airain
airain
n.m. [ du lat. aes, aeris ]AIRAIN
(è-rin) s. m.PROVERBE
- Les injures s'écrivent sur l'airain et les bienfaits sur le sable ; on se souvient des unes, et on oublie facilement les autres.
HISTORIQUE
- XIIe s. Sonent buisines d'arain et de metal [, Ronc. p. 78]E areim mult de grant maniere prist de dous citez Adadezer, Bethe e Beroth [, Rois, 147]
- XIIIe s. Ne keuvres [cuivre], ne arains, ne estains, ne fiers [TAILLIAR, Recueil, p. 25]Arains, coivres et tout autre maniere de metal hors mis or et argent, monneé et à monoier, chascun fès à home, soit petis soit grans, doit obole de rivage [, Liv. des Mét. 304]Par devers destre [il y] a un oisel ; D'arain est trestous trejetés ; Onques mais ne fu veüs tes [tel] [, Fl. et Bl. 1986]
- XIVe s. Li marissaus [le maréchal] a bien tout che fait acordé : Il a un cor d'arain grailloët et sonné [, Baud. de Seb. X, 748]
- XVIe s. Œil d'airein, quand l'œil est rous, fier et estincelant comme un lion : ainsi les ont les ladres [PARÉ, XV, 5]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. aram, eram ; portug. arame ; espagn. arambre, alambre ; ital. rame, cuivre ; de aeramen, airain, de aes, airain, cuivre. Comp. l'allem. eisen, fer ; angl. iron ; goth. eisarn ; celt. iarunn ; sanscr. ayas, fer.
airain
En termes d'Antiquité, Airain de Corinthe, Alliage fort estimé des anciens; l'airain en faisait la base et il y entrait une certaine quantité d'or et d'argent.
En termes de Mythologie, Le siècle d'airain, l'âge d'airain, Le temps qu'on suppose avoir existé entre le siècle d'argent et le siècle de fer.
Fig., Un siècle d'airain, Un temps malheureux et dur.
Fig., En termes d'Écriture sainte, Un ciel d'airain, Un temps sec et aride, pendant lequel il ne tombe ni pluie ni rosée.
Fig., Un front d'airain, Une extrême impudence. Cet homme a un front d'airain. Il faut avoir un front d'airain pour oser soutenir une pareille fausseté.
Fig., Avoir un coeur d'airain, Être dur et impitoyable. Loi d'airain, Loi impitoyable.
Prov. et fig., Les injures s'écrivent sur l'airain et les bienfaits sur le sable, On se souvient longtemps des injures et on oublie vite les bienfaits.
airain
AIRAIN, s. m. [È-rein, 1reè moy. 2e. dout.] Cuivre, métal de couleur rouge. On dit cuivre dans le discours ordinaire; airain est plutôt du style élevé. — Avoir un front d'airain, une extrême impudence, se dit dans tous les styles. — On dit en proverbe: "les injures s'écrivent sur l'airain, et les bienfaits sur le sâble. On n'oublie point les 1res. les aûtres sont bientôt oubliés. = On apelle sur-tout en Poésie, siècle d'airain, par oposition au siècle d'or, un temps où règnent les cruautés, les injustices, les trahisons, etc. — Il est d'airain, il a des entrailles d'airain, il est dur et impitoyable.