; provenç. agulion ; catal. agulló ; espagn. agujon ; ital. aguglione ; d'une forme non latine aculeonem, régime d'aculeo, augmentatif d'aculeus, de même radical que acutus, piquant, qui lui-même est dérivé de acus, aiguille (voy. ce mot), avec un suffixe.
aiguillon
Il se dit, par extension, d'un Petit dard que les abeilles, les guêpes, les frelons et autres insectes portent à l'extrémité de l'abdomen. Les abeilles laissent ordinairement leur aiguillon dans la piqûre. Une piqûre d'aiguillon. La guêpe lui donna un coup d'aiguillon.
Il se dit figurément de Tout ce qui incite à quelque chose. La gloire est un aiguillon, un puissant aiguillon. Sous l'aiguillon de la nécessité. L'intérêt est le seul aiguillon qui puisse le faire agir. En termes d'Écriture sainte, L'aiguillon de la chair, Les tentations de la chair.
En termes de Botanique, il se dit des Piquants qui adhèrent seulement à l'écorce, tels que ceux de l'acacia, du rosier, de la ronce, etc.; par opposition à Épine. Aiguillons droits, crochus, simples, ramifiés, etc.
aiguillon
Aiguillon, m. acut. Vient de Aculeus Latin, et se prend ores pour cette pointe de fer fichée au bout d'une gaule, dont usent les picqueboeufs: et ores pour le picquon des mousches guespes, Et par translation, pour tout motif violent, qui nous incite avec aigreur à quelque chose.
aiguillon
AIGUILLON, s. m. [Pron. égu-glion, et non pas éghi-glion, comme on le dit dans le Dict. Gramm.] Au propre, bâton ferré et pointu, qui sert à piquer les boeufs. — Petit piquant des mouches, abeilles, guêpes, etc. = Au figuré, tout ce qui sert à encourager, à exciter, "L'aiguillon des abeilles; la colère lui servait d'aiguillon. "Si Racine, dans quelques-unes de ses Préfaces, a fait sentir l'aiguillon à ses critiques, il l'a fait avec la sagesse d'un homme poli, et avec la discrétion d'un courtisan. Gr. Hom. vengés.